4 A
UTOGRAPHES
2
Charles, comte d’AGOULT
(1790-1875) colonel de cavalerie, il épousa en 1827 Marie de Flavigny (qui le quittera
en 1835 pour Liszt). 4 L.A., 1828-1831, à
sa
femme
Marie d’
A
goult
au château du Mortier par Tours
; 10 pages et
quart in-4 ou in-8, adresses (qqs déchirures).
800 / 1 000
Château du Pezeau, par Cosne (Nièvre) lundi [20 octobre 1828]
. Il est arrivé la veille au soir, après avoir passé la Loire au
clair de lune, attristé par la pensée de l’éloignement de Marie, mais impressionné par le beau spectacle du château,
dont l’intérieur est vétuste, quoique « d’antique richesse », et où il a été fort bien reçu par le prince et la princesse
de
L
a
T
rémoille
…
25 octobre [1828]
. Il explique l’itinéraire de son retour, et transmet les amitiés du prince et de
la princesse, dont il regrette la mauvaise santé. « J’ai fait part à la société du grand événement que tu m’annonces,
de la première soupe de Mad
elle
Louise. Son parrain y a pris un intérêt réel, et parle de notre Petite Louise avec
plaisir »… Et de se livrer à quelques enfantillages à l’égard de sa fille…
Mardi [28 octobre 1828]
. M. de La Trémoille
étant décidément malade, il a proposé à la princesse de rester quelques jours de plus, pour lui être utile, mais elle
n’a pas voulu retarder ses retrouvailles avec Marie et Louise. « Croirais-tu que je suis si peu raisonnable, si effrayé
de tout mon bonheur, que j’ai quelquefois des idées ridicules, qu’il me semble que je ne te reverrai plus. Ce sont des
enfantillages dont je suis honteux et qui au reste ne durent qu’un instant : tu sais que le Chat-pard a l’imagination un
peu bien vive. N’est-ce pas aussi un peu le défaut de sa Marie. […] Adieu je t’embrasse avec toute la tendresse d’un
amant, d’un mari, qui ne vit que par toi, pour toi et pour ma Petite Louise »…
Lundi 31 janvier [1831]
. Il s’inquiète
de la santé de Marie, et de ses filles Louise et Claire : « ne réfléchissez pas trop, et surtout que vos réflexions ne
soient pas des rêveries. […] Embrassez nos pauvres petites, ce sera notre avenir, notre consolation »... Nouvelles
mondaines des La Trémoille, Biencourt, Martainville, Juigné, Saint-Priest, Bonfilh, le duc d’Orléans… « Mad
e
de
Rauzan vous demande à cris et n’est pas la seule »…
O
n joint
2 L.A.S. : à sa future belle-mère la vicomtesse de
F
lavigny
: « Puisque l’autel et le trône mettent ce matin
entre nous une barrière insurmontable, permettez-moi de vous demander de vos nouvelles et de celles de Mad
elle
Marie, je serais très malheureux de partir pour l’église et le château sans savoir que vous vous portez très bien et que
Mad
elle
Marie dort encore »… ; – à son cousin Raymond, comte d’Agoult,
22 septembre 1868
, annonçant l’admission
de son petit-fils Daniel [de
C
harnacé
] à l’École navale, et avec un amusant poème sur la carrière militaire ; – plus
2 faire-part de son décès (16 mars 1875).
3
Maurice de FLAVIGNY
(1799-1873) frère de Marie d’Agoult, homme politique et député, pionnier de la Croix
Rouge. 19 L.A.S. (M) ou L.A., 1844 et s.d., à
sa
sœur
Marie d’
A
goult
; 37 pages in-8.
700 / 800
I
ntéressante
correspondance
familiale
et
affectueuse
à
sa
sœur
,
notamment
après
la
rupture
avec
L
iszt
.
Les lettres ont été relues tardivement et annotées par Marie d’Agoult en vue de ses
Mémoires
.
