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“La douleur a je ne scais quelle trompeuse douceur a laquelle il faut s’opposer comme aux autres ; mais elle
abat a la fin et rend l’ame paresseuse”
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BOSSUET (Jacques-Bénigne).
Lettre adressée à madame de Béringhen
.
Germigny, 15 juin 1685.
Lettre autographe signée “
J. Benigne E de Meaux
”, 2 pages in-4.
Lettre d’un grand intérêt, annonçant le futur pourfendeur du Quiétisme.
Madame de Béringhen, nommée abbesse, doit succéder à sa tante récemment disparue, mais les
bulles entérinant sa nomination tardent à arriver. Bossuet est venu la rassurer non sans lui rappeler les
obligations que lui imposent ses nouvelles fonctions.
“
J’ay de la peine a croire madame que vos bulles puissent estre retardées par le defaut d’aggregation puisque
comme vous le remarquez vous estes dans la maison depuis tant d’années
[...].
On me mande que mle de
Mauleon commence un peu a se lever. Je luy ferai scavoir l’ honneur que vous luy faites. Au reste souvenez-
vous ma fille de l’obligation ou vous estes de resister a vostre douleur. La douleur a je ne scais quelle trompeuse
douceur a laquelle il faut s’opposer comme aux autres ; mais elle abat a la fin et rend l’ame paresseuse. Dieu
veut qu’on soit vigilante. Surtout quand on se prepare a entrer dans un etat ou l’on doit rendre conte de soy
et des autres. Je prie dieu qu’il vous remplisse de son esprit consolateur.”
A sa mort, on avait attribué à l’aigle de Meaux une liaison avec Mademoiselle de Mauléon, fille d’un
marchand fripier parisien, sans preuves. Les deux phrases la concernant ont été curieusement omises
dans l’édition de la
Correspondance.
(
Correspondance
III, 1910, n° 332.)
2 000 / 3 000
€
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