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Exemplaire en maroquin décoré “à la fanfare” : trop beau pour être honnête ?

Précieux spécimen de grand décor exécuté sous Louis XIII, vers 1630.

La composition aux petits fers emprunte les formules éprouvées au siècle précédent. À partir

d'un ovale central rayonne un réseau de compartiments reliés par des entrelacs délimités par

trois filets, où sont associés palmes et rameaux d'olivier ou de laurier. Jean-Marc Chatelain a

relevé la portée symbolique de ce feuillage au naturel évoquant la gloire, la paix et l'éternité.

Les

Essais

de Montaigne ont été placés dans cette reliure de l’époque, laquelle recouvrait non

pas une œuvre profane mais sans doute un de ces livres de dévotion au décor parfaitement

adapté à la célébration triomphante de l’Église de la Contre-Réforme – parfait exemple d'un

emboîtage.

L’exemplaire n’avait pas échappé à Geoffrey D. Hobson (

Les Reliures à la fanfare,

1935, p. 24,

n° 186a.- Chatelain,

La Reliure française dans la première moitié du XVII

e

siècle

in,

Un temps

d’exubérance. Les arts décoratifs sous Louis XIII et Anne d’Autriche,

2002, p. 408).

L’exemplaire a appartenu à

Charles Lormier

(1825-1900), avec son ex-libris portant la devise

“Vita sine literis mors est”. Bibliophile et juriste rouennais, Lormier est le fondateur de la

Société des bibliophiles normands. Sa bibliothèque, d’une grande richesse, a été dispersée en

plusieurs ventes entre 1901 et 1907.

(

Catalogue de la bibliothèque de feu M. Charles Lormier de Rouen

, I, 1901, nº 161 et planche

hors texte : “Edition très rare […]. Exemplaire placé dans une très belle reliure entièrement

dorée, couverte sur le dos et les plats d’entrelacs, de feuillages et de fleurs.”)

6 000 / 8 000