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78

Collection Alfred de Vigny

RTCURIAL

15 novembre 2016 14h30. Paris

81

Marie DORVAL

1798-1849

Réunion de trois lettres autographes à

Alfred de Vigny, dont deux signées

[Paris], [22 mai 1833 (?)], 6 mai 1840,

[16 mai 1845]. Ens. 15 p. in-12 et in-8

(dimensions diverses).

Réunion de trois lettres autographes

de l’actrice Marie Dorval à Alfred de

Vigny. Celle qui incarna véritablement

le drame romantique sous la monarchie

de Juillet et qui, en 1835, interpréta

de manière sublime Kitty Bell dans

Chatterton

, rencontra Vigny en 1830.

Leurs amours d’abord platoniques

évoluèrent en une liaison passionnée,

tumultueuse et relativement éphémère qui

prit fin en 1838, une dizaine d’années

avant la mort édifiante de celle qui

«était du petit nombre des femmes de

théâtre qui possèdent au moins des

qualités du cœur» (Théodore Muret). La

première lettre est une manifestation

éclatante de cette nature exaltée :

«Je cherche, je veux trouver je ne sais

quelle blessure, quel mal qui vous aille

au cœur pour vous rendre le tourment de

cette soirée - être obligée de rentrer,

de vous laisser partir sans vengeance,

être obligée d’attendre !! Vous êtes

un homme affreux et le plus froid des

hommes et le plus méchant, et aussi le

plus maladroit, et vous ne savez rien

cacher, vous n’avez pas pu me cacher

tout le plaisir que vous aviez à rester

la soirée entière près de cette femme.

[…] Un jour je vous dirai que c’est de

cette soirée que vous m’avez perdue»

( [22 mai 1833 (?)] ; Vigny a noté en

tête : «Pauvre Marie jalouse de madame

Sand»).

[On joint :]

Alfred de VIGNY. 1797-1863. Brouillon

d’une lettre à Marie Dorval en notes

codées. [Paris, fin 1833 (?)]. 2 p.

in-8. Ce brouillon serait celui d’une

lettre de jalousie de Vigny à Marie

Dorval qui se serait laissée séduire par

Alexandre Dumas.

On joint en outre une belle lettre

autographe de Marie Dorval à Pauline

Duchambge (?) («Cherche, trouve,

embrasse l’auteur de Stello de cet

embrassement qui traverse les lieux,

les rues, la foule - dont une maîtresse

n’est pas jalouse. […] Dis-lui que je

l’aime encore mieux qu’après avoir lu

Cinq Mars. Kitty Bell ! portrait d’ange

impérissable, comme un Raphaël. Je suis

pénétrée dans les os de cette lecture

inattendue - car je n’ai le goût ni la

force de lire - ni le temps - coudre et

souffrir, c’est tout mon sort. ». Vers

1832 (?) ; une page et demie in-8 - cette

lettre fut étonnamment attribuée par

Ernest Dupuy à Marceline Desbordes-

Valmore), deux manuscrits de poèmes

dédiés à Marie Dorval par Louis Méry et

Émile Péhant (26 septembre et 9 novembre

1836 ; ens. 2 p. in-8), un manuscrit

sur Marie Dorval signé «A. Guépin»

(vers 1833-1834 (?); 7 p. in-folio) et

un ensemble de coupures de presse sur

l’actrice (1833-1834).

Quelques déchirures et pliures

marginales, certains atteignant le

texte. Quelques brunissures et trous

d’épingles.

Provenance :

Archives Sangnier (cachets)

Bibliographie :

Alfred de Vigny,

Correspondance

, 33-57,

112 M ; 40-38 ; 45-56 ; t. III, p. 581 et

582.

2 000 - 3 000 €

80

Alfred de VIGNY

1797-1863

«Daphné» : esquisses autographes

[Vers 1835-1860]. Ens. 9 p. in-4 et in-

folio (dimensions diverses).

Ensemble d’esquisses autographes

corrigées d’Alfred de Vigny pour

Daphné

,

la suite inachevée de

Stello

. Cette

«deuxième consultation du Docteur

noir» ne fut publiée qu’en 1912 dans la

Revue de Paris

et l’année suivante en

volume. Vigny travailla sur ce projet

dès 1832 et ne l’abandonna jamais

vraiment puisqu’il y songeait encore

quelque trois semaines avant de mourir.

Cet ensemble comprend : «Fortitudo» et

«Des certitudes» ([1835 ?], 2 p. ) ;

«Le Satyre» ([1835 ?], 2 p. ; Vigny

à indiqué en tête «à conserver») ;

«Qu’est-ce donc que Daphné ?» ([1840 ?],

1 p. et demie ; «La nuit était

silencieuse et le sommeil ne pesait

plus sur les yeux de Stello. Il marchait

dans sa chambre, agité par l’activité

de ses pensées, activité violente que

les songes avaient multipliée. Il

croyait voir devant lui les visages

mélancoliques de Gilbert, de Chatterton

et d’André Chénier, et la voix ferme et

inflexible du Docteur noir résonnait

encore à ses oreilles. ») ; «Que les

princes sont des femmes» ([1840 ?],

1 p. ; «Les princes sont élevés de

manière à devenir des séducteurs. Comme

des femmes, ils se regardent comme

destinés à charmer. Ils jouent le rôle

ridicule de séducteurs d’hommes. » ;

«De la franc-maçonnerie poétique et

philosophique» ([1850 ?] ; 1 demi-

page) ; «La Campagne», «Matérialisme»

et «Omnibus» (1860, 1 p. ; «Les

funérailles. Le corps humain jeté dans

un tombeau général, sera distillé et

servira avantageusement à faire du noir

d’ivoire pour peindre et du cirage. ») ;

«L’enclume et le marteau» ([1860 ?],

1 demi-page ; «Stello était l’enclume,

le Docteur noir était le marteau : il

frappait ainsi à tour de bras et faisait

jaillir de tous côtés des étincelles.

»).

Manques, déchirures et pliures

marginaux, certains atteignant le texte.

Provenance :

Archives Sangnier (cachets)

Bibliographie :

Alfred de Vigny,

Œuvres complètes

, II,

éd. Alphonse Bouvet, Bibliothèque de la

Pléiade, 1993, p. 1000-1002, 1034-1036,

1046, 1054.

3 000 - 4 000 €