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10 A

UTOGRAPHES

Mme de Flavigny mère : « On ouvrit le testament. Il donnait à mon frère la part avantageuse. […] Mon mari fut

indigné. Il croyait que la moitié devait excéder beaucoup la part disponible – et croyait de son devoir envers sa

fille de demander l’expertise. Je le lui déconseillai il passa outre. Mon frère témoigna, vraie ou fausse, une grande

colère, et m’écrivit le billet suivant [

un blanc

] auquel je répondis [

un blanc

]. Et nous cessâmes de nous voir »… Après

une digression sur un incident qui « acheva » de l’éclairer sur sa belle-sœur, Marie raconte comment, en 1848, son

frère revint chez elle à l’insu de sa femme et dit à leur ami

V

iel

-C

astel

« qu’on s’était

rencontré

par hazard aux

Ch. Élysées. […] Il revint, me parla avec confiance de ses projets (élection), me demanda mon concours, les voix des

amis que j’avais gardés en Touraine. Depuis lors jusqu’à sa mort il n’y eut plus de brisement dans nos relations »...

En témoignent son aide matérielle (un logement), ses visites avec son fils, ses soins, ses bonnes grâces pour les

amis. Pourtant « ses épanchements » avaient parfois « je ne sais quelle retenue et comme une froideur voulue. Je

reconnaissais des phrases de sa femme. – Octobre 1873. Il s’était annoncé à Puyraveau »… Suivent quelques notes,

évoquant le décès brutal de Maurice, et ses suites : « La lettre qui annonce une attaque – l’état désespéré – meurt le

9. Le lendemain du jour où en 1819 était mort mon père dans le même lieu. Envoi du

Testament

le 15. Lettre de ma

b. sœur à Trib[ert]. Ce n’était pas tout à fait conforme. J’offre de rendre l’app[artement]t »…

O

n joint

une copie partielle de ce manuscrit par Claire de Charnacé, avec notes et commentaires ; une photographie

ancienne de Marie d’Agoult (format carte de visite) ; le faire-part de son accouchement pour sa première fille Louise

(1828) ; et les faire-part de son décès (1876) et de celui de son mari (1875).

9

Marie d’AGOULT

. L.A.S. « M. », Paris 4 janvier 1874, à

son

petit

-

fils

, le vicomte Daniel de

C

harnacé

; 4 pages

in-8, enveloppe (deuil).

300 / 400

B

elle

lettre

sur

la question de

la

liberté

, trop vaste et complexe pour être traitée par correspondance. « La

liberté étant, aux yeux de la religion et de la philosophie, le caractère essentiel de la nature humaine, l’attribut par

excellence qui distingue l’homme de la brute, il en découle pour

tous

le devoir de développer en soi et en autrui ce

principe supérieur de notre existence, dans toute la mesure du possible. La question n’est donc pas du tout de savoir

si telle ou telle catégorie d’hommes la désirent, cette liberté, c’est-à-dire cette

conscience

religieuse, morale et politique.

On ne demande pas aux enfants (et tout homme sans culture est un enfant) quel est le régime qui lui convient, ni

quel goût il a pour l’instruction. On

l’élève

selon la notion qu’on s’est faite de l’éducation, et selon le but qu’on se

propose d’atteindre. Or, en tous tems, par tous pays, l’idéal de l’éducation

humaine

, c’est de faire un homme aussi

libre

, c’est-à-dire aussi capable de moralité, de vertu, de sagesse de prévoyance et de conscience qu’il est possible »…

10

Marie d’AGOULT

. L.A.S., Paris 8 février 1872, [à Louise

A

ckermann

] ; 3 pages in-8.

200 / 250

B

elle lettre au

«

cher grand

P

oëte

»

. Elle attendait de la voir pour dire de vive voix toute la joie qu’elle éprouve

de « ce nouvel essor, et si vigoureux et si haut, vers les sommets de la pensée et de la poësie. Vous êtes la Prométhée

du XIX

ème

siècle. Le désespoir scientifique est l’expression de sa pensée, que personne avant vous n’avait osé révéler.

Vos chants sont sublimes de fierté, de douleur

virile

(c’est ainsi qu’on parle, à tort suivant moi) et de calme défi à la

destinée. On se demande comment, vous qui prétendez n’avoir jamais connu l’amour, vous avez deviné et rendu avec

un si ardent génie ses ivresses, ses élans et son angoisse suprême ? Enfin on vous admire, on est fier et reconnaissant

de voir son nom inscrit par vous non loin du vôtre, et l’on vous salue, immortelle ! »... Elle rapporte sa conversation

à son sujet avec Édouard

G

renier

11

Marie d’AGOULT

. L.A.S.,

Puyraveau

19 avril 1874, [à Louise

A

ckermann

] ; 4 pages in-8.

200 / 250

B

elle

lettre

sur

ses

P

oésies

philosophiques

(Lemerre, 1874). L’envoi sur la première page la jette dans la

confusion : « C’est moi qui vous dois tout pour m’avoir donné accès dans une vie très noble et dans un beau génie »...

Dès réception du précieux volume, elle a couru au salon pour faire partager sa joie. Le « châtelain » [Louis

T

ribert

]

« lit d’abord

Endymion

, puis

Pascal

, puis

Prométhée

, puis

Le Cri

,

La Guerre

. On admire, on est ému ; le soir même on

veut entendre toutes les autres pièces. […] On s’accorde à dire qu’

Endymion

est l’œuvre la plus achevée dans son

ensemble ; une œuvre accomplie, harmonieuse et suave entre toutes, un tableau de Prud’hon. Les anathèmes, les

Cris

les

Nons

de l’âme désespérée ont naturellement évoqué le souvenir de Byron, de Lamartine, de Vigny. On vous

trouve un essor plus vigoureux, plus

viril

 »... Elle cite plusieurs vers, et souhaite que

L

emerre

fasse une seconde

édition plus soignée. « Quand nous causerons, à nous trois (j’entends avec votre Directeur M

r

H

avet

) je vous dirai

une objection sérieuse qu’a soulevée la pièce qui lui est dédiée. L’un de nous s’est refusé absolument à mettre Pascal

en présence du Sphinx. Il a réclamé pour Œdipe le privilège

exclusif

. Ce même critique (qui n’est pas moi) a protesté

contre Goethe

éperdu

, disant qu’à aucun moment de sa vie, le grand Spinoziste n’avait pu être en proie au trouble de

l’âme et des sens »...

12

Claire d’Agoult, comtesse de CHARNACÉ

(1830-1912) fille légitime de Marie d’Agoult et son mari, femme de

lettres. 2

carnets

autographes, 1874-1894 ; 2 carnets in-12 de 160 pages (couv. moleskine noire) et 206 pages (couv.

toile brune).

800 / 1 000

I

ntéressants

carnets

de

souvenirs

autobiographiques

sur

sa

mère

,

lectures

et

réflexions

,

notes

de

journal

,

minutes de

lettres

à

C

osima

W

agner

, etc. Nous ne pouvons en donner qu’un rapide aperçu.

C

arnet

noir

tenu de 1974 à 1877. Visite de la veuve de Jules de Saint-Félix (28 octobre 1874). Commentaires

et notes de lecture sur la vie de Theodore

P

arker

par A. Réville. Souvenirs sur sa tante Mathilde de

F

lavigny

et