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FLAUBERT

, Gustave

Lettre autographe signée, adressée à Ernest Feydeau

[Croisset, vers le 15 septembre 1861]

FATIGUE DES TUERIES DE

SALAMBÔ

 : “JE VOMIS DES

CATAPULTES, J’AI DES TOLLÉNONS DANS LE CUL ET JE

PISSE DES SCORPIONS”

3 pages in-8 (205 x 135mm), sur papier vergé bleu, à l’encre noire

PROVENANCE : Catalogue de la librairie Georges Andrieux, Hôtel

Drouot, 30-31 mai et 1

er

-2 juin 1928, n° 220 ; enveloppe de la vente

conservée

“Il y a des jours où je n’ai plus la force physique de remuer

une plume. Je dors dix heures la nuit et deux heures le jour.

Carthage aura ma fin si cela se prolonge, et je n’en suis pas

encore à la fin ! J’aurai cependant, au commencement du

mois prochain, terminé mon siège ; mais j’en aurai encore

pour tout le mois d’octobre avant d’arriver au chapitre XIV qui

sera suivi d’un petit autre. C’est long, et

l’écriture

y devient

de plus en plus impossible. Bref, je suis comme un crapaud

écrasé par un pavé ; comme un chien étripé par une voiture

de merde, comme un morviau sous la botte d’un gendarme,

etc. L’art militaire des Anciens m’étourdit, m’emplit ; je vomis

des catapultes, j’ai des tollénons dans le cul et je pisse des

scorpions [...] Tu n’imagines pas quel fardeau c’est à porter

que toute cette masse de charogneries et d’horreurs ; j’en ai

des fatigues réelles dans les muscles”

RÉFÉRENCE : Gustave Flaubert,

Correspondance

, III, Paris, Gallimard,

1991, pp. 174 et 1142

4 000 / 6 000

350

FLAUBERT

, Gustave

Lettre autographe signée, adressée à Ernest Feydeau

[Croisset, 29 décembre 1872]

PRISES DE NOTES POUR

BOUVARD ET PÉCUCHET

.

FLAUBERT ÉVOQUE ÉGALEMENT LA MOROSITÉ

AMBIANTE : “LES TEMPS NE SONT POINT PROPICES À LA

LITTÉRATURE”.

2 pages in-8 (208 x 132mm), sur papier de deuil, à l’encre noire.

Quelques ratures

PROVENANCE : Catalogue de la librairie Georges Andrieux, Hôtel

Drouot, 30-31 mai et 1

er

-2 juin 1928, première lettre du n° 270 ;

enveloppe de la vente conservée

“Rien de neuf dans ma vie, mon cher vieux. Je la passe

uniformément au milieu de mes livres et dans la compagnie

de mon chien. J’avale des pages imprimées et je prends des

notes pour un bouquin [

Bouvard et Pécuchet

] où je tâcherai

de

vomir ma bile

sur mes contemporains. Mais ce dégueulage

me demandera plusieurs années [...] J’ai pris 51 ans le 12 de

ce mois ; c’est une consolation”

RÉFÉRENCE : Gustave Flaubert,

Correspondance

, IV, Paris, Gallimard,

1998, pp. 627 et 1306

4 000 / 6 000

351

FRANCE

, Anatole

Histoire de la duchesse de Cigogne et de M. de Boulingrin qui

dormirent cent ans en compagnie de la Belle-au-Bois-Dormant

vers 1909

PARODIED’UNDESPLUSCÉLÈBRESCONTES. FRAGMENTS

MANUSCRITS AUTOGRAPHES

Fragments des quatre premiers chapitres (sur six)

14 pages petit in-folio (360 x 228mm) à l’encre noire et violette,

montées sur onglets. Nombreuses ratures et paperolles

RELIURE SIGNÉE DE MERCIER fils, 1926. Dos et coins de maroquin

rouge, plats de papier marbré, dos à nerfs

PROVENANCE : Jean Patou (ex-libris), qui fit très probablement relier

le manuscrit

Les feuillets, déchirés en deux, ont été renforcés au verso par une

bande adhésive noire

Sous le titre interminable d’

Histoire de la duchesse de Cigogne

et de M. de Boulingrin qui dormirent cent ans en compagnie de

la Belle-au-Bois-Dormant

, Anatole France transforme le conte

de Perrault en un récit farfelu. La trame est respectée mais, en

marge du conte, évoluent deux personnages fantoches, eux-

aussi victimes d’un destin qui les condamne à dormir pendant

cent ans. Mais à leur réveil, contrairement à la Belle-au-Bois-

Dormant, Cigogne et M. de Boulingrin sont seuls, « sans

parents ni amis ». Ils en sont réduits à acheter une guitare et

à faire la manche. Ce conte parut dans le recueil

Les Sept

Femmes de Barbe bleue et autres contes merveilleux

(Paris,

Calmann-Lévy, 1909)

200 / 300