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jeudi 14 NOVEMBRE 2019
280. SICILE - CHEMIN DE FER.
Une vingtaine de plans dépliants,
certains de grands dimensions, lithographiés ou en reproduction, fin
XIX
e
-début XX
e
.
Plans relatifs à la construction des voies de chemin de fer par la « Sociéta
italiana per le strade ferrate della Sicilia », principalement en Sicile, en
particulier de Palerme à Messine via Vallelunga.
40 / 60 €
281. SOUPERS DE MOMUS.
Ensemble de 24 manuscrits (de 1 à 6
pages chacun), de différentes mains, la plupart signés, avec ratures et
corrections, fin XVIII
e
-début XIX
e
. Provenance collection Sir Thomas
Phillipps (ms 25758).
Textes en vers signés Boucharlat, Kérivalant, M
me
Dufrenoy, Boinvil-
liers, Aimé de Loy (« à Alphonse La Martine », [1828]), Ferlut de Sau-
vaniac (1790), Gasc, Brault, Dusaulchoy, Henri de Villodon, Briand,
Charrin, Dide ? « membre des soirées de Momus », Dubuis et Bazot
(« L’chansonnié d’la Guernouillère à messieurs les convives des soupés
d’Momus »), J.A.M. Monperlier « président de la Société épicurienne de
Lyon » (« Revenez-y, chanson aux convives de la Société des Soupers
de Momus à leur séance du 1
er
oct. 1814 »), Belle aîné (« Amessieurs les
convives des Soupers de Momus » avec lettre d’envoi à Tastu), etc.
400 / 600 €
(Voir également n°268)
282. AMBROISE TARDIEU
(1788-1841), graveur et cartographe.
3 L.A.S. à Pierre Hédouin (1789-1868), historien de la musique et des arts,
et avocat. 4 pp. in-4 et 5 pp. in-8. Paris, février – septembre 1835.
Correspondance amicale et
relative aux conditions de publication d’un
ouvrage
. « Une feuille in8° tirée à 1000 sur beau papier coûte de 55 à
60 fr. (cette variation dépend du choix du caractère de la longueur des
lignes et des pages, des surcharges en petits caractères, notes, etc. du plus
ou moins de corrections) toutes choses qui ne peuvent s’apprécier qu’à
l’œuvre […]. Ainsi avec les frais d’étuvage, séchage, brochage, etc. il
faut s’attendre à 1500 f. de dépense pour 1000 exemplaires d’un volume
composé de 22 feuilles in8° ordinaire, ou 1,50 par exemplaire […]. J.B.
Baillière mon ami particulier et le meilleur comme le plus loyal de nos
libraires en ouvrages de médecine, se chargera volontiers de la vente à
Paris, à Londres et à l’étranger. Je donnerai de grand cœur mes soins de
surveillance à l’impression […] ». [L’ouvrage en question,
Observations
pratiques sur les bains d’eau de mer et sur les bains chauds par A.-P.
Buchan, traduit de l’anglais par Rouxel, médecin de l’hôpital civil et mili-
taire de Boulogne
, sera effectivement édité par Baillière en 1835]. Il parle
également de ses enfants, en particulier de son fils aîné qui se destine à la
médecine, et qui sera le futur célèbre médecin légiste.
200 / 300 €
283. THÉÂTRE.
Deux dossiers.
- [Comédie française]. Correspondance adressée à Paul Décard (Tours
1876- ?), pensionnaire de la Comédie française. 75 lettres (quelques unes
à Silvain et quelques autres).
- [Jacques HÉBERTOT]. Dossier provenant de l’avocat Gabriel Olier
concernant les procès et contentieux de Jacques Hébertot lorsqu’il était
directeur général de la Société continentale des spectacles. Plus de 100
documents (courriers reçus et doubles des lettres envoyées), années
1930-1932.
150 / 200 €
284. CORNEILLETHEUNISSEN
(Anzin 1863-1918), sculpteur et mé-
dailleur. 8 L.A.S. à une amie. 22 pp. in-8. Paris, 1891-1905.
Remerciements après ses compliments pour son groupe. «
Je suis heu-
reux de vous apprendre que l’Etat vient de s’en rendre acquéreur, ce
qui complète le succès et couronne le grand effort que j’ai fait pour
produire cette œuvre
». Il est complètement absorbé par le concours du
prix de Rome. « Il ne nous reste plus que dix-huit jours de travail et nous
commençons la journée de six heures du matin jusque huit heures du soir
[…] ». Une lettre est consacrée à la mort de son enfant et la naissance
concomitante d’un autre. « Vous m’avez fait grand plaisir en m’adres-
sant vos compliments pour le groupe exposé au Salon. Il est malheureu-
sement placé dans de mauvaises conditions, comme éclairage, et tout le
soubassement manque pour lui donner l’effet décoratif qu’il doit produire
en place. Les groupes de la première base circulaire s’exécutent bien, ce
sera certainement la partie la plus intéressante de l’œuvre […] ». Travail-
lant au monument de Saint-Quentin, il vient de suivre les manœuvres du
général Billot. Dans une dernière lettre,
il évoque l’exécution du buste
du sénateur Wallon « qui doit être placé dans la galerie du Sénat
»
(il est joint à cette dernière, deux lettres de recommandation pour que ce
travail soit confié à Theunissen, l’une de la présidence de la République).
