48
127.
Joachim MURAT
(1767-1815) maréchal d’Empire, Roi de Naples. L.S. « J. Napoleon », Naples 11 mars
1812, à
Talleyrand
, « S.A.S. le Prince de Bénévent » ; 1 page in-4.
500/600
« Je profite du départ de M. le Duc de Carignano mon ministre plénipotentiaire près de Sa Majesté Impériale pour
me rappeler au souvenir de Vôtre Altesse Sérénissime. J’aime à penser que les qualités qui le distinguent lui mériteront
l’estime de l’Empereur. Je vous demande pour lui vos bontés. Il a eu l’avantage de connaître Vôtre Altesse à Varsovie ;
c’est une circonstance heureuse dont il sent tout le prix »…
128.
Joachim MURAT
. L.S. « J. Napoleon », Naples 26 février 1813, à
Talleyrand
, Prince de
Bénévent
;
2 pages in-4.
700/800
Belle lettre
. Le mauvais état de sa santé ne lui avait pas permis de témoigner le plaisir qu’il a éprouvé de la
lettre de Son Altesse du 1
er
de l’an. « Comme vous le dites fort bien, les Bénéventains sont trop nos voisins et trop liés
d’intérêt avec mes sujets pour que je ne les confonde pas ensemble dans toutes mes affections »… Il fait des vœux pour
la conservation de la santé de Talleyrand, « surtout si l’Empereur, éclairé sur les sentimens et la fidélité si longuement
éprouvé de ses vrais serviteurs, veut encore mettre à profit leur zèle et leurs talens, et écarter de ses Conseils et de ses
Ministères ces vils courtisans qui n’ayant d’autre moyen que celui de savoir le flatter, pâlissent à l’aspect du danger,
lorsqu’il faut du courage pour le servir. Quant à moi, malgré les dernières indécences du Rédacteur du Moniteur
français, je serai toujours le même ; si je n’ai plus le bonheur d’être appellé à la défense de ma patrie, je ne cesserai du
moins de faire les vœux les plus ardens pour sa gloire et pour son bonheur et la France n’aura jamais eu d’enfant plus
fidèle que moi »…
129.
Charles-Maurice de TALLEYRAND
. L.A., [1813 ?], à Charlotte de
Talleyrand
; 2 pages in-8, adresse
« pour Charlotte », cachet de cire rouge brisé (froissée, petite répar. au cachet).
800/1 000
Rare lettre à la petite Charlotte
(probablement sa fille qu’il eut avec Mme Grand, qu’il élèvera et mariera à
son neveu Alexandre de Talleyrand).
« M
de
de Luynes m’a chargé de t’embrasser, ma chère enfant et de te dire qu’elle t’auroit vue avec plaisir à
Dampierre. – J’irai demain à S
t
Brice ; je t’engage à bien profiter des bons soins que veut bien te donner M
r
Fercoc. – À
la fin de la campagne tu auras quatorze ans. Songes à tout ce que l’on doit savoir à cet âge là. Tout le monde sait que tu
as des maîtres excellents, on exige beaucoup de toi, avec M
r
Fercoc, M
r
Hullmandel, M
r
Mircoman. M
lle
Charlotte doit
être plus habile que les autres enfants de son âge : j’entends dire cela à tout le monde ; fais, je t’en prie, que je ne sois
pas embarrassé pour répondre. – Je t’embrasse […] Tu devrois venir, s’il fait beau, au devant de moi jusqu’au grand
chemin qui mène à Sarcelles ».
On joint
une l.a.s. de Charles d’Héricault à Mme Ternaux Compans, lui offrant cette lettre et la commentant (8
février 1857).
Ancienne collection Gabriel
G
irod de
l
’A
in
(8 décembre 1982, n° 194).
130.
Joachim MURAT
(1767-1815) maréchal d’Empire, Roi de Naples. L.A.S. « J. Napoleon », Parme 17 avril
1814, à
Talleyrand
, prince de Bénévent ; 1 page in-4.
800/1 000
« J’envoi Beaufremont a Paris ; je le charge de voir V.A.S. et de vous reiterer l’assurance des sentimens que vous
me connoissés ; je compte et je compterai toujours sur votre amitié. Faites moi donner de vos nouvelles, la Reine en
apprendra avec plaisir. On négocie ici un armistice ; je suis sous les murs de Plaisance dont je serois déjà maître sans la
suspension d’armes, qui est venue m’arrêter »…
131.
Élisa BONAPARTE
(1777-1820) sœur deNapoléon, Princesse de Lucques et Piombino, Grande Duchesse
de Toscane. 2 L.A.S. « Elisa », Marseille et Aix 18 et 19 avril 1814, à
Talleyrand
, prince de Bénévent ;
3 pages et demie et 1 page et demie in-4.
1 000/1 500
Aprèsl’abdicationdeNapoléonquivapartirpourl’îled’Elbe,Elisaenfuitedemandel’aidedeTalleyrand
pour conservé sa principauté de Lucques
.
Marseille 18 avril
. Les Anglais l’ont forcée de partir de Lucques où elle se flattait de rester sous la protection du
Roi de Naples [son beau-frère
Murat
] : « je suis arrivée à Chambéry au moment où Lyon venait d’être occupé par
l’ennemi et je me retirai à Montpellier en attendant les evenemens, un courier a apporté les changemens survenus
par l’occupation de Paris, craignant le premier moment d’une révolution je me suis sauvée déguisée, et sans suite, et
je vais me rendre à Naples à l’aide de mon déguisement y faire mes couches et y chercher un azile »… Elle rappelle
que « Lucques était autrefois indépendant. S’il était possible qu’on voulut me conserver ce petit paÿs, il n’a jamais eu
d’autre Prince que nous ». Elle ne demande pas à conserver Massa, Carrare et Piombino, mais « depuis 8 années que je
le gouverne l’empereur mon frere n’a demandé ni un homme, ni un sol de contributions, il a donc été regardé par tout
le monde comme un paÿs sans aucune importance ni politique, ni financière. J’ai une fille de 8 ans née dans ce paÿs – je
suis grosse de six mois, et le Prince mon mari ne peut par son caractère et sa douceur donner aucun ombrage. Vous me




