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BOSSUET (Jacques-Bénigne).

Lettre adressée à Mme du Mans, à

la Ferté-sous-Jouarre

.

Meaux, le 2 avril 1695.

Lettre autographe signée “

J. Benigne E de Meaux

”, 1/2 page in-4,

adresse au dos.

De la communion fréquente.

Je vous avois fait repondre a ce que me vostre abbesse m’a demandé

pour vous. Vous avez bien fait ma fille de chercher votre secours dans la

communion. Nous vous entendrons mercredi

 ...”

Auteur d’un

Traité de la communion sous les deux espèces,

Bossuet fut

favorable à la communion quotidienne dans les couvents. Le débat

concernant la fréquence des sacrements de la communion et de la

confession battait alors son plein. Réservée aux fêtes carillonnées

au Moyen Age, la pratique régulière de la communion avait été

recommandée par le Concile de Trente pour s’opposer aux protestants.

L’abbaye de Jouarre, fondée en 630, était exempte de l’autorité

épiscopale. Bossuet dut attendre sept ans avant de pouvoir s’y

rendre, en faisant usage de la force. L’abbesse était alors Henriette de

Lorraine. Son gouvernement étant entaché d’irrégularités, elle fut

contrainte de démissionner en 1692.

(La lettre fut publiée dans le

Bulletin des Amis de Bossuet

, n° 28,

1999-2000, pp. 26-27.)

800 / 1 200

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BOSSUET (Jacques-Bénigne).

Lettre adressée à Henriette-

Thérèse d’Albert de Luynes

.

Meaux, le 2 avril 1695.

Lettre autographe signée “

J. Benigne E de Meaux

”, 1 page in-4.

Bossuet, directeur de conscience influent.

Communiez sans hesiter malgré ses peines, ne vous en confessez pas. Ne

vous embarrassez point a faire des actes contraires. Consentez a ceux

que je fais pour vous a ce moment et que je ferai a complies : demain a

matines : a la messe et vespres. Je prends tout sur moy. Le quietisme ne

se peut pas definir en un mot. N’ayez ma fille aucun regret a ce que vous

avez ecrit. J’y ferai reponse tout a coup quand vous vous y attendrez le

moins : S’il plait adieu, ma bonne volonte vous soutiendra peut estre en

attendant. Nous dirons le reste mercredi. Je salue me de Luy

[nes].

N. S.

soit avec les deux sœurs.

Elevée à Port-Royal et suspectée de jansénisme, Henriette-Thérèse

d’Albert de Luynes (1647-1699), tout comme sa sœur Marie-Louise,

fut religieuse à Jouarre, puis à Torcy. En 1664, Bossuet prêcha la

profession d’Henriette-Thérèse, qu’il appelait “sa première fille”,

et la dirigea à Jouarre pendant plusieurs années. Scrupuleuse,

penchant vers la mélancolie, elle s’éteignit en 1699. Il semblerait

que Bossuet eût sur elle une forte influence, ce qui déplut parfois

à sa famille.

(

Correspondance

VII, 1913, n° 1202.)

1 000 / 1 500

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