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1. AJALBERT
(Jean). Lettre autographe signée à Élie Faure. Beauvais, 11 avril 1919. 2 pp. in-16 oblong, en-tête gravé
de l’Académie Goncourt, enveloppe.
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Éloge du roman
La Roue
, consacré à la Grande Guerre,
qu’Élie Faure venait de publier en
1919
. : «
J’aime la
vigueur passionnée de votre livre.
La Roue
tourne et vous entraîne dans un bel engrenage de pensée et d’art. On n’a
pas le temps de souffler. Cela court, se précipite, se heurte avec une prodigieuse vie tragique. J’en suis tout remué,
longtemps après la lecture. Excusez-moi de vous jeter tout cela si grossement, et croyez à ma vive et sincère
admiration...
»
Écrivain membre de l’Académie Goncourt, alors administrateur de la Manufacture de tapisserie de Beauvais, Jean
Ajalbert avait professé, comme Élie Faure, des opinions dreyfusardes, libertaires et anarchistes. Il avait perdu son fils à
la guerre, en
1917
.
2. ANARCHISME.
– Deux lettres à Élie Faure. 1905 et 1911.
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Neveu par sa mère des frères Élisée et Élie et Reclus, anarchistes, Élie Faure se mêla lui-même dans sa jeunesse aux
mouvements anarchisants et leur resta toujours fidèle. Cette expérience le rendit méfiant à l’égard des organisations
politiques, et, s’il se rapprocha ensuite du parti communiste, il n’adhéra jamais, préférant conserver sa liberté de pensée.
–
Malato
(Charles). Lettre autographe signée. Maison d’arrêt de la Santé à Paris,
24
septembre
1905
. «
Je me refuse
à demander ma mise en liberté...
Il me convient par dignité de demeurer prisonnier jusqu’au jour du jugement qui,
malgré toutes les manœuvres qu’on a faites et celles qu’on fera encore, verra ma libération définitive...
»
Le journaliste anarchiste Charles Malato de Cornet (
1857
-
1938
) fut mêlé en juin
1905
à l’attentat de la rue de Rohan
contre le roi d’Espagne : arrêté, il bénéficia lors de son procès du soutien de nombreuses personnalités et fut acquitté.
Élie Faure avait fréquenté Malato dans les années
1890
, et, avec le poète symboliste anarchiste Pierre Quillard, était
trésorier du groupe constitué pour le soutenir durant son procès de
1905
.
Joint,
2
lettres de Pierre Quillard à Élie Faure
concernant ce procès.
–
Merle
(Eugène). Lettre autographe signée. Clairvaux,
18
octobre
1910
. «
J’ai pris connaissance ce matin... de votre
magistral article des “
Hommes du jour
”
[sur la guerre italo-turque]
...
Évidemment, c’est un pavé dans la mare
révolutionnaire,
mais il n’y aura que les “révolutionnaires” qui vivent dans la lune, les révolutionnaires à la mie de
pain, si j’ose dire, pour ne pas sentir à la lecture de votre article la thèse formidablement juste que vous exposez...
»
Journaliste anarchiste et pacifiste, Eugène Merlo dit Eugène Merle (
1884
-
1946
) fut un des fondateurs avec Gustave
Hervé de
La Guerre sociale
(
1907
), et, après la guerre devint un véritable patron de presse.
« Un jardin plein de citrons
où nous pouvons nous coucher sur l’herbe et les brindilles de bois... »
3. AUDOUX
(Marguerite). 4 lettres autographes signées à Élie Faure. 2 enveloppes, avec cachets aux dates de 1911
et 1913.
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«
Villa du comte de May
» à Saint-Jean-sur-Mer [actuellement Saint-Jean-Cap-Ferrat], s.d. « ...
Ici tout va bien, les
enfants sont aussi méchants que possible,
Agathe
[épouse du décorateur Francis Jourdain]
qui a une extinction de
voix, ne peut se faire entendre d’eux. Francis est toujours paisible comme un Dieu malgré les petits ennuis du voyage
et nos plaintes de bonne femme...
Cela n’empêche pas que nous ayons une vue splendide sur la mer, un temps
magnifique qui nous permet de déjeuner dehors, et un jardin plein de citrons où nous pouvons nous coucher sur
l’herbe et les brindilles de bois...
»
—
Paris, s.d. «
... Je dois bientôt partir, et du diable si je sais quand je reviendrai.
Sans blague, il y a au moins un an que je vous ai vu, et cela m’ennuirai de foutre le camp sans vous embrasser.
À samedi donc, et en attendant, pensez un peu que je vous aime bien...
»
D’origine très modeste, Marguerite Audoux entra par l’intermédiaire de son compagnon Michel Yell dans le groupe de
Charles-Louis Philippe, Léon-Paul Fargue, Valery Larbaud, Léon Werth, Francis Jourdain. C’est ce dernier qui transmit
le manuscrit de
Marie-Claire
à Octave Mirbeau, ce qui permit à Marguerite Adoux d’être publiée et de rencontrer le
succès.
Correspondance Élie Faure




