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265.
Frédéric MISTRAL
. Poème autographe signé,
À Ludovic Legré. Responso
,
Maillane 12 juin 1860 ; 2 et 2 pages
in-8 ; en provençal.
800/1 000
Beau poème de 32 vers en réponse à un poème de Ludovic Legré,
à F. Mistral, couvidacioun
, écrit de Marseille le 10 juin
1860, que Mistral a recopié avant son propre poème ; les deux poèmes ont paru dans l’
Armana prouvençau
de 1861. Legré
invitait le « Brave felibre de Maiano » à venir à Marseille pour la fête et la procession de la Fête-Dieu avec l’ami Aubanel…
Mistral lui répond :
« De moun Maiano toun Marsiho,
Moun bèu, s’èro pas liuen coume es,
Aurièu moun cor sus la grasiho
De t’ana vèire aqueste mes »…
Mistral finit en faisant appel à la science héraldique de Legré pour qu’il dessine son blason, en mettant une cigale d’or dans
l’azur de notre Provence…
Reproduit page précédente
266.
Frédéric MISTRAL
. 4 L.A.S., Maillane 1862-1888, à Joseph Roumanille ; 5 pages in-8 et 3 pages in-12 ; en
provençal et en français.
400/500
1
er
août 1862
. Belle lettre lors du mariage de Roumanille : « Je félicite la Providence du bonheur qu’elle te donne [...] Va,
félibre aimé des muses ! Monte à l’autel (qui pour vous deux doit devenir un trépied d’or), nous sommes prêts à effeuiller
les roses sous vos pas »... Puis il parle de la préparation des Jeux Floraux d’Apt, priant Roumanille de se charger de « la
correspondance félibrenco relative au Consistoire d’Apt » pour le soulager : écrire au maire, faire acheminer les manuscrits
d’Apt à Avignon, convoquer le Jury à Arles où ils se réuniront le 24 août ; prévenir Matthieu, Aubanel, Ludovic, etc.
21 février
1875
(en provençal). Condoléances pour le décès du père de son ami : « Ton père a vécu comme le mien, de travail, de vertu et
de bon sens. Et comme le mien il est mort en vieux chrétien ». Il l’embrasse de tout son cœur...
4 février 1876
. Il le charge de
régler une demande administrative avec le préfet sympathique, car à défaut ils devront agir « extra-légalement »...
24 novembre
1888
(provençal). Instructions au sujet de l’
Armana prouvençau
; il travaille à la correction des épreuves de son recueil
Lis Isclo
d’or
, dont il a supprimé la préface...
On joint 8 notes autographes à Roumanille, en provençal et en français, pour la préparation de l’
Armana prouvençau
; et
la copie d’une lettre de 1851.
267.
Frédéric MISTRAL
. Poème autographe signé,
La fiho dóu clavaire
, [1862] ; 4 pages petit in-fol. ; en provençal.
1 500/2 000
Légende provençale de la tour de Barbentane, publiée dans l’
Armana Prouvençau
de 1863, et recueillie dans
Lis Isclo
d’or
(1876) sous le titre
La Tourre de Barbentano
.
Le poème est dédié « à l’estatuaire Jan Veray », en fait le sculpteur Louis Veray (1820-1891) de Barbentane.
Mistral y conte la légende de la tour de Barbentane, construite en 1365 par l’évêque d’Avignon Anglic de Grimoard. Le
poème compte 7 douzains, précédés en épigraphe de l’inscription latine de la tour de Barbentane.
« L’evesque d’Avignoun, Mounsen Grimau,
A fa basti ‘no tourre à Barbentano
Qu’enràbio vènt de mar e tremountano
E fai despoutenta l’Esprit dóu mau.
Assegurado
Sus lou roucas,
Forto e carrado,
Escounjurado,
Porto au soulèu soun front bouscas :
Memamen i fenèstro, dins lou cas
Que vouguèsse lou Diable intra di vitro,
A fa, Mounsen Grimau, grava sa mitro »...
268.
Frédéric MISTRAL
. Manuscrit autographe,
Li Jo Flourau de Santo Ano d’At
, [1862-1863] ; 47 pages petit in-fol.
plus titre ; en provençal.
2 000/3 000
Importante relation des Jeux Floraux d’Apt organisés par le Félibrige en septembre 1862, publiée dans l’
Armana
Prouvençau
de 1863.
Après avoir présenté les membres du « Counsistori felibren » (Mistral le « Capoulié », Roumanille le secrétaire, et Théodore
Aubanel, Anselme Mathieu, Jean-Baptiste Gaut, Antoine Crousillat et Ludovic Legré), Mistral raconte le déroulement de cette
fête. Le Maire d’Apt ouvre les cérémonies par un discours de bienvenue adressé au Félibrige, que Mistral retranscrit. Suit son
propre « rapport sur les Jeux Floraux d’Apt », discours fondamental pour le Félibrige, rendant compte du premier contact du
mouvement littéraire et de défense de la langue provençale avec le peuple de Provence. Mistral commence par faire l’éloge
d’Apt, et de l’attachement de cette ville au peuple provençal tout entier : « Vous avez compris, Messieurs, qu’en honorant la
langue mère vous honoriez le peuple qui la parle, – qu’en couronnant la langue provençale, vous couronnez le vieux drapeau
de la Provence, et qu’en réconfortant les écrivains qui l’anoblissent, vous attisiez deux flammes saintes au cœur de l’homme :
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