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Joint : Faure
(Élie). Brouillon autographe signé de la lettre (s.l., mai
1937
) à laquelle José Bergamin répond ci-dessus :
«
Comment ! Il a fallu attendre
Guernica
pour que les catholiques français s’émeuvent !...
» —
Albornoz
(Alvaro
de). Pièce signée en qualité d’ambassadeur d’Espagne en France. Paris,
1
er
août
1936
. Laissez-passer valable sur le
territoire de la République espagnole, délivré à Élie Faure, qui partait visiter le front avec sa traductrice espagnole
Margarita Elken, militante socialiste, et faire une conférence à Madrid.
« Ce que je veux et ce que je sens n’est pas encore éclos,
mais j’y vais insensiblement... »
7. BERNARD
(Joseph). Correspondance de 6 missives autographes signées, soit 4 lettres et 2 cartes. 1922-1928.
3 enveloppes conservées.
150 / 200
Belle correspondance artistique du sculpteur :
Boulogne-Billancourt,
22
avril
1922
: «
... J’ignorais votre
sympathie pour mon labeur. J’aime trop mon art pour ne pas être touché de ce que vous pensez de mes efforts...
» —
Boulogne-Billancourt,
22
février
1923
: «
Je vous suis très reconnaissant de m’avoir fait envoyer l’ouvrage de
W
[illiam]
Cohn sur
La sculpture hindoue
. Les belles choses qu’il renferme me donnent confiance. Je me sens aussi pur
et plein de courage ;
ce que je veux et ce que je sens n’est pas encore éclos, mais j’y vais insensiblement...
»
Écrit sur
une carte postale portant au recto une vue photographique d’un de ses bas-reliefs. — Boulogne-Billancourt,
26
janvier
1926
: «
Vous m’avez fait la bonne surprise de m’envoyer votre récent ouvrage. J’en lis quelques pages après mon
labeur.
Quand j’ai la journée entière imaginé, créé des images selon mon rêve de vie, je rentre avec vous dans une
pensée circonscrite et inattendue sur des sujets éternels...
»
— Boulogne-Billancourt,
19
mai
1927
: «
J’ai reçu
L’Esprit
des formes [dernier volume de
L’Histoire de l’art
]
... Votre œuvre féconde enrichit l’histoire de l’art, et à ce titre vous
êtes aimé des artistes et de moi-même en particulier...
»
8. BESNARD
(Albert). 2 lettres autographes signées à Élie Faure. 1905.
100 / 150
Concernant la loterie organisée par Élie Faure en faveur des familles des révolutionnaires russes
tués lors
du «
dimanche rouge
» (
22
janvier
1905
). [Paris],
19
juin
1905
: «
... Je ne comprends pas grand chose à cette affaire
qui a commencé par une odieuse tombola et qui va finir par un ridicule marchandage. Pour me résumer et vous guider
vous-même, sachez que
si vous vendez cette tête moins de quinze cents francs vous me désobligerez beaucoup
et à
tel point que jamais, jamais je ne donnerai une œuvre à aucune tombola, eût-elle pour objet d’empêcher l’effondrement
complet de la Russie. Merci pour vos chaleureuses paroles au sujet de mon exposition
[tenue du
9
juin au
9
juillet
1905
à la galerie parisienne de Georges Petit]
, excusez le ton de ma lettre (écrire est pour moi le supplice), et recevez
l’expression de mes meilleurs sentiments...
» — S.l.,
22
juin
1905
: «
Je vois par votre lettre que je vous ai peiné... Je
vous fais toutes mes excuses.
Acceptez pour les braves gens dont vous faites le soutien moral, cette petite somme,
et
me donnerez ainsi la joie de coopérer à votre œuvre...
»
Joint :
une lettre autographe signée de l’épouse d’Albert Besnard à Élie Faure sur le même sujet, et le brouillon
autographe de la lettre d’Élie Faure en réponse à celles du peintre et de son épouse : «
... Les vrais amis de la Russie
sont ceux qui travaillent à la débarrasser de ses parasites, et non ceux qui cherchent à consolider le joli régime qu’elle
subit...
»
« Ma peinture commence à être
plus consciente de son but et un peu plus sûre de ses moyens... »
9. BISSIÈRE
(Roger). 3 Lettres autographes signées à Élie Faure. 1921-1922.
150 / 200
Belle correspondance éclairant les débuts de ce peintre,
alors fortement influencé par le cubisme, et proche de
Georges Braque, André Lhote, Le Corbusier et Amédée Ozenfant.
[Paris], «
lundi
» [
29
novembre
1921
]. «
...
Il me semble que maintenant ma peinture commence à être plus consciente
de son but et un peu plus sûre de ses moyens.
Ainsi, si vous voulez un jour me faire le plaisir de venir passer un
moment à mon atelier, je vous montrerai les quelques toiles que j’ai et vous prierai d’en retenir une que je serai
heureux de vous offrir, car elle me permettra d’imiter le joli geste que vous eûtes jadis pour un peintre inconnu et très
jeune.
J’ai été très touché des éloges que vous voulez bien me faire et de la sincérité avec laquelle vous écartez les
questions de doctrine pour ne retenir que la
peinture
.
La plupart des critiques d’art devraient bien agir ainsi et au
lieu de nous chicaner sur des moyens qui ne regardent que nous, s’intéresser uniquement au résultat.
Les moyens
passent comme une mode, comme un costume qu’on est obligé de porter puisqu’on vit à une époque donnée, seule
demeure l’humanité de l’œuvre,
et en dernier ressort quand nos querelles seront apaisées par le temps, c’est elle seule
qui témoignera de l’utilité ou du néant de notre effort.
Je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre et que je suis à
peine au début du chemin, mais j’ai bon espoir car je crois passionnément à ce que je fais et bon ou mauvais j’y mets
le meilleur de moi-même.
Si je suis un homme, il en demeurera quelque chose qui atteindra le cœur des autres. Mais
les hommes vraiment dignes de ce nom sont rares et clairsemés au cours des siècles, il serait vain d’espérer être un
d’entre eux. Aussi je travaille pour me satisfaire moi-même et n’espère rien de l’avenir, si ce n’est la joie d’avoir
travaillé humblement à la besogne pour laquelle j’étais né...
».




