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effet, elle aurait voulu résister à Louis XIV jusqu'à ce qu'il quitte Mlle de La Vallière pour elle. Le roi refusa de se voir dicter sa

conduite et n'ayant pour la jeune fille qu'une attirance purement physique, s'éloigna d'elle aussi vite qu'il s'en était approché.

Nous apprenons par des lettres anonymes de cette époque adressées à Pellisson, un proche de Nicolas Fouquet, la suite de cette

aventure : « Il ne s'est rien passé de considérable en cette cour depuis que vous en êtes parti, que le congé donné à Mlle de La

Mothe par la reine mère. Ce fut M. de Guitry qui eut ordre de le lui dire la veille du départ du roi. La reine mère souhaitait que la

chose se fît sans éclat, et que La Mothe se retirât sous prétexte de maladie ou quelque autre raison…On la mit à Chaillot. Le sujet

de sa disgrâce est conté diversement. Les uns disent qu'elle a écrit une lettre où elle traite le marquis de Richelieu de traître et de

perfide, pour l'avoir abandonnée, et que cette lettre a été interceptée; les autres, que le marquis a voulu se rengager dans ce même

commerce avec elle, et qu'on l'a appréhendé; qu'il lui a écrit une lettre plus tendre que toutes celles qu'il lui avait écrites autrefois,

et qu'on a su qu'il l'avait écrite. On fait d'étranges contes d'elle, et c'est ce qui fait qu'elle veut entrer dans un couvent que la reine

mère lui choisira, parce qu'autrement elle ne pourrait se justifier. » Dans un autre lettre datée du 7 septembre 1662 : « On a fait

quatre vilains vers pour l'aventure de Mlle de La Mothe, que Mme de Beauvais a fait chasser. C'est le bon M. de La Mothe qui me

les a dits. Il y a une vilaine parole; mais n'importe; ce n'est pas moi qui l'y ai mise :

« Ami, sais-tu quelque nouvelle

De ce qui se passe à la cour ?

On y dit que la maquerelle

A chassé la fille d'amour. »

Tout le monde blâme M. le marquis de Richelieu. » Melle de la Motte eut un autre galant, Philibert de Gramont, le comte de

Gramont qui l’aima violemment quand il la vit si distinguée par le roi. Dans ses mémoires, elle le repoussa mais : « il ne se rebuta

point pour ses mauvais traitements ni pour ses menaces, mais s’étant témérairement obstiné dans ses manières, elle s’en plaignit

au roi : il fut banni de la cour » Plus tard, vers l’âge de trente ans et par l’entremise de la Feuillade, Melle de la Motte épousa le

marquis de la Vieuville, chevalier d’honneur de la reine. Les commentaires fusèrent sur son mariage : Madame de Sévigné écrivit à

son sujet, le 29 décembre 1675 : « Que dites-vous du mariage de La Mothe ? La beauté, la jeunesse, la conduite font-elles quelque

chose pour bien établir les demoiselles ? » Madame de Scudéry dans une lettre à Bussy, du 6 janvier 1676, fort critique sur la

demoiselle ajoute « La voilà pourtant mieux établie que toutes celles qui ont eu plus de soin de leur conduite.»

René-François épousa en première noce à Saint-Germain-en-Laye, le 5 janvier 1676, Anne-Lucie. À l'occasion de leur contrat de

mariage, le 12 janvier 1676, le roi et la reine assistent à un bal donné dans l'appartement du maréchal de La Feuillade, dans le vieux

château. Elle décède des suites de la petite vérole en 1689.

200-400

165

[Louis XIV – Marie Thérèse – Louis XV – Ordre de Malte – Descendance de la Vieuville]

27

pièces, 1674-1733.

P.S.

, Versailles, 5 mars 1674, signée «

Louis

» [Louis XIV roi de France (1638-1715)] et contresignée par

le secrétaire d’état Le Tellier [de Louvois], et par

le vicomte de Turenne

, général des camps et armées

du roi et colonel général des cavaleries légères, vélin obl., reste de sceau de cire jaune. Commission de

mestre de camp d’un régiment de cavalerie délivré à René François marquis de la Vieuville. –

P.S.

, 11

janvier 1676, signée «

Marie Thérèse

» [Marie Thérèse d’Autriche reine de France (1638-1683)], vélin

obl. Provisions de chevalier d’honneur données à titre de survivance par la reine à René-François

marquis de la Vieuville, succédant à son père. –

3

P.S.

, Saint Germain en Laye, 13 et 16 janvier 1676,

signées «

Louis

» [Louis XIV roi de France (1638-1715)] et contresignée pars par le secrétaire d’état Le

Tellier [de Louvois], vélin obl., dont une avec reste de grand sceau de cire jaune. Provisions de

gouverneur du Haut et du Bas Poitou et celle du gouvernorat de la ville et château de Fontenay le

Comte, délivrées à René François de la Vieuville sur démission du duc de la Vieuville son père ; joint 5

pièces sur parchemin –

P.S.

, Saint Germain en Laye, 17 février 1677, signée «

Louis

» [Louis XIV roi de

France (1638-1715)] et contresignée par le secrétaire d’état Le Tellier [de Louvois], vélin obl., reste de

sceau de cire jaune. Commission de colonel du régiment Navarre délivrée à René François de la

Vieuville. –

P.S.

, Paris, 29 avril 1717, signée «

Louis

» [Louis XV roi de France (1710-1774)] et

contresignée par de Phélypeaux en présence du duc d’Orléans régent, vélin obl. Lettres de survivance de

la charge de gouverneur du Haut et du Bas Poitou. –

8 copies de brefs

de pensions et de dispenses

délivrées par les grands maîtres de l’Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem à Charles Louis

Marie de la Vieuville, chevalier de Malte et fils de René François, 1695-1717 –

P.S.

, Versailles, 10 janvier

1713, signée «

Louis

» [Louis XIV roi de France (1638-1715)] et contresignée par Voisin, vélin obl., reste

de grand sceau de cire jaune. Commission de colonel d’un régiment d’infanterie délivrée à Charles Marie

de la Vieuville. –

4 P.S.,

1719, 1731 et 1733, vélin et papier, signées «

Louis

» [Louis XV roi de France

(1710-1774)]. Brevet de la charge de guidon de la compagnie des gendarmes de monseigneur le dauphin ;

brevet de la charge d’enseigne en la même compagnie ; brevet de la charge de sous-lieutenant en la

compagnie des gendarmes Bourguignons ; brevet de la charge de mestre de camp en la même

compagnie.

René-François (1652-1719), fils de Charles II de la Vieuville, fut colonel du régiment de Navarre sur la démission de M. d’Albret en

1677 ; chevalier d’honneur de la Reine sur la démission de son père en 1676 ; gouverneur et lieutenant général des provinces du

haut et du bas Poitou, Loudunois et Châtelleraudais, gouverneur particulier des ville et château de Fontenay le Comte par

démission de son père en 1677.