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jeudi 14 NOVEMBRE 2019
264. [POMPIERS – LUTTE CONTRE LES INCENDIES].
TRÉCHARD. Lettre signée, 2 pp. ½ in-folio. Sans date [vers 1800].
Lettre sur la mise au point d’un matériel transportable destiné à
la lutte contre les incendies
. [Tréchard publia plusieurs opuscules
sur le sujet : en l’an XI,
Secours contre les incendies, pour sauver
les habitans d’une maison lorsque le feu en occupe les issues ordi-
naires, et procurer aux pompiers la facilité de s’élever avec leurs
conduits de pompes sur la surface d’un édifice enflammé, puis Se-
cours contre les incendies et pour sauver les incendiés, en 1807 Mé-
moire sur l’urgence de la mise en exécution générale de l’appareil
de secours contre les incendies inventé par Tréchard,
enfin en 1820
Perfectionnement des secours contre les incendies, contenant les
dispositions de mesures de sûreté à établir dans la capitale].
Dans cette lettre, il vante les avantages de son procédé. « Je suis
parvenu à trouver des secours universels c’est à dire ils passent par-
tout où la pompe peut se communiquer ; tout est renfermé dans une
nacelle d’osier qu’un seul homme peut transporter à la première
fois ; on peut les manœuvrer sans jamais se servir d’aucune entrée
de la maison incendiée ;
eut-elle six étages, dans l’espace de six
minutes, j’introduis la pompe dans tous les appartemens, je me
rends maitre du feu
, et l’on est en train de sauver tout le monde
avec la rapidité de l’éclair, sans que les malades les plus infirmes
fussent le moindrement exposés, je les vais chercher dans leurs lits
et je puis les transporter sans qu’ils aient rien vu ; les effets les plus
précieux se sauvent également.
Je réponds désormais du feu des
spectacles
, personne ne peut périr, je rassure les propriétaires sur
leurs propriétés, je réponds également de la vie des citoyens, dans
un semblable danger, toute la ville sera désormais en sûreté. J’ai
fait une expérience par ordre du Préfet de police rue St Louis au
Palais. J’en ai fait une seconde par ordre du Préfet du département,
à la préfecture même, le préfet lui a donné sa sanction,
j’ai l’appro-
bation du corps des pompiers
qui conviennent que c’est le seul
moyen de secours praticable en cas de feu violent. J’ai également
l’approbation des commissaires nommés et les applaudissements du
public présent.
Je m’engage à fournir tous les secours nécessaires
au corps de garde des pompiers à mes frais
, il n’en coutera rien
au gouvernement. J’attends qu’il ordonne l’exécution de mon projet
[…] ».
300 / 400 €
265. PORTUGAL. AMIRAL CHARLES BAUDIN
(1784-1854).
L.A.S. (« Chr ») à « mon cher Auguste » [Auguste Baudin ?
(1800-1877), officier de marine et futur gouverneur du Sénégal et
de Guyane]. 4 pp. in-4.
A bord de
l’Héroïne
, rade de Lisbonne
,
22 nov. 1833.
Belle lettre sur la situation au Portugal au moment de la guerre
civile et du blocus de Lisbonne.
« Tu te rappelles sans doute que,
décidé à rentrer dans mon ancienne carrière [il avait créé une mai-
son de commerce prospère, au Havre, mais fit faillite] et libéré enfin
des liens de devoir qui m’avaient si longtemps enchainés au Havre,
j’étais venu me mettre à la disposition du Roi et du ministre. J’avais
reçu l’assurance du premier commandement vacant dans la Méditerranée
et déjà je m’occupais d’expédier mon bagage à Toulon, tout plein
de l’espoir de te revoir […] ». Il explique les circonstances de sa
nomination à Cherbourg, évoque la venue du Roi à Cherbourg, ainsi
que de sa femme et ses enfants, puis en vient à la situation au Por-
tugal où il est appelé. « Le jour même où le Roi a quitté Cherbourg,
j’ai reçu l’ordre de venir prendre ici le commandement de notre
station navale :
les circonstances étaient alors graves : on craignait
en France que M
r
de Beaumont qui s’était mis à la tête des forces de
Don Miguel ne parvint à reprendre Lisbonne. Heureusement il n’en
a rien été et ma mission s’en est trouvée de beaucoup simplifiée. Ce-
pendant, tout est loin d’être fini en Portugal, malgré la levée du blo-
cus de Lisbonne.
