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famille royale, par des grands officiers de la couronne, par des maréchaux de France, par des pairs de France, par des
ministres secrétaires d’état, par des généraux en chefs des armées de terre et de mer et par des ambassadeurs ». Aussi
il appuie les propositions du comte de Pontécoulant et la formation de la commission proposée par le comte de Lally,
« bien convaincu d’avance que nous pouvons tous avec sécurité confier aux membres qui la composent le dépôt de
notre dignité »
141.
Charles-Maurice de TALLEYRAND
.
Manuscrit
autographe, brouillon d’un discours, [juillet 1821] ;
10 pages et demie in-fol. avec ratures et corrections.
3 000/4 000
Manuscrit de premier jet d’un discours contre la censure et pour la liberté de la presse, s’opposant au
projetduministèreRichelieude renouveler lacensure
. Ce discours, prononcé à laChambre des Pairs le 24 juillet
1821, fut imprimé avec des variantes sous le titre Opinion de M. le prince de Talleyrand contre le renouvellement de
la censure (Baudouin, 1821).
Talleyrand se présente à la tribune avec un sentiment d’inutilité, puisque par « une fatalité déplorable », les
questions soumises à examen sont déjà « irrévocablement résolues […] et dans la réalité nous ne sommes que les
instruments d’une impérieuse nécessité »…La Chambre des Pairs « ne sera bientôt plus qu’une cour d’enregistrement,
qu’un vrai simulacre de la hiérarchie constitutionnelle »… Il s’interroge sur les limites de la loi, de son accueil par
la Chambre des Pairs, du peu de temps laissé au débat par la Chambre des Députés, et espère, « dans un meilleur
avenir », une discussion plus libre et plus approfondie. « Nous voulons tous le gouvernement représentatif : c’est celui
que le roi nous a donné. Sans la liberté de la presse il n’y a point de gouvernement représentatif : elle est un de ses
instruments essentiels ; elle en est l’instrument principal »…Deux points n’ont pas encore été suffisamment examinés ;
il les réduit à ces deux propositions : « 1° la liberté de la presse est une nécessité du tems. 2° un gouvernement s’expose
quand il se refuse obstinement et trop longtems à ce que le tems a proclamé nécessaire »… Talleyrand développe
l’idée du progrès de l’esprit humain, se référant à l’œuvre des génies du siècle de Louis XIV, à l’
Esprit des lois
et à
l’
Encyclopédie
, aux libertés proclamées en 1789 comme autant de nécessités du temps, et aux erreurs de la Révolution
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