MANUSCRITS
TAJAN - 22
79 - [YORKTOWN].
5 documents.
400/500 €
Le paiement de l’escorte du Garde des Sceaux lors du Te Deum chanté à
Notre Dame, pour la victoire de Yorktown
: est indiquée la liste nominative des
gardes qui ont servi au détachement du Garde des Sceaux
à Paris le 27 novembre
1781 à Notre Dame, à l’occasion du Te Deum chanté en action de grâce de
la prise faite en Amérique sur les ennemis par les Armées combinées (…).
Il
est précisé que les vacations ont été payé par le ministre
indépendamment des
voitures pour aller de Versailles à Paris et retour, et du dîné qu’il leur a fait donner
(…).
Figurent parmi l’escorte, les brigadiers Doutreligne et Vallette, et les gardes
du Corps du Roi choisis pour cette occasion, Piont, Jérosme, Waroquier, Dumont,
Cretté, Benthever, Cuvillier, Saulnier, L’Escorney, etc.
Joint
4 quittances de paiements des gardes, pour leurs services dans l’escorte
du Garde des Sceaux et notamment
pour y conduire les gardes de la Prévôté.
80 - [ABDICATION 1814]. Alexandre Berthier, prince de
NEUCHÂTEL ET DE WAGRAM.
1753-1815. Vice-connétable de
l’Empire, ministre major-général de Napoléon.
L.S. au général Treillard.
Fontainebleau, 8 avril 1814.
1 pp. in-4.
400/500 €
Le prince vice-connétable de l’Empire, Berthier, annonce le prolongement de
l’armistice deux jours après l’abdication de Napoléon ;
J’aurai ce soir l’expédition
de tout ce qui a été convenu à Paris avec les ducs de Tarente et Prince de la
Moskowa ainsi que la notification de la ligne de démarcation pour l’armistice :
vous devez considérer l’armistice comme prolongé (…).
Berthier demande de
maintenir l’ordre, le calme et la discipline.
81 - [ABDICATION 1815]. Joseph Fouché, duc d’OTRANTE.
1759-1820. Ministre de la Police de Napoléon, président du
Gouvernement provisoire en 1815.
L.S. au maréchal prince d’Eckmühl,
ministre de la guerre.
Paris,
29 juin 1815.
1 pp. in-folio.
700/800 €
Importante missive personnelle du duc d’Otrante, alors président du
Gouvernement provisoire, une semaine après la seconde abdication de
l’Empereur ;
Fouché rappelle au maréchal ses devoirs et que son armistice
est "purement militaire",
qu’il ne doit contenir aucune proposition politique !
Je vous en ai donné les motifs dans la lettre que je vous ai écrite cette nuit
(…).
Seules les deux chambres peuvent prendre l’initiative, le gouvernement
s’occupant d’adresser l’état positif des affaires. Fouché adresse encore une
recommandation :
il serait convenable que votre demande d’armistice fut porté
par un général de la ligne et par un maréchal de camp de la Garde nationale (…)
.
82 - Alfred DREYFUS.
1859-1935. Officier français condamné à
tort d’espionnage et de haute trahison.
L.A.S. au commandant Freystätter.
Villa Hauterive, à Cologny près
Genève, 23 juillet 1900
. 1 pp. ½ bi-feuillet in-8, adresse en coin.
800/1000 €
Belle lettre amicale de Dreyfus, gracié, un an après son retour en France, adressée
à Freystätter, un des premiers officiers, membres du Conseil de Guerre, à l’avoir
innocenté ;
J’apprends par M. Monod que vous vous demandez si j’ai reçu votre
lettre (…). Je l’ai effectivement reçue et ma femme et moi, nous avions été
très vivement touchés des sentiments que vous y exprimiez
. Ayant laissé une
caisse de ses papiers à Carpentras, Dreyfus ne connaissait plus l’adresse du
commandant.
Sur la lettre de Mr Monod, je trouve votre adresse ; j’en profite
pour vous redire la joie que nous avons eu en apprenant votre nomination (…).
