62. BERLIOz (Hector). à
TRAVERS
C
HANTS
.
Paris, Michel
Lévy, 1862
. In-12 (181 x 115 mm) demi-maroquin noir, dos
à nerfs, fleurons dorés entre les nerfs, non rogné, premier
plat de la couverture conservé (
Reliure postérieure
).
1 000 / 1 500 €
é
DITION ORIGINALE
.
E
XEMPLAIRE DE
S
ELIGMANN
, accompagné d’un envoi autographe
signé :
“
à mon ami Seligmann
Hector Berlioz
”
Hippolyte-Prosper Seligmann (1817-1882), violoncelliste et
compositeur, fut un membre actif de la Société philarmonique
qu’avait créée Berlioz en 1849.
63. BERLIOz (Hector). L
IVRE DE COMPTES AuTOGRAPHE
,
juin 1862-novembre 1867
, 143 pages plus 10 pages
blanches, dans un carnet in-8 (202 x 135 mm), relié à l’époque en cartonnage de papier gaufré violet, étui
moderne.
12 000 / 15 000 €
C
AHIER DE COMPTES INéDIT
,
TéMOIGNAGE CAPITAL SuR LA VIE ARTISTIquE ET quOTIDIENNE DE
B
ERLIOz
.
Ce livre de comptes prolonge, de manière plus développée, celui de la période 1859-1862, présenté en vente à Paris en 2015
et aujourd’hui conservé à la BnF. Berlioz, dont la situation financière a souvent été précaire, y consigne avec soin et méthode
ses recettes (actions et obligations revendues, pensions du Conservatoire et de l’Institut, droits d’auteur, collaboration au
Journal des Débats
, vente de partitions, droits d’auteur pour
Les Troyens
, revenus de la ferme et des vignes de La Côte
Saint-André etc.) et ses dépenses (achats courants pour la maison, loyers, gages de la bonne, raccommodage, “accord du
piano”, “redingote” etc.).
Au fil des pages, se déroulent son activité musicale et sa vie quotidienne, depuis la mort de Marie, sa seconde épouse
(le 13 juin 1862), jusqu’à son départ pour une tournée de concerts en Russie, son ultime grand voyage. Ces années voient
lentement le déclin du compositeur. La mort de Marie, puis celle de son fils Louis quelques années plus tard l’ont accablé
et ses souffrances physiques ne lui laissent que peu de répit. En 1863, Berlioz cesse de collaborer aux
Débats
. La même
année, la représentation tronquée des
Troyens
, amputés des deux premiers actes, l’afflige. Deux ans plus tard, il publie ses
Mémoires
. Seules ses tournées à l’étranger (Weimar, 1863 ; Bade,
id.
; Vienne, 1866, et Cologne, 1867) lui apportent quelque
réconfort. Au milieu de cette rigoureuse alternance de recettes et dépenses, se glissent discrètement quelques détails sur sa
vie intime.
Le nom d’Estelle Fornier, la Stella Montis de ses
Mémoires
(
voir lot 64
), son premier et dernier amour, y est trois fois
mentionné. Tombé amoureux d’elle en 1815, Berlioz ne la reverra à Genève qu’en 1864. Puis, en juin 1867, la triste et
laconique mention de la mort de Louis.
L
A MORT DE
M
ARIE
: le livre s’ouvre sur la mort subite de sa seconde épouse, et l’exhumation du corps d’Henriette, sa
première épouse :
Mardi à minuit 10 Juin 1862 à St.-Germain, Marie était très bien portante. Le lendemain moi parti pour
Paris et l’ayant quittée très affectueuse. Le Jeudi, M. et Mme de Laroche venus à Paris le matin l’ont retrouvée très gaie à
11 h. ½ du soir. Le vendredi 13 Mme de Laroche l’a trouvée à11 h. du matin morte devant la fenêtre de sa chambre qu’elle
se disposait sans doute à ouvrir !! Henriette était morte à Montmartre le 4 mars 1854 après une longue et douloureuse
maladie. J’ai acheté pour elle, au petit cimetière de Montmartre rue St.-Vincent, un terrain pour 10 ans, au prix de 50 fr.
La propriété de ce terrain où est sa tombe expirera le 4 mars 1864.
[Suit cette note plus tardive :]
L’exhumation du corps
d’Henriette du petit cimetière Montmartre et son inhumation au grand cimetière ont eu lieu le 3 février 1864
(Juin 1862,
f. 1 r°)
E
STELLE
F
ORNIER
, son dernier amour
Livres pour M
me
Fornier 8 fr 50 c
(septembre 1864, f. 32 r°).
M
me
Fornier, quai des
Eaux-vives n° 10, à Genève
(novembre 1864, f. 33 v°).
M
me
Fornier, aux Délices de Voltaire, Maison Fazy n° 7 près Genève
(septembre 1866, f. 55 v°).
96
62




