LIVRES ANCIENS
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85.
RÉTIF DE LA BRETONNE (Nicolas-Edme).
Les Nouveaux mémoires d’un homme-de-qualité. Par M. le M... de Br...
La Haye, Paris : Veuve Duchesne, De Hansy, 1774.
— 3 parties en un volume in-12, (2 ff.), ij, 212 pp. ; 208, 50, 14 pp.,
(5 ff.). Veau brun, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches rouges (
reliure de l’époque
).
400 / 500€
Rives Childs, XII, pp. 221-223.
Édition originale rare, tirée, selon Rives Childs, à 750 exemplaires.
Écrit en collaboration avec Jean-Henri Marchand, il s’agit d’une imitation des
Mémoires d’un homme
de qualité
de l’abbé Prévost. Dans
Monsieur Nicolas
, Rétif nous raconte la genèse de cette œuvre :
“C’était vers la mi-novembre (1773), Nougaret me montra un manuscrit de M. Marchand, le censeur
du
Pornographe…,
c’était un roman fort sec, fort dénudé ; cependant, je pris le parti de l’animer un peu.
Il était intitulé :
Mémoires de M. d’Armantières
; on y voyait figurer un certain M. Duchaufflour, père
de Placidie, l’héroïne ; ces noms étaient véritables, à ce qu’on prétend ; je les changeai, sur le conseil du
censeur Coqueley ; j’ajoutai l’histoire de Zoé ; je fis presque en entier la deuxième partie ; je donnai un
titre saillant :
Nouveaux Mémoires d’un homme de qualité,
qui convenait assez ; je terminai par les Beaux
Rêves, dans l’un desquels j’annonçai la naissance d’un dauphin : prédiction fort naturelle, les deux époux
étant jeunes, amoureux et bien constitués. Dans le second, je vengeais mon ami le docteur de Préval des
persécutions de son corps” (
Monsieur Nicolas
, t. X. p. 117).
Exemplaire d’un tirage inconnu de Rives Childs. Le premier volume compte 212 pages et ne comporte
pas le supplément intitulé “Additions et Corrections” correspondant aux pages 213 à 218. Le second
tome est en 208 pages et comprend non seulement les pièces détachées mais également un feuillet
d’errata et les 5 feuillets de notices d’ouvrages de Rétif dont ces
Nouveaux mémoires.
Les pièces détachées se composent des
Beaux rêves
, de la
Thèse de médecine, soutenue en enfer,
introduite
par un titre propre, qui constitue “une plaisanterie dans le goût de Swift sur les Préservatifs en général”
(
Mes Ouvrages
, p. 31), et du
Secret d’être aimé après quarante ans, et même à tous les âges de la vie, fut-on
laid à faire peur.
L’épître à Madame de *** est placée en tête du volume et le feuillet d’errata figure à la
suite du
Secret d’être aimé.
Rives Childs ne fait aucune mention de ce feuillet d’errata.
Reliure habilement restaurée. Manque au dernier feuillet, sans atteinte au texte, quelques légères traces
de mouillures claires.
Provenance : Abbaye du Port-du-Salut, Notre Dame de la Trappe, près Laval, avec ex-libris.
86.
RÉTIF DE LA BRETONNE (Nicolas-Edme).
Le Fin-matois, ou histoire du Grand-Taquin. Traduite de l’espagnol de
Quévédo ; avec des Notes historiques politiques, nécessaires pour la parfaite intelligence de cet Auteur.
La Haye, 1776
(1775).
— 3 parties en un volume in-12, (1 f.), viij, 207 pp. ; 214 pp., (1 f.) ; 176 pp. Maroquin rouge, triple filet doré en encadrement
sur les plats, dos à nerfs orné, dentelle dorée intérieure, tranches dorées sur marbrure (
Chambolle-Duru
).
600 / 800€
Rives Childs, pp. 224-225, XIII.
Édition originale devenue rare qui, bien que datée 1776, parut en juin 1775.
Il s’agit de la traduction du roman picaresque de Francisco de Quevedo intitulé
El Buscón
.
C’est à partir d’une mauvaise traduction d’un certain Dhermilly, “qui l’avait rendue
niaisement, au lieu d’y mettre le sel convenable” (
Monsieur Nicolas
), que Rétif décida de
refaire le travail de ce dernier et d’y ajouter une troisième partie contenant 7 chapitres,
ainsi qu’un abrégé de la vie de Quevedo, des lettres du chevalier de l’Épargne, une
Lettre
sur les qualités d’un mariage
adressée
à Madame la Comtesse-Duchesse d’Olivarès
, ainsi
que la
Note sur l’Inquisition d’Espagne
;
Tirée du Voyage d’Espagne, par madame d’Aunoi.
Ces pièces annexes, situées après la troisième partie du roman, sont introduites par un
titre particulier :
Lettres du chevalier de L’Épargne. Où se trouvent plusieurs Conseils pour
garder sa bourse, ne donner que des paroles : traduites de l’espagnol de Quévédo. La-Haie,
1776.
Cette édition fut tirée à 1000 exemplaires mais 500 furent cédés au libraire Costard qui
changea le titre en celui de
L’Aventurier Buscon, ou histoire du grand Taquin
.
Très bel exemplaire relié par Chambolle-Duru. Il est bien complet des pages 201 à 208
de la première partie, contenant une “Notice Sur quelques Hommes célèbres, dont il
est parlé dans cette première partie”, mais il ne comprend pas, comme souvent, les 4
feuillets finaux proposant des analyses et la liste des ouvrages de l’auteur.