LIVRES ANCIENS
53
92.
RÉTIF DE LA BRETONNE (Nicolas-Edme).
La Malédiction paternelle : Lettres sincères véritables de N******, à ses
Parens, ses Amis, ses Maitresses ; avec les Réponses : Recueillies publiées par Timothée Joly, son Exécuteur testamentaire.
Leipzig, Buschel ; Paris : dame veuve Duchesne, 1780.
— 3 volumes in-12, frontispice, 280 pp. ; frontispice, pp. (281)-560 ;
frontispice, pp. (561)-830, (5 ff.). Veau fauve marbré, dos lisse orné, tranches rouges (
reliure de l’époque
).
600 / 800€
Rives Childs, pp. 253-256, XXI. - Cohen, 875.
Édition originale et unique de ce roman en grande partie autobiographique, le plus important après
Monsieur Nicolas
et
Les Nuits
de Paris,
pour l’histoire de la vie de l’auteur.
“On trouve, dans la
Malédiction
, le véritable journal de mon aventure avec Virginie ; les véritables lettres d’Élise Tulout, mais
l’histoire de Louise-Élizabeth Alan, qui termine le premier volume, y est exprès défigurée, parce que je voulais faire un roman
à part et vrai de ce qui m’était arrivé, en 1772, avec cette jolie fille et sa compagne, Thérèse, de la rue de Bourbon, aux Petits-
Carreaux” (
Mes Ouvrages
, p. 146).
On trouve en tête une
Apostille du **, Préface
de Pidansat de Mairobert qui apporte ces précisions quant au contenu de l’ouvrage :
“On a peint les mœurs des Grands, leurs vices : on a présenté sous toutes les faces les ridicules des Bourgeois : mais Personne
ne s’était occupé, comme dans cet Ouvrage, de donner une idée juste de la vie que mènent à Paris des Jeunes-gens de province,
jouissans d’une liberté absolue : on peut dire, que les mœurs de ces Jeunes-gens, de presque tous les Êtres isolés, ne sont ni celles
de la Bonne-compagnie, ni celles du Citadin, encore moins
celles du Peuple ; c’est un tableau d’un genre absolument
neuf, très-piquant, dans un siècle où tout le monde se copie.
Les Jeunes-gens dont il est question sont gentilshommes
pour la plupart, mais sortis de cette Noblesse fière pauvre
qui cultive ses champs (…) Quant au Héros principal, c’est
un Homme esclave de ses passions, quoiqu’aimant la vertu,
souvent singulier, toujours instructif”.
L’édition est illustrée de 3 superbes frontispices gravés
par Berthet d’après Louis Binet. Paul Lacroix (n° XXII) les
considérait à juste titre comme les meilleures illustrations
de Binet.
Reliures restaurées aux mors et aux coins, fente à deux
charnières, le premier plat du premier volume est en partie
détaché. Défaut de papier avec atteinte au texte au feuillet
K
12
dans le premier volume. Le feuillet N
4
a été placé après
le feuillet N
8
dans le second volume ; déchirure angulaire
sans atteinte au texte au feuillet S1 dans le même volume.
Les frontispices des tomes 2 et 3 ont été reliés après le titre.
91