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255.

Sextius-Alexandre-François MIOLLIS

(1759-1828) général. L.A.S. et L.S., Rome 1809-1812 ; 1 page in-fol.

chaque.

150/200

1

er

août 1809

. L.A.S. comme « président de la Consulte » : « La consulte aurait été très flattée de pouvoir se conformer aux

désirs de S.A. M

gneur

le prince architrésorier [Lebrun] que vous avez daigné nous faire connaitre […] Nous avions déjà nommé

provisoirement aux places que Votre Excellence nous indiquait de sa part et sur lesquelles S.M. l’Empereur a manifesté ses

intentions »…

4 décembre 1812

. L.S. avec compliment autographe comme « Lieutenant du Gouverneur général », au sujet d’un déserteur

condamné à mort pour désertion.

Ancienne collection du Président Robert Schuman, sous chemise annotée par lui.

256.

FrédéricMISTRAL

(1830-1914). L.A.S. avec 5manuscrits autographes, 22 novembre 1854, à JosephRoumanille ;

4 pages in-8 très remplies d’une petite écriture ; en provençal.

1 200/1 500

Bel envoi de trois proses et deux poèmes en provençal pour l’

A

RMANA

P

ROUVENÇAU

.

Lou Sabourun

(publié en 1856) est signé du pseudonyme« Lou felibre dóu Mas », et occupe les deux premières pages. Le

Sabourun

est un gros os de bœuf ou de porc qui se met dans l’eau pour donner bon goût à la soupe. Il est à chaque fois réutilisé,

encore et encore, et on raconte qu’il a déjà fait le tour de tout un village. Mistral utilise cette métaphore filée tout au long

du texte, reprochant à chaque profession existante de réutiliser encore et toujours les mêmes choses ; jusqu’aux lecteurs de

l’

Armana Prouvençau

, qui se le passent de mains en mains, tant il est bien fait…

Trois lignes en français présentent la pièce suivante : « Je vais vous donner ici une bêtise de moustrihoun. – Vous le montrerez

à Brunet : s’il y trouve quelque chose de bon, il pourra se l’approprier pour compléter sa pièce ». Suit cette prose, amusant

et truculent dialogue (

Lou Moustrihoun

paraîtra dans l’

Armana

de 1857) : « Un droulas de Peiraverd, que ié disien Baudèli,

venguè un Dimenche à-n-Avignoun pèr s’acheta ‘no mostro.

Suit la troisième prose,

Lou Penjadis

(

Le Pendu

, publié en 1856), amusante anecdote à propos d’un paysan qui a laissé un

désespéré se pendre sous ses yeux, croyant que celui-ci cherchait à se sécher…

Viennent enfin deux poèmes.

Moussu Bousièri

(publié en 1857) est une amusante charge de 11 vers contre un opposant à

la langue provençale : « De mounte vèn qu’aquéu Moussu Bousièri »… Le suivant, de 3 quatrains,

À Chloè

, est une traduction

de l’ode xxiii du livre I d’Horace ; il n’a pas été publié dans l’

Armana

, et semble inédit : « As pòu de iéu, Chloè, coume un

bichoun »...

257.

Frédéric MISTRAL

. Copie autographe par Joseph Roumanille de la lettre de

Mistral à M. le Curé Aubert

,

Maillane 1

er

octobre 1853 ; 7 pages et quart in-4.

800/1 000

Importante lettre sur la langue provençale. La cause première de l’amitié qui unit Roumanille,Aubanel, Gleize et Aubert

à Mistral est la langue provençale, mère commune de leurs vues, et cela suffit pour excuser ses changements orthographiques :

« ces changements n’ont été amenés que par mon amour pour ma langue maternelle. Oui, j’ai toujours vu avec quelque

sentiment de douleur ce manque de respect qu’ont pour leur langue les poètes provençaux qui, depuis environ deux siècles, se

sont livrés à ce genre de poésie. Mon oreille a toujours saigné à l’ouïe de ces rimes françaises, de ces rimes barbares introduites

bon gré, mal gré dans le domaine de notre idiome dépossédé par des écrivains aux abois : toujours, j’en prends à témoin

Roumanille, j’ai combattu cette propension de notre dialecte à supprimer un grand nombre de lettres constitutives. Je suis

encore jeune, je n’ai fait que chanter jusqu’ici, et n’ayant rien de sérieux à publier, je ne m’étais pas encore approfondi sur

toutes les questions de notre orthographe »… Cependant, excité par Roumanille qui allait publier sa défense orthographique,

Mistral a découvert « le plus affreux désordre » dans leur système, et il a commis sa « désertion » : il a adopté des

s

pour les

pluriels, et comme « ceux du camp de la Durance », il rejette les

r

des infinitifs et le

t

des participes, etc. Puis il se lance dans une

démonstration sur ces

s

qui « font toute la différence », s’attardant longuement sur des questions d’harmonie, en particulier

dans les vers, et se référant à Roumanille, et aux écoles d’Avignon et d’Arles, et donnant des exemples précis. Puis il résume en

six articles les principes de la formation des pluriels provençaux, selon leurs désinences, et il invite l’aumônier à « peser avec

bonne foi, et sans esprit de parti » ses arguments et ses motifs. Et pour le convaincre de « l’absurdité de l’ancien système, ou

plutôt du nouveau », Mistral cite le début d’une épître que lui a envoyée le curé Aubert : « En quauqui jour, Mistrau, avère en

Avignoun/ Veire

nostis ami, gai enfan d’Apoulloun

. Avec mon système, tout serait parfaitement clair : veire

nosteis amiz, gais

enfans d’Apoulloun

. Avec le système d’Avignon, à qui s’applique ce dernier hémistiche ? à

nostei ami

, ou à moi ! – Voilà une

petite chicane ! »…

258.

Frédéric MISTRAL

. Manuscrit autographe signé du pseudonyme « Lou felibre du mas »,

Nouvello felibrenco

et

Bono annado

, [1856] ; 4 pages in-8 ; en provençal.

400/500

Prose et poème pour l’

A

RMANA

P

ROUVENÇAU

.

Nouvello felibrenco

est signé « Lou felibre du mas », et a été publié dans l’

Armana

de 1856. C’est une chronique du

Félibrige, où Mistral donne des nouvelles des félibres, qui se portent bien et s’entendent à merveille : lou Felibre de la Santo

Braso (Eugène Garcin), celui de la mióugrano (Théodore Aubanel), le pauvre Jean-Baptiste Gaut dont la femme est morte,

lou Felibre di Jardin (Joseph Roumanille) qui s’est fait libraire, lou Felibre ajougui (Paul Giéra) qui s’est marié, celui de

l’Armado (Alphonse Tavan) qui a perdu son père et est à Rome, celui de l’Aiet (Jean-Baptiste Martin), lou Felibre adoulenti

(Jean-Bonaventure Laurens) dont on loue le talent d’illustrateur, celui de l’Arc-de-Sedo (Jean Brunet) dont le frère se bat à

Sébastopol, etc.

Le poème

Bono annado

compte 4 quatrains (il sera publié en 1857 avec cinquième strophe, sous la signature A. Tavan).

Charmant poème pour la bonne année : « L’aubeto dins lou cèu mounto fredco, enrouitado »…