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BOSSUET (Jacques-Bénigne).

Lettre à André Chapperon de Saint-André

.

Germigny, le 18 juin 1695.

Lettre autographe signée “

J. Benigne E de Meaux

”, 7 pages in-4.

Longue lettre adressée à l’éminence grise de l’Aigle de Meaux.

Je commence par vous dire Monsieur que vous ne scauriez me parler trop frequemment ni trop franchement ni trop

amplement de tout ce que vous croirez utile pour les interetts de l’église en general et du diocese en particulier. Tout

est bien receu et j’y fais toujours grande attention.

Suivent des instructions quant à différents dirigés du diocèse de Meaux, le curé de Crépoil, de Saint-Barthélémy.

Puis, Bossuet évoque longuement le litige qui l’oppose à l’évêque de Tournay, un janséniste déclaré, à propos de

la juridiction de l’abbaye de Rebais :

J’ay de la peine à comprendre ce que vous me dites de la part de Mg de Tournay. Je conviens qu’il a declaré pluseurs

fois a l’audience qu’il ne voulait point soutenir la transaction de juridiction de Rebais : mais ce seroit contredire a

cette declaration de vouloir encore soutenir la transaction de 1112 comme les religieux semblent le vouloir puisqu’ils

ne donnent aucun desistement ni sur cette transaction ni sur le pretendu Privilege ; Jusqu’ à ce qu’ils s’expliquent je

croy estre obligé de poursuivre tant contre eux que contre M. de Tournay, et je poursuis laudience ou ce sage prelat

poura faire telle declaration qu’il luy plaira. Cependant, pour la procedure il faut que j’agisse egalement contre les

abbé et religieux. Vous pouvez dire cependant a Mg de Tournay que je ne puis luy refuser de dignes louanges pour la

volonté qu’il continue de temoigner de ne vouloir point combattre les droits de l’épiscopat ou il tient un si grand rang :

mais si les religieux ne conviennent, le procès ne sera pas fini.

[...]

Je n’ay point dit qu’on vous priast de ma part de vous charger de l’education de ce jeune gentilhomme, mais seule

d’examiner s’il estoit digne que j’en prisse un soin particulier : ce que je vous prie de vouloir faire, ou par vous ou par

quelque ami judicieux en la maniere que vous trouverez la plus convenable

”.

Il est également question d’un différend avec la marquise de La Trousse : “

Je m’en estoit rapporté a M. de

Lamoignon son ami et qu’on ne soupconne pas de me vouloir favoriser. Elle l’en a dedit. L’affaire est en etat d’estre

jugée et nous en sortirons plustot par un arrest que par arbitrage

[...].”

Et Bossuet d’approuver enfin le travail de son correspondant :

Je vous envoye la commission que votre charité vous oblige a me demander. Je vous donne toute mon autorité que je

scay bien que prudence nous permettra jamais de mettre en compromis.

J’ay passé à faremoutiers ou j’ay vu de très bons effets de vostre administration et des esperances meilleures encore

”.

(

Correspondance

VII, 1913, n° 1244.-

Bulletin des Amis de Bossuet

, n° 17, pour quelques corrections.)

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