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raisons qui m’ont porté a m’eschapper en quelques endroits. Il
m’a semblé d’abord que l’aventure d’Hebé en un seul vers latin
feroit de la peine si on n’expliquoit un peu pourquoy elle avoit
esté chassée ». Il propose de remplacer les vers critiqués par :
« Par ordre souverain des Cieux
Hebé ne servoit plus à la Table des Dieux ».
Il commente : « Je tombe d’accord que
fontaine
et
chesne
ne
sont pas rimes exactes, mais elles sont d’usage en poesie,
comme
chaisne
et
peine
»… Suivent d’autres exemples, avec
éclaircissements et justifications de ses choix… Il conclut :
« Apres tout cela Monseigneur, je me soumets a tout faisant
plus de cas de votre sentiment que du mien. J’attendray votre
response pour en faire une nouvelle copie et vous l’envoyer »…
250 / 300
€
383
Charles Maurice de TALLEYRAND
(1754-1838) diplomate et
ministre.
3 L.S., 1798-1833 ; 2 pages in-4 et 1 page obl. in-8 à en-tête
Le Ministre des relations extérieures
.
Paris 11 floréal VI (30 avril 1798)
. Il regrette de ne pouvoir
procurer au citoyen
C
ordier
P
erney
la place qu’il parait mériter
dans le département qu’il dirige, bien qu’il lui serait fort
agréable « de pouvoir contribuer à vous assurer une existence
convenable »…
Paris 7 avril (1804)
. Il faut « ne remettre à qui
que ce soit ni copie, ni extrait qu’aucun des articles de la
Constitution. L’ouvrage du Sénat ne doit point être soumis à
aucune espèce de discussion jusqu’au moment où il aura la
grande publicité ». Il signe « le P
ce
de Bénévent »…
Paris 14
décembre 1833
. Recommandation du « Pce de Talleyrand » en
faveur deM.
N
icod
, « ancien chirurgien, qui sollicite la décoration
de la Légion d’honneur. Quoique jeune encore, il a entièrement
perdu la vue. […] M. Nicod jouit d’une considération méritez
pour ses travaux et pour les découvertes dont il a enrichi la
science médicale, surtout en ce qui concerne la maladie de
l’urètre. Il était chirurgien du Roi avant la révolution de 1830 »…
200 / 250
€
384
Charles Maurice de TALLEYRAND
.
N
ote
autographe ; 1 page in-4.
Il vient de lire une lettre du général Essen qui dit : « L’empereur
mon maître et le roi de Prusse devaient être arrivés au quartier
général de Hartenstein à l’heure qu’il est. Le séjour de ces
deux princes parait annoncer une bataille prochaine,
à moins
que le sort n’en dispose autrement
. L’ennemi dans ce moment
ne pouvait faire la guerre qu’aux habitans »… Il faut prendre
des précautions pour les passeports de Gallicie… Il ajoute :
« D’après le bruit de canon qu’on a entendu pendant deux
jours de Radziwill […] il paroit qu’il y a eu quelque chose du
coté de Mlawa et de Pracznits. Je ne sais que cela ».
300 / 400
€
385
Charles Maurice de TALLEYRAND
. L.A.S. « T. », Valençay 6
septembre ; 1 page in-8.
M
ontrond
lui a annoncé sa venue à Valençay le 15 ou le 18 :
« Il faut qu’il croye que son retour est sans inconvénient, alors
il se seroit passé quelque chose que j’ignore, et que surement
vous saves : vous devries bien me le dire, – pourquoi aves
vous voulu que les eaux de Bourbon ne fussent que bonnes ;
il vous aurait été si aisé de faire qu’elles fussent parfaitement
agréables ».
300 / 400
€
386
François TALMA
(1763-1826) le grand tragédien.
L.A.S., [vers 1816-1817], à l’auteur dramatique Jean-Louis
L
aya
; 1 page in-4 (légère brunissure).
I
ntéressante
lettre
dans laquelle Talma, furieux des
accusations de Laya, se défend de manquer à sa promesse
de jouer le rôle principal de sa nouvelle pièce : « Je n’aime
point les tripotages de Comédie et encore moins la menace
et l’insulte. Ce que j’ai dit au Comité je le répéterai devant
vous » : il n’était pas question de lui pour les deux nouvelles
pièces, mais de
M
ichelot
« qui y est employé ainsi que dans
la votre ; il s’agissait de Mr
A
rnault
qui ne reconnait aucun
droit avant le sien et qui demande positivement la remise
sur le champ de
Germanicus
ou qui, si cette pièce n’est pas
permise, y substituera une autre tragédie. Dans ce conflit
de droits réclamés la Comédie se trouve dans un embarras
inextricable. Comme un moyen d’en sortir elle m’a proposé de
renoncer à votre rôle ; j’ai simplement répondu que s’il fallait
en venir là, je ne le ferai point sans votre accord, puisque je
vous avais promis de le jouer. Ce n’est pas je crois manquer
à ma promesse »… [Le
Germanicus
d’Arnault fut représenté
au Théâtre Français le 22 mars 1817 et suscita de violentes
controverses.]
300 / 400
€
387
Guy-Jean-Baptiste TARGET
(1733-1806) avocat, député, père
de la Constitution de 1791, il refusa de défendre Louis XVI.
[AF]
L.A.S. et P.S., 1787-1792 ; 2 pages in-4 , et 4 pages in-4 sur
papier timbré.
Paris 25 juillet 1787
, à M. de
M
alesherbes
, relative à une affaire
concernant Mme d’
A
nglure
et à un projet de loi sur le mariage,
qu’il n’a pas encore eu le temps de rédiger : « Il ne viendra
qu’après l’autre, ainsi le temps ne me manquera pas et je vais
m’en occuper sérieusement avec M. de
L
acretelle
et nous le
communiquerons à M. de St Etienne. Je suis pleinement de
votre avis, Monsieur, sur la loi du futur, en ce qui concerne les
mariages. Il ne faut que des registres ouverts et des règles de
police civile »…
Paris 13 mars 1792
. Mémoire judiciaire pour
réclamer les comptes de tutelle de Peronne Gravatin, tuteur




