216
349
FLAUBERT
, Gustave
Lettre autographe signée, adressée à Ernest Feydeau
[Croisset, vers le 15 septembre 1861]
FATIGUE DES TUERIES DE
SALAMBÔ
: “JE VOMIS DES
CATAPULTES, J’AI DES TOLLÉNONS DANS LE CUL ET JE
PISSE DES SCORPIONS”
3 pages in-8 (205 x 135mm), sur papier vergé bleu, à l’encre noire
PROVENANCE : Catalogue de la librairie Georges Andrieux, Hôtel
Drouot, 30-31 mai et 1
er
-2 juin 1928, n° 220 ; enveloppe de la vente
conservée
“Il y a des jours où je n’ai plus la force physique de remuer
une plume. Je dors dix heures la nuit et deux heures le jour.
Carthage aura ma fin si cela se prolonge, et je n’en suis pas
encore à la fin ! J’aurai cependant, au commencement du
mois prochain, terminé mon siège ; mais j’en aurai encore
pour tout le mois d’octobre avant d’arriver au chapitre XIV qui
sera suivi d’un petit autre. C’est long, et
l’écriture
y devient
de plus en plus impossible. Bref, je suis comme un crapaud
écrasé par un pavé ; comme un chien étripé par une voiture
de merde, comme un morviau sous la botte d’un gendarme,
etc. L’art militaire des Anciens m’étourdit, m’emplit ; je vomis
des catapultes, j’ai des tollénons dans le cul et je pisse des
scorpions [...] Tu n’imagines pas quel fardeau c’est à porter
que toute cette masse de charogneries et d’horreurs ; j’en ai
des fatigues réelles dans les muscles”
RÉFÉRENCE : Gustave Flaubert,
Correspondance
, III, Paris, Gallimard,
1991, pp. 174 et 1142
4 000 / 6 000
€
350
FLAUBERT
, Gustave
Lettre autographe signée, adressée à Ernest Feydeau
[Croisset, 29 décembre 1872]
PRISES DE NOTES POUR
BOUVARD ET PÉCUCHET
.
FLAUBERT ÉVOQUE ÉGALEMENT LA MOROSITÉ
AMBIANTE : “LES TEMPS NE SONT POINT PROPICES À LA
LITTÉRATURE”.
2 pages in-8 (208 x 132mm), sur papier de deuil, à l’encre noire.
Quelques ratures
PROVENANCE : Catalogue de la librairie Georges Andrieux, Hôtel
Drouot, 30-31 mai et 1
er
-2 juin 1928, première lettre du n° 270 ;
enveloppe de la vente conservée
“Rien de neuf dans ma vie, mon cher vieux. Je la passe
uniformément au milieu de mes livres et dans la compagnie
de mon chien. J’avale des pages imprimées et je prends des
notes pour un bouquin [
Bouvard et Pécuchet
] où je tâcherai
de
vomir ma bile
sur mes contemporains. Mais ce dégueulage
me demandera plusieurs années [...] J’ai pris 51 ans le 12 de
ce mois ; c’est une consolation”
RÉFÉRENCE : Gustave Flaubert,
Correspondance
, IV, Paris, Gallimard,
1998, pp. 627 et 1306
4 000 / 6 000
€
351
FRANCE
, Anatole
Histoire de la duchesse de Cigogne et de M. de Boulingrin qui
dormirent cent ans en compagnie de la Belle-au-Bois-Dormant
vers 1909
PARODIED’UNDESPLUSCÉLÈBRESCONTES. FRAGMENTS
MANUSCRITS AUTOGRAPHES
Fragments des quatre premiers chapitres (sur six)
14 pages petit in-folio (360 x 228mm) à l’encre noire et violette,
montées sur onglets. Nombreuses ratures et paperolles
RELIURE SIGNÉE DE MERCIER fils, 1926. Dos et coins de maroquin
rouge, plats de papier marbré, dos à nerfs
PROVENANCE : Jean Patou (ex-libris), qui fit très probablement relier
le manuscrit
Les feuillets, déchirés en deux, ont été renforcés au verso par une
bande adhésive noire
Sous le titre interminable d’
Histoire de la duchesse de Cigogne
et de M. de Boulingrin qui dormirent cent ans en compagnie de
la Belle-au-Bois-Dormant
, Anatole France transforme le conte
de Perrault en un récit farfelu. La trame est respectée mais, en
marge du conte, évoluent deux personnages fantoches, eux-
aussi victimes d’un destin qui les condamne à dormir pendant
cent ans. Mais à leur réveil, contrairement à la Belle-au-Bois-
Dormant, Cigogne et M. de Boulingrin sont seuls, « sans
parents ni amis ». Ils en sont réduits à acheter une guitare et
à faire la manche. Ce conte parut dans le recueil
Les Sept
Femmes de Barbe bleue et autres contes merveilleux
(Paris,
Calmann-Lévy, 1909)
200 / 300
€




