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[...] Relis et rebûche ton conte. Laisse-le reposer et reprends-
le, les livres ne se font pas comme les enfants, mais comme
les pyramides, avec un dessin prémédité, et en apportant des
grands blocs l’un par-dessus l’autre, à force de reins, de temps
et de sueur, et ça ne sert à rien ! et ça reste dans le désert ! mais
en le dominant prodigieusement. Les chacals pissent au bas et
les bourgeois montent dessus, etc. ; continue la comparaison”
RÉFÉRENCE : Gustave Flaubert,
Correspondance
, II, Paris, Gallimard,
1980, pp. 782 et 1410
4 000 / 6 000
€
342
FlAUbErT
, Gustave
Lettre autographe signée, adressée à Ernest Feydeau
Carthage, 1
er
mai [1858]
“JE DORS COMME UN CAILLOU, JE MANGE COMME UN
OGRE, JE BOIS COMME UNE ÉPONGE ET JE ... COMME
UN ÂNE !”
3 pages in-8 (205 x 135mm), sur papier vergé bleu, à l’encre noire
PROVENANCE : Catalogue de la librairie Georges Andrieux, Hôtel
Drouot, 30-31 mai et 1er-2 juin 1928, n° 181 ; enveloppe de la vente
conservée
Gustave Flaubert confie à son ami Ernest Feydeau les joies de
son voyage en Tunisie, au printemps 1858, et regrette qu’il ne
l’ait pas accompagné. Il décrit ensuite les différentes étapes de
son périple avant de conclure, presqu’en aparté :
“Non ! sacré nom de Dieu, non ! il ne faut jamais écrire de
phrases toutes faites. On m’écorchera vif plutôt que de me
faire admettre une telle théorie. Elle est très commode, j’en
conviens, mais voilà tout. Il faut que les endroits faibles d’un
livre soient mieux écrits que les autres”
RÉFÉRENCE : Gustave Flaubert,
Correspondance
, II, Paris, Gallimard,
1980, pp. 809 et 1410
5 000 / 7 000
€
341
342