83 - [AFFAIRE DREYFUS]. Émile BOURGEOIS.
1857-1934.
Historien.
Correspondance à Freystätter.
1900-1902, 1905-1906.
37 L.A.S. et
C.A.S. sur env. 108 pp. in-12 et in-16, 1 carte de visite annotée ; joint 4
cartes de Mme Marguerite Bourgeois (7 pp. in-16)
2000/3000 €
Importante correspondance relative à l’affaire Dreyfus, adressée au
capitaine puis commandant Martin Freystätter (1857-1919), ancien
membre du Conseil de Guerre qui jugea Dreyfus. Freystätter fut l'un des
premiers à avoir relevé des irrégularités dans le procès et à émettre son
jugement sur l’innocence de Dreyfus. Bourgeois semble rassembler ses
témoignages comme examinateur pour écrire une histoire de l’affaire,
et se fait l’écho de l’esprit dreyfusard et anti qui règne dans les milieux
politiques et militaires après le procès de Rennes, les jeux d’influences
qui en résultent dans les partis ainsi que dans les différentes loges
maçonniques ; il en informe dans les moindre détails son correspondant,
citant Reinach, Monod, Clémenceau, Picquart, Clagny, Hartmann, Waldeck,
Gallifet, Bichot, etc.
1900 :
(…). En deux mots et à la hâte, voici la situation
que je ne puis d’ailleurs vous expliquer longtemps par lettre (…). Bichot a remis
son rapport qui n’est peut-être pas tout à fait conforme à la réalité des faits et
de votre entretien, j’en ai eu vent.
Il a prié Reinach de lui en faire communication
ainsi qu’au ministre afin que justice soit rendue ; le ministre va lui demander un
rapport sur les faits qu’on lui reproche. Le ministre demandant à voir Freystätter,
Bourgeois le conseille de se concerter avec Reinach. 1901 : A propos de la
réhabilitation de Picquart :
(…) Je soutiens seul ou presque seul que la lettre
de Picquart n’est ni une maladresse, ni, comme l’a écrit Cornely, une injustice
surtout. Les amis pensent que c’eût été une leçon utile à donner aux adversaires
de réintégrer Picquart, de le nommer colonel avec une rosette d’officier. Leur
défaite croit ou eût éclaté aux yeux du pays désabusé des mensonges. Et d’autres
croient qu’il a été trop dur pour un ministère dreyfusard qui a rendu beaucoup
de services (…). Humainement, il est vrai que la grâce était une nécessité après
la seconde condamnation de Rennes. Mais cet enchainement de fatalités, quel
en est premier chainon, le jugement de Rennes. Là est la faute du ministère,
illusion ou faiblesse, qu’il n’y a pas moyen d’excuser, d’oublier. Après l’amnistie,
on allait l’oublier (…). L’apaisement, c’est la justice, non le silence. C’était la
Cour de Cassation et non le Conseil de Rennes. Ce sera la vérité toute nue,
comme elle est apparue un instant au mois d’août 1898, après la découverte des
faux d’Henry (…).
Il demande de l’éclairer sur sa comparution devant le général
Bichot pour répondre aux accusations de Mercier ; il gardera dans un dossier
spécial tout ce que le commandant pourra lui dire, et d’ajouter ;
Je sais qu’il y a
des politiques que Clémenceau a forcé de se taire (…).
Bourgeois soutient son
ami à reprendre une place à l’état-major, et lui propose en attendant une affaire
relative à la colonisation à Madagascar. 1902 :
Je suis persuadé qu’une reprise
de l’affaire avant les élections, sans un fait nouveau, serait très inutile d’abord
et funeste au parti républicain (…).
Bourgeois revient longuement sur l’affaire
Picquart, et sur le silence des convictions dreyfusardes qui portent préjudice à
leur parti. Discussion à propos d’une reprise de l’enquête, regrettant l’absence




