Previous Page  34 / 166 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 34 / 166 Next Page
Page Background

33

38

BOSSUET (Jacques-Bénigne, abbé).

Lettre à son oncle, évêque de Meaux

.

Sans lieu

[Rome],

2 septembre 1698.

Lettre autographe, 23 pages ½ in-8.

Long et important compte rendu des tractations de l’abbé Bossuet au Saint Siège.

Nous n’avons besoin d’etre eclaircis ici que sur les soumissions de Me Guion qu’il dit dictées par

vous et Mr de Paris ce que vous avés fait ne voulant en aucune facon juger de ses intentions ni de

ses mœurs mais seulement mettre en surete la doctrine saine contre les erreurs des mechants livres.

Le deni que Mr de C.

[fait]

d’avoir jamais lu ses manuscrits des Torrents et de la vie de Me Guion

retombe contre lui selon lui meme, car outre qu’il est contre toutte vraisemblance qu’il vous les ait

mettre en toutes mains sans les avoir examinés, il demeure d’accord que vous lui avés dit ce qu’il

entrevoit de visions. Après cela ou il vous a cru, et alors c’est de meme que s’il avait lu et vu lui

meme ses visions ou s’il ne vous a pas cru il n’est pas possible qu’il n’ait voulu voir ces ecrits pour vous

montrer que vous vous trompiez ...”

L’année 1698, Bossuet entretint une correspondance suivie avec son filleul et neveu, Jacques-

Bénigne. Installé à Rome, l’abbé Bossuet représentait son oncle dans la querelle du Quiétisme,

qui battait alors son plein. Une vive controverse l’opposait à Fénelon, archevêque de Cambrai,

auteur des

Maximes des Saints

, œuvre qui atténuait au lieu de les condamner, comme l’exigeait

Bossuet, les conceptions mystiques de Madame Guyon. Refusant de débattre en France,

Fénelon s’en était remis au tribunal de Rome, d’où la présence de l’abbé Bossuet dans la ville

éternelle. D’après cette lettre, Fénelon accuserait l’évêque de Meaux d’avoir forcé la main de

Madame Guyon. Le 26 juin de la même année, Bossuet présentait au roi sa

Relation sur le

Quiétisme

. Le 12 mars 1699, Innocent XII, soumis à de fortes pressions, condamnait certains

passages de l’œuvre de Fénelon. La renommée de Fénelon, qui avait de nombreux soutiens,

n’en fut nullement entachée, ni son influence spirituelle.

(

Correspondance

X, 1919, n° 1768.)

1 000 / 1 500

38