400 / 600 €
286
285. FRANÇOIS TRUFFAUT.
Que vivent les Ciné-clubs !
Manuscrit
autographe (brouillon avec additions et corrections), 3 pp. in-folio.
Marques de trombone.
Plaidoyer pour les ciné-clubs et le cinéma d’art et d’essai.
« Chaque
vendredi, des millions de téléspectateurs français regardent le ciné-club
de la 2
ème
chaine, chaque dimanche soir ils se retrouvent devant la
3
ème
chaine pour le Ciné-club de Minuit. Par une sorte d’ironie cruelle
c’est au moment où le mot composé ciné-club est au plus fort de sa popu-
larité que le mouvement des ciné-clubs traverse ses plus grandes difficul-
tés face à l’indifférence des pouvoirs publics. Un autre paradoxe est que
le mouvement des ciné-clubs qui s’est extraordinairement développé en
France au moment de l’après-guerre a été victime de son succès puisqu’il
a donné naissance à une série d’exploitations populaire et sélective qui est
l’extension de sa vocation, il s’agit des cinémas d’Art et d’Essai. Ayant
suscité leur propre concurrence, les ciné-clubs devraient-ils démissionner
et se dissoudre en disant « mission accomplie » ? Certainement pas, car
la naissance des jeunes cinémas nationaux, partout dans le monde,
dans la continuation d’esprit de la nouvelle vague française, a centu-
plé le nombre de films intéressants qui passent à travers les mailles
du filet d’exploitation courante
[…] ».
600 / 800 €
286. FRANÇOIS TRUFFAUT.
Lettre dactylographiée avec corrections
et additions autographes (brouillon) au cinéaste et critique de cinéma
Pierre Philippe (né en 1931). 2 pp. in-folio, sur papier pelure
à en-tête
« François Truffaut
».
Très belle lettre se défendant des accusations de plagia pour le
Dernier
Métro
.
« Non, mon intention n’était pas de vous répondre par un crachat.
Vous m’avez adressé une lettre soupçonneuse et insultante, ne vous éton-
nez pas de ma réaction sarcastique. Vous me parlez aujourd’hui de votre
« douleur bien réelle », je n’ai pas de raison de la mettre en doute. Je
viens de lire votre scénario rapidement parce que j’ai beaucoup de travail,
parce qu’il est long et difficile à lire.
L’intrigue n’a rien à voir avec celle
du Dernier Métro. Le seul point commun c’est le milieu du spectacle
dans l’époque de l’occupation.
Votre façon d’entremêler l’Histoire et la
fiction... m’a fait penser beaucoup plus à « la Banquière » qu’à mon film.
Vous auriez pu, depuis 1970, envoyer votre paquet de scripts à Michel
Drach après Les Violons du bal, à Jo Losey après M
r
Klein, à André
Halimi après Chantons sous l’occupation, non ?Amon avis, votre scénario,
tel qu’il se présente, ferait un film de quatre heures trente et coûterait cer-
tainement plus de deux milliards de centimes […].
Lecture faite, je ne
peux pas penser que le DernierMétro vous coupe l’herbe sous le pied,
ce serait plutôt le contraire.
Le plus drôle c’est qu’en cours d’écriture du
scénario je disais souvent à ma collaboratrice Suzanne Schiffmann : «Au
fond ce serait beaucoup plus intéressant de placer l’histoire dans le milieu
du music-hall ou de raconter l’histoire du cabaret de Ginette Leclerc… »
[…]. Il y a un an j’ai commencé un scénario sur cinq jeunes élèves du
Conservatoire deMusique.Acause de Fame j’ai décidé non d’abandonner
mon projet mais d’attendre deux ou trois ans.
Il y a quelques semaines,
j’ai refusé de tourner la Chartreuse de Parme parce que je sais
qu’Autant-Lara espère tourner cette série depuis longtemps
et que je
ne veux pas lui confisquer son rêve. Dans votre cas c’est différent, je suis
persuadé que le succès du Dernier Métro pourrait vous aider vis à vis des
financiers, car l’intérêt du public pour cette période est à présent fortement
établi […] ».
500 / 600 €




