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FLAUBERT
, Gustave
Lettre autographe signée, adressée à Ernest Feydeau
[Croisset, 16 juin 1859]
POURSUITE DE L’ÉCRITURE DE
SALAMBÔ
ET MÉDIOCRITÉ
DES TEMPS MODERNES :
“JE SUIS EFFRAYÉ, ÉPOUVANTÉ, SCANDALISÉ PAR LA
COUILLONNADE TRANSCENDANTE QUI RÈGNE SUR LES
HUMAINS”
4 pages in-8 (210 x 134mm), sur papier vergé bleu, à l’encre noire.
Quelques ratures
PROVENANCE : Catalogue de la librairie Georges Andrieux, Hôtel
Drouot, 30-31 mai et 1
er
-2 juin 1928, n° 202 ; enveloppe de la vente
conservée
“J’ai enfin terminé mon interminable quatrième chapitre, d’où
j’ai retranché ce que j’en aimais le mieux. Puis, j’ai fait le plan
du cinquième, pris des notes en quantité, etc. [...]
Oui, je trouve, contrairement au sieur d’Aurevilly, qu’il s’agit
maintenant d’hypocrisie et pas d’autre chose. Je suis effrayé,
épouvanté, scandalisé par le couillonnade transcendante qui
règne sur les humains. A-t-on
peur de se compromettre
!!! Cela
est tout nouveau, à ce degré du moins. L’envie du succès, le
besoin de réussir quand même,
à cause du profit
, a tellement
démoralisé la littérature qu’on devient stupide de timidité [...]
Tout cela n’est pas perdu. A mesure que je me plonge plus
avant dans l’antique, le besoin de faire du moderne me reprend,
et je
cuis
à part moi un tas de bonshommes [...] J’ai plusieurs
idées sur ton style [...] Il faudra que ce soit impersonnel.”
RÉFÉRENCE : Gustave Flaubert,
Correspondance
, III, Paris, Gallimard,
1991, pp. 26 et 1048
5 000 / 7 000
€
345




