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du être accordée – quand l’assemblée constituante a voulu aller seule, aller sans le tems, elle n’a fait qu’une chambre,

et là elle a eu un tort grave : plusieurs autres pourroient être remarqués, ces fautes sont réparées ; nous avons deux

chambres ; [la representation est finie le sistème représentatif est complet, et il n’est complet qu’avec la liberté des

journaux

biffé

]. Aujourd’huy le tems ne veut pas la censure ; elle est repoussée de partout, nos institutions et l’opinion

générale sont contre elle. Nos institutions qui sont l’ouvrage du tems et que le roi a jugé être assez éprouvées pour

nous les donner veulent la liberté et une loi répressive très forte. – Si l’on gouverne à présent avec les instrumens d’un

autre gouvernement on gouvernera mal »…

143.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. 3 L.A.S. « Talleyrand », janvier [1823, à un banquier ou homme

d’affaires] ; 4 pages et demie in-8.

1 200/1 500

Talleyrand spéculateur

.

13 janvier

. Prière de « faire acheter pour mon compte particulier aujourdhuy cent mille francs de rentes. Le prix le

plus élevé de l’achat ne doit pas exceder 88

f

15

c

. – Avez-vous reçu des nouvelles de M. Simons ? »…

16 janvier

. « Je ne

sais pas l’effet que produiront les notes qui aujourd’huy sont dans le ministère. La vérité est qu’elles nous laissent, à ce

qu’il me semble, dans la position où nous etions hier. On ne peut pas prévoir comment la bourse les comprendra. Dans

cet état de choses je désire vendre les cent mille francs de rentes que j’ai achettées. Ma combinaison a été mauvaise ; cela

se réparera une autre fois. Ainsi à partir de 87

f

60

c

on peut commencer doucement à vendre, mais il faut tacher de finir

dans cette bourse »…

18 janvier

. « M

r

La Ville Leroux n’a pas la main heureuse quand il opère pour moi. Je vois sur

toutes les notes que les fonds ont été à 86

f

65 et il n’a pas acheté à ce prix. La vente s’annonçoit pour être en baisse, et il

ne s’est pas pressé d’acheter. – J’aurois trouvé au moins qu’il auroit pu finir à 87

f

20 puisqu’il y a eu de fortes parties à

ce taux et que j’avois montré que je désirois sortir de cette affaire à moins que je n’arrivasse au milieu d’une déroute et

le prix à 86

f

20 etoit bon puisque j’appelois déroute deux francs ou trois. Tout cela fait que je ne sais en vérité ce qu’il

faut faire. Finir est peut-être le mieux ; il en coutera beaucoup d’argent pour n’avoir pas fini hier ; mais ce sera fini. Un

grand feu ne s’arrête que quand on le coupe »…

144.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. L.A.S. « le pce de Talleyrand », Paris 6 décembre [vers 1825-

1830 ?, au banquier Pierre-César

Labouchère

] ; 2 pages petit in-4.

500/600

M.

Simons

l’engage à lui recommander un projet qu’il désire : « Il tiendroit à ce que l’objet de payement des

interêts en Hollande au 1

er

janvier soit le seul dont il seroit traité par M

r

Lestapis à Madrid, en attendant que M

r

Bethmann ait pu combiner avec vous la proposition sur laquelle il doit vous avoir écrit. – Il faut tout votre talent pour

comprendre à demi-mot pour savoir ce que veut dire la demande qu’on vous fait. Je vous la transmets telle que je l’ai

à peu près comprise »…

145.

Charles-Maurice de TALLEYRAND

. 5 L.A. (dont 3 signées « T. »), février-novembre [1826], à son

homme d’affaires Philippe

Rihouet 

; 8 pages et quart in-8 ou in-4.

1 500/2 000

Au sujet de son secrétaire particulier Gabriel Perrey, qui veut quitter le service de Talleyrand après

vingt ans

(il emportera avec lui bon nombre de documents compromettants avec lesquels il exercera bientôt un

chantage sur son ancien maître).

Hyères 12 février

. Instructions concernant un marché de bois pour la forge de Luçay, et la pension viagère de la

veuve Mornard…

Jeurs 30 octobre

. Il ne comprend pas bien la lettre de

Perrey

, qui « est parti de ma chambre décidé,

malgré mes instances à prendre une manière de vivre totalement indépendante », notamment pour l’éducation des ses

enfants, et, malgré les instances de Talleyrand et de Rihouet, il n’a pas changé de résolution, donc Talleyrand a cherché

à le remplacer. « Je conçois très bien qu’il puisse chercher une carrière où il ait à employer plus utilement pour lui

son esprit, et ses talents, et sa jeunesse ; je conçois que ma sortie des affaires, ne lui laissant à faire que des choses fort

communes lui ait donné d’autres idées. […] cela a été sa volonté, de prendre une autre route dans la vie ; et je n’aime

pas à me rappeller tout ce qu’il fesoit et disoit même alors à des personnes que je connoissois peu et à d’autres avec

lesquelles j’étois lié. – Je déteste les récriminations ; elles sont hors de mon caractère et je crois avoir rendu doux tous

les rapports que mes différentes positions ont du me donner »… Il a été fâché de ce qu’il croyait être un parti pris

chez Perrey, mais il s’est résigné à le remplacer. « Ce qu’il appelle les services qu’il m’a rendus entre dans les choses de

confiance qui sont faites par un secrétaire particulier sur l’honnêteté de qui l’on compte ; et qui se déshonoreroit, sans

être cru, s’il trahissoit l’intimité dans laquelle il a été d’une personne qui a été longtems dans une carrière publique

– en pareille situation, abuser s’appelle bien vite trahir »… Cependant il croit Perrey incapable de tenir de mauvais

propos à son égard ; cela passerait pour de la calomnie ; « du reste, cela ne me fait pas grand-chose je suis blasé »…

5

novembre

. Il a vu son notaire

Chodron

 : « il va rediger

acte

et

declaration

je vous prie de voir l’un et l’autre […] avant

que M

r

Chodron m’apporte les projets qu’il aura faits. Voici l’avertissement de la liste civile »…

7 [novembre]

. « J’ai

vu M

r

Chodron avant de recevoir cette lettre. – Ainsi je n’ai pas pu lui parler du contenu : – j’ai été très content de

l’acte et de la déclaration dont vous avez fait le projet »…

9 novembre

. Il faut modifier ainsi l’acte à signer par Perrey :

«

Aucune pièce de quelque nature qu’elle soit intéressant S.A.S.

ou quelque personne de sa famille

ne sera restée en

ma possession

&c. Il me semble qu’il peut vous dire dans une lettre ou note signée qu’il vous renverra tout ce qu’il a