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PROVENANCE : Catalogue de la librairie Georges Andrieux, Hôtel Drouot,
30-31 mai et 1
er
-2 juin 1928, n° 221 ; enveloppe de la vente conservée
“On n’a de chance qu’en suivant son tempérament et en
l’exagérant. Des concessions, Monsieur ? Mais “ce sont les
concessions qui ont conduit Louis XVI à l’échafaud”. Ce qui
n’empêche pas que je préfère, pour moi, ne jamais me mêler de
ces messieurs ni directement, ni indirectement. La recherche
de l’Art en soi demande trop de temps pour qu’on en perde
même un peu à repousser les roquets qui vous mordent les
jambes. Il faut imiter les fakirs qui passent leur vie la tête levée
vers le soleil, tandis que la vermine leur parcourt le corps [...]
J’ai fait, de mon XIII
e
chapitre, 12 pages ; il doit en avoir une
quarantaine, ce qui me mènera jusqu’à la fin d’octobre [...] Oui,
on m’engueulera, comptes-y.
Salammbô
[sic] 1° embêtera les
bourgeois, c’est-à-dire tout le monde ; 2° révoltera les nerfs et
le coeur des personnes sensibles ; 3° irritera les archéologues ;
4° semblera inintelligible aux dames ; 5° me fera passer pour
pédéraste et anthropophage. Espérons-le ! J’arrive aux tons
plus foncés. On commence à marcher dans les tripes et à
brûler les moutards. Baudelaire sera content !”
RÉFÉRENCE : Gustave Flaubert,
Correspondance
, III, Paris, Gallimard,
Bibliothèque de la pléiade, 1991, pp. 169 et 1141
4 000 / 6 000
€