Don Pedro est maître de la capitale, d’une petite
partie du territoire voisin, et des principales villes maritimes ;
mais tout l’intérieur du pays est à Don Miguel
; et, ce qu’il y a de
plus surprenant c’est que les cœurs de la masse des Portugais sont à
lui.
C’est que Don Miguel, ce monstre de vice et de cruauté, qui
n’a pas un sentiment humain, a su flatter le clergé et les moines
qui gouvernent l’opinion.
Au contraire, Don Pedro, bien supérieur
à son frère, sous le rapport des lumières et de la modération, a bles-
sé le Pape par le renvoi de son nonce, le clergé par l’abolition des
dîmes, les moines par la suppression d’une partie des couvents. Ce
sont tous des actes d’une haute impolitique de la part de Don Pedro
qui a ainsi irrité le peuple contre lui, tandis que d’autres mesures ont
mécontenté la noblesse. Ayant ainsi contre lui la grande majorité des
trois ordres de l’état, il ne se soutient que par l’appui des étrangers…
et cependant il a la sottise de les maltraiter […] ».
300 / 400 €
266. BERNARD POYET
(1742-1824), architecte. L.A.S. au rédac-
teur du Journal Le Courrier. 1 p. in-4. Paris, 5 mars 1820. Salissures.
Projet d’un nouvel opéra et d’un « monument expiatoire » à
la mémoire du duc de Berry
, assassiné 3 semaines plus tôt, « sur
le lieu même où ce prince infortuné a reçu le coup mortel, et de
construire une salle d’opéra au centre du carrousel ». Il explique
les raisons de son choix. « Aujourd’hui toutes les imaginations sont
occupées de la construction d’une nouvelle salle d’opéra. Chacun in-
dique le local qui lui paraît propre.
Je persiste à croire que le centre du
Carrousel doit être préféré.
En vain propose-t-on le bâtiment desti-
né à la Bourse dans son ensemble, il ne présente pas assez d’espace
pour y pratiquer une salle d’opéra aussi grande que la salle actuelle,
et la démolition des constructions intérieures est estimée par l’archi-
tecte devait coûter deux millions. Le monument de la Bourse doit
avoir sa première destination, dans cette circonstance, la capitale doit
être embellie d’un monument nouveau, qui transmette à nos ?? une
haute opinion de l’époque actuelle.
Il serait honteux de convertir
en bourse de commerce la salle actuelle de l’opéra
[…] ».
300 / 400 €
267. BERNARD POYET
(1742-1824), architecte. 6 lettres
(3 L.A.S. et 3 L.S.) à divers correspondants. 1790-1822. Défauts à
une lettre.
1790, sur le mémoire qu’il vient de faire paraître sur l’emploi des «
malheureux ouvriers de la capitale ». 1812-1813, sur la construction
et l’aménagement de nouveaux bureaux (avec devis chiffré). 1817,
proposition d’élever un monument à la gloire du Roi. 1819, propo-
sition d’exécution de ponts. 1822, envoi de gravures pour son ou-
vrage
Nouveau système de ponts en bois et en fer
, demandant à faire
« l’essai de mon nouveau système de pont en bois pour 200 000 f.
tout en fer ou tout en bois pour 100 000 f pour le passage des voi-
tures, tandis que si les Ponts et Chaussées le font en pierre d’après
leur projet, il coûtera deux millions ».
400 / 500 €
268. RÉGIMENT DE LACALOTTE.
6 manuscrits de la première
moitié du XVIII
e
. 4 pp. gd in-folio chaque.
Pièces satyriques en vers. « Brevet de la charge de Garde des sceaux
des Etats de la Calotte en faveur de Monsieur Daguesseau Chancel-
lier de France ». « Brevet de la Calotte pour le Parlement d’Aix »
(déchirures). « Remerciement des jansénistes à M. les avocats de
Paris qui ont signé la consultation au sujet du Concile d’Embrun ».
« Traduction en vers françois de l’épitaphe en latin mis sur le tom-
beau de M
r
de Paris dans le petit cimetière de St Médard – On a
toujours assez vécu quand on a consacré ses jours à la vertu ».
« Recueil de différentes pièces tant en vers qu’en prose sur les
affaires du temps - Mandement de Momus au sujet des Miracles
de M
r
de Paris ». « Déclaration de Momus sur la démission des
charges du Parlement ».
300 / 400 €
(voir également n°281)