Nouvelles de leur mère, de sa femme Mathilde de Montesquiou-Fezensac, des travaux au château du Mortier ;
échos politiques (Villemain, Guizot, Thiers, le duc d’Aumale, etc.)… Un certain nombre correspond à l’époque
où Marie s’est retirée au château familial du Mortier en Touraine, après sa rupture définitive avec Liszt (mi-mai
1844). Il la félicite que son « encellulement » lui ait réussi (28 mai)… « La revue paraît […] et ton article n’y est pas.
V
ieil
-C
astel
m’avait bien dit ce matin que si l’on ne t’avait pas envoyé les épreuves à toi, ou à quelqu’un chargé par
toi […], c’est qu’il y aurait retard » (lundi matin [16 juillet)… Ses propres dispositions politiques restent dans « la
ligne de la conservation progressiste »… « Je t’enverrai Tocqueville : je ne crois pas que nous ayons B. Constant,
De Maistre plutôt » (mardi)… « J’étais bien sûr qu’on serait émerveillé de ta vie solitaire, qu’on ne voudrait pas y
croire » (mercredi)… Il évoque aussi leur ami
B
rétignières de
C
ourteilles
, sa colonie de Mettray et ses projets de
mariages ; les filles de Marie, Claire et Blandine ; les chances de
V
igny
d’arriver à la pairie ; etc.
4 novembre
. La lettre blessante de Marie l’attriste : « sois assurée que je ne m’exposerai pas à une récidive : tu me
trouveras toujours prêt à t’aider, s’il y a lieu, dans tes affaires matérielles, mais quant au gouvernement de ta vie, de
tes relations, je ne me permettrai plus aucune observation : ton esprit et le mien ne se comprennent pas : ne les irritons
pas en voulant les rapprocher bon gré mal gré : il y aura toujours des points et des occasions où le cœur ardent nous
pourrons nous donner la main »...
[1845]
Leur mère a reçu la
Revue
Indépendante
et il est « certain du succès littéraire
et philosophique de ces nouvelles pages : tu ne peux pas vouloir que l’apostolat que tu t’es donné et la chair que tu as
choisie soient selon mon goût » ; cependant il ne se réjouira pas moins de ses progrès…
8 juillet [1865 ?]
. Précisions
pour les mémoires de Marie : Charles Giraud, ministre et jurisconsulte ; ses lettres à Chateaubriand pendant la
campagne d’Espagne de 1823 ; les gravures du
Génie du christianisme
; M. Treutlinger, ministre de Saxe-Gotha ; les
habitués du salon de La Trémoïlle, etc. Quant aux mémoires, « tu n’ignores pas mes préoccupations à cet endroit :
j’ai plus de confiance dans le piédestal du Dante & de Göthe » …
4
Guy de Girard, comte de CHARNACÉ
(1825-1909) journaliste, littérateur et agronome. 93 L.A.S. (Guy) ou
L.A. (2 incomplètes), 1849-1863, à
sa
femme
, née Claire d’A
goult
; 248 pages formats divers, nombreux en-têtes
Compagnie du Chemin de Fer du Nord
et
Haras de Croissy
, adresses et enveloppes.
400 / 500
I
mportante
correspondance
avec
sa
femme
, qui retrace les aléas de son mariage avec la chère « Minette »,
épousée en mai 1849, et qui devient rapidement une « chère amie », et quelque temps, « la comtesse ». Nous ne
pouvons en donner ici qu’un rapide aperçu.
En 1849, il annoncé qu’il ira écouter « entendre le requiem de Mozart en l’honneur de cet infortuné
C
hopin
» ;
il raconte des chasses sur ses terres de Bios-Montboucher… Guy donne des nouvelles de Marie d’
A
goult
,
« charmante pour moi », et observatrice ; il évoque ses parents, son frère, et son quotidien, des intérêts financiers




