Previous Page  25 / 166 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 25 / 166 Next Page
Page Background

24

“La douleur a je ne scais quelle trompeuse douceur a laquelle il faut s’opposer comme aux autres ; mais elle

abat a la fin et rend l’ame paresseuse”

26

BOSSUET (Jacques-Bénigne).

Lettre adressée à madame de Béringhen

.

Germigny, 15 juin 1685.

Lettre autographe signée “

J. Benigne E de Meaux

”, 2 pages in-4.

Lettre d’un grand intérêt, annonçant le futur pourfendeur du Quiétisme.

Madame de Béringhen, nommée abbesse, doit succéder à sa tante récemment disparue, mais les

bulles entérinant sa nomination tardent à arriver. Bossuet est venu la rassurer non sans lui rappeler les

obligations que lui imposent ses nouvelles fonctions.

J’ay de la peine a croire madame que vos bulles puissent estre retardées par le defaut d’aggregation puisque

comme vous le remarquez vous estes dans la maison depuis tant d’années

[...].

On me mande que mle de

Mauleon commence un peu a se lever. Je luy ferai scavoir l’ honneur que vous luy faites. Au reste souvenez-

vous ma fille de l’obligation ou vous estes de resister a vostre douleur. La douleur a je ne scais quelle trompeuse

douceur a laquelle il faut s’opposer comme aux autres ; mais elle abat a la fin et rend l’ame paresseuse. Dieu

veut qu’on soit vigilante. Surtout quand on se prepare a entrer dans un etat ou l’on doit rendre conte de soy

et des autres. Je prie dieu qu’il vous remplisse de son esprit consolateur.”

A sa mort, on avait attribué à l’aigle de Meaux une liaison avec Mademoiselle de Mauléon, fille d’un

marchand fripier parisien, sans preuves. Les deux phrases la concernant ont été curieusement omises

dans l’édition de la

Correspondance.

(

Correspondance

III, 1910, n° 332.)

2 000 / 3 000

26