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connaissés et savés qu’avec quelque moyen ma philosophie et mon peu d’ambition ont été par tous mes amis regardés

come mon plus grand deffaut, et mon séjour en Toscane tout à fait nul l’a assés prouvé »… Elle aimerait finir ses jours

tranquillement en Italie : « Et si je jette un regard sur le passé ce ne sera que pour gémir sur le sort de mon infortunée

mère, de mes frères et sœurs, et non pas pour moi. […] Si les événemens malheureux n’ont pas chassé de votre âme

notre ancienne amitié tachés de me faire jouir d’un sort indépendant, et que je puisse en dernier ressort choisir ma

résidence en Italie »… Elle propose de vendre la dotation de sa fille à Parme pour jouir d’un sort indépendant…

Aix 19 août

. Ayant réfléchi à sa position « envers la France, envers l’empereur Napoléon, envers mes enfans »,

elle estime qu’elle se doit, comme mère, entièrement à ces derniers. « J’ai déjà éprouvé votre amitié, vous avés été mon

conseil, et mon deffenseur dans d’autres circonstances – j’espère que vous le serés encore, je ne veux devoir qu’à vous

mon bonheur et celui de mes enfans, j’ai écrit à l’empereur Alexandre, au Prince de Metternich. Je vous envoye les

lettres si vous croyés que je puisse par ce moyen être utile à mes enfans remettes les […]. Si vous pensés que je ne devais

pas ecrire à l’empereur Alexandre supprimez ma lettre »…

132.

Pierre-Louis-Jean, duc de BLACAS D’AULPS

(1770-1839) ministre, ami et confident de Louis XVIII.

3 L.A.S., Paris octobre-décembre 1814, à Charles-Maurice prince de

Talleyrand

 ; 1, 11 et 8 pages in-4.

800/1 000

ImportantecorrespondancepolitiquependantleCongrèsdeVienne

.Talleyranda inséré ces lettresdans ses

Mémoires

(coll. Bouquins, p. 530, 555 et 587).

21 octobre

. « M

r

de

Jaucourt

vous informera sans doute, Prince, de l’arrivée de

Mina

à Paris, de son arrestation,

de la conduite tout à fait inconvenable du chargé d’affaires d’Espagne [le marquis de

Casa Florès

], ou pour mieux

dire, de celui qui en prend le titre, et de la mesure qui a été adoptée à cet égard »…

9 novembre

. Il lui transmet des « informations importantes » et instructions de la part de Louis XVIII. « Votre

nouvelle entrevue avec l’Empereur de Russie et plus encore vos craintes sur la condescendance de l’Autriche et de

l’Angleterre ont fait désirer vivement au Roi de recueillir tout ce qui pourroit l’éclairer sur les dispositions réelles

de cette dernière Puissance »… Des propos du Prince Régent et de

Wellington

ont été l’occasion pour le Roi

« d’invoquer plus fortement que jamais le concours de l’Angleterre sur les points les plus épineux de la négociation.

Lord Wellington après m’avoir assuré que les instructions données à Lord

Castlereagh

et qu’il

connoissoit

étoient

absolument opposées aux desseins de l’Emp

r

Alexandre sur la Pologne et par conséquent sur la Saxe, […] m’a dit qu’en

s’attachant uniquement à cette grande question, et négligeant tous les intérêts secondaires, on parviendroit aisément

à s’entendre. Suivant lui, l’Autriche ne donnera point les mains au projet que la France rejette et la Prusse elle-même

pour qui la Saxe est un

pis-aller

se verroit avec une extrême satisfaction réintégrée dans le Duché de Varsovie »…

Blacas rapporte ses manœuvres en vue d’une convention entre la France, l’Angleterre, l’Espagne et la Hollande pour

obtenir l’assentiment des autres Cours, et évoque la nécessité de porter l’armée « au complet du pied de paix »…

4 décembre

. Il s’interroge, avec Louis XVIII, sur la différence entre la note de Castlereagh et le langage de

Wellington. « Le Roi répugne à ne l’attribuer qu’à un système d’artifice dont le but seroit la déconsidération de

la France », en répandant des « craintes chimériques » qui épouvantent « les esprits timides » et desservissent « la

politique du Roi. […] Vous savez, Prince, et vous avez souvent déploré avec moi le peu d’assurance que donnoit

au Gouvernement de Sa Majesté le défaut de vigueur et d’ensemble dans les opérations ministérielles. Ce vice dont

la connoissance étoit restée quelque temps concentrée dans le cabinet ne pouvoit manquer à la longue d’acquérir

une malheureuse publicité. Joignez à cela le mécontentement de l’armée […], le malaise qu’entretenoient toutes les

réclamations contre l’insuffisance de la police ; enfin les délations multipliées contre des hommes que leurs intentions

et leurs discours signalent […] comme des instigateurs des complots les plus dangereux tout jusqu’aux mesures de

sureté que le dévouement des commandans militaires a rendues trop ostensibles, a du produire une impression dont

les étrangers peuvent profiter »… Cela explique le changement ministériel décidé par le Roi qui S.M. remplace le

comte Dupont par le maréchal Soult pour « rétablir dans ses troupes la soumission, la confiance et le zèle si nécessaires

au mintien de la puissance nationale » ; il attribue le ministère de la Marine au comte

Beugnot

et la direction de la

Police à M. d’

André

, changements que le prince devra présenter à Vienne « non comme une révolution ministérielle,

mais plutôt comme un accroissement de force et de lumière dans le Gouvernement »… Blacas ajoute que « S.M. sent

les effets avantageux qu’ont produit vos continuels efforts »…

133.

LOUIS XVIII

(1755-1824) Roi de France. L.S. « Louis », Gand 10 avril 1815, à son « Cousin » le Prince de

Talleyrand

 ; la lettre est écrite par le duc de

Blacas

 ; 2 pages et demie in-4 (légères fentes au pli réparées).

800/1 000

ImportantelettreduRoi,exiléàGand,àsonplénipotentiaireauCongrèsdeVienne,approuvantlamise

horslaloideBonaparte

(25mars),

etappelantl’entréeenFrancedestroupesalliées

.Talleyrandl’ainséréedans

ses

Mémoires

(coll. Bouquins, p. 687).

Il a reçu sa lettre par le prince Victor de Rohan : « Les expressions de votre attachement me sont toujours très

agréables, un peu plus sans doute dans un moment aussi pénible, mais je n’en avois pas besoin pour y compter avec

pleine confiance. Le traité du 25 mars, suite et complément de la déclaration du 13, étant uniquement dirigé contre

Buonaparte

, je n’hésite pas à vous charger d’y adhérer en mon nom […] Le poids que je puis mettre dans la balance,

…/…