A
UTOGRAPHES
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très naturel, n’ayant jamais pu comprendre, me
disait-il ma longue patience, mais il ne m’offrit
pas à reprendre ma place au foyer et six mois
après je quittai la France ».... Faisant l’impasse
sur ses années avec
l
iszt
, Marie enchaîne
aussitôt sur sa première entrevue avec Maurice
à son retour d’Italie (1839), au cours de laquelle
l’irritation fit place à la sympathie. Mais le frère
n’aida pas la sœur à se rapprocher de leur mère :
« L’initiative vint d’ailleurs et d’une manière très
étrange. L’homme [
l
iszt
] qui m’avait enlevée
à ma famille et à ma société naturelle, voulut
m’y faire rentrer. Il demanda à mon frère un
entretien. Il lui parla avec beaucoup de fermeté
et […] dit qu’il s’effacerait entièrement si comme
c’était son devoir et son intérêt, ma famille
s’ouvrait à moi »… Dès le lendemain, Marie fit
l’objet d’« effusions expansives » de la part de
sa belle-sœur ; malgré la fausseté de celle-ci, elle
retrouva toute « la tendresse de prédilection »
de sa mère… « L’année qui suivit fut pour moi
extrêmement douloureuse. Le lien que j’avais cru
devoir être éternel entre X et moi rompit, et avec
des circonstances on ne peut plus douloureuses.
Mon frère, me voyant en si grande détresse
d’âme, désespérée m’emmena au M[ortier] »…
Là, elle fut soignée par une vieille dame de
leur entourage, Mme de C., dont le fils avait
été longtemps dans une « situation analogue »,
« situation en dehors de la règle », dont il avait
beaucoup souffert. Ils l’encouragèrent à faire une démarche auprès de sa mère, dans l’intérêt de sa fille Claire, « qui
avait quinze ans et qu’il faudrait bien songer à marier »… Marie prévoit de citer la lettre qu’elle envoya alors à sa
mère, et la réponse stupéfiante qu’elle reçut ; elle se réfugia aussitôt « dans une petite campagne non loin de Paris,
ne confiant qu’à la famille de C. où j’allais. Je ne me rappelle plus exactement comment les choses se rarangèrent
par l’initiative de mon frère »… Cependant sa belle-sœur s’ingénia à éloigner de la maison Claire, et les enfants de la
sœur de Marie, Auguste ; mère de quatre enfants, elle se représenta « comme un
povero
»… En janvier 1847 mourut
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