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les collections aristophil

LITTÉRATURE

545

SAINT-EXUPÉRY (Antoine de)

Préface autographe au

Vent se lève.

[Été 1939].

In-4 (27,1 x 20,8 cm), maroquin caramel, reliure parlante

avec plats et dos ornés d’un décor céleste, les nuages à

l’oeser brun et les rayons solaires dorés, dos lisse orné

avec titre doré à la chinoise

(reliure postérieure).

8 000 / 10 000 €

5 p. in-4 de papier « Japon L. J. & Cie » montés sur onglets, encre

gris foncé et noire.

Précieux manuscrit autographe de travail pour la préface au

livre

Le vent se lève

de l’aviatrice américaine Anne Morrow

Lindbergh

. L’épouse de Charles Lindbergh, elle-même aviatrice,

avait participé avec celui-ci à une série de raids dont elle tira un

récit haletant,

Listen! The Wind

publié en 1938. L’année suivante,

Saint Exupéry accepta de préfacer la traduction française de ce livre

donnée par Henri Delgove sous le titre

Le Vent se lève

, alors qu’il ne

connaissait ni l’œuvre ni la jeune femme. Il profite de cette préface

pour exprimer sa conception d’une œuvre littéraire, s’interrogeant

sur le rapport entre le réel et l’écriture du réel, faisant de l’écrivain

un passeur entre les mots et les choses…

« Je me suis souvenu, à l’occasion de ce livre, des réflexions d’un

ami : “Je viens de lire, m’avait-il dit, l’admirable reportage d’un

journaliste américain. Ce journaliste a eu le bon goût de noter,

sans les commenter ni les romancer, des anecdotes de guerre

recueillies de la bouche de commandants de sous-marins. Souvent

même il se retranchait derrière la nudité des textes et se bornait à

reproduire les notes sèches des journaux de bord. Combien il a eu

raison de se retrancher derrière cette matière et de laisser dormir

l’écrivain car de ces témoignages secs, de ces documents bruts, se

dégage une poésie et un pathétique extraordinaire… Pourquoi les

hommes sont-ils si sots qu’ils désirent toujours embellir la réalité,

quand elle est si belle par elle-même ? Si un jour ces marins eux-

mêmes écrivent, peut-être peineront-ils sur de mauvais romans ou

de mauvais poèmes, négligeant les simples trésors qu’ils avaient

en leur possession…” […] Peu importe la nature des mailles du filet.

Ce qui importe, c’est la proie vivante que le pêcheur a remontée

du fond des mers, ces éclairs de vif-argent que l’on voit luire entre

les mailles. Qu’a-t-elle ramené, Anne Lindbergh, de son univers

intérieur ? Quel goût a-t-il, ce livre ? […] ».

Cette belle préface de

Saint Exupéry fut insérée dans le recueil posthume

Un sens à la

vie

(1956).

Ont été reliés ou montés à la suite du manuscrit :

- Une dactylographie moderne du texte définitif de la préface (5 p.

un tiers sur 6 f. in-4).

- Un télégramme dactylographié de Saint Exupéry à Henri Delgove

(« Enthousiasmé par lecture placards Lindberg [sic]. Désireux donner

importance au lieu de courte préface, si remise texte quinze juillet

retour avion New York vous retarde pas trop », Saint-Pierre-des-

Corps, 10 juillet 1939, 1 p. in-12 oblong).

- Un article de Delgove intitulé « Saint-Ex intime : l’histoire d’une

préface » extrait de

La Vie mancelle,

n° 120, décembre 1971 (3 p.

in-4).

Quelques taches et traces de rouille sur les feuillets manuscrits.

548

SAND (George)

Manuscrit autographe de

Nanon.

[c. 1872].

5 cahiers brochés in-8 (21 x 13 cm) avec titre autographe à

l’encre sur le premier plat de chemise de chaque cahier,

portefeuille à lacets en demi-toile brune XIX

e

, étiquette de

titre verte au premier plat.

8 000 / 12 000 €

[298] ff.

Précieux manuscrit autographe de ce drame inédit

en 4 actes et

5 tableaux qui a pour thème la Révolution. La pièce a fait l’objet

d’une lecture au Théâtre de l’Odéon en 1872. Les avis n’étant pas

positifs, l’auteur préféra ne pas se lancer dans sa représentation,

comme l’indique sa correspondance : « Pas de succès de lecture

pour Nanon. […] La pièce est sans condition de succès » (éd. Garnier,

1964, t. XXIII, p. 95). Le manuscrit comporte quelques larges ratures

et contre-collages, montrant que le manuscrit était très abouti. La

pièce est elle-même tirée du roman éponyme de Sand qui avait

546

SALES (François de)

Lettre autographe à M. de Pézieu.

Vienne (France), 11 novembre 1622 .

1 p. sur 1 f. in-4 (17 x 19 cm).

1 800 / 2 500 €

Belle lettre autographe signée adressée à Monsieur de Pézieu

. Il

s’agit de Balthazar de Longecombe de Peyzieu. François de Sales était très

lié à cette famille. Il déplore son passage trop rapide par Vienne (en France),

salue l’épouse du destinataire, Jeanne Armuet de Bonrepos, et se réjouit

du mariage de François de Longecombe, le cadet, qu’il a célébré :

« […] je

donne la nouvelle […] que nostre cher cadet enfin fut marié par mes mains

il y a aujourd’huy huit jours, avec tous les tesmoygnages de reciproque

contentement que l’on pouvoit souhaiter es deux parties »

. François de

Sales devait mourir moins de deux mois après l’envoi de cette lettre. La

lettre a été publiée en 1918, d’après cet autographe qui figurait alors dans la

collection de la marquise de Mailly.

Provenance :

Marquise de Mailly.

Bibliographie :

François de Sales,

Lettres

, t. XX, Vitte, 1918, n° 1959, p. 392-393.

Quelques taches, petites déchirures en marge et suivant les pliures,

quelques galeries de vers.

547

SAND (George)

Lettre autographe signée.

[Nohant], 26 ou 27 septembre [1872].

2 p. ¼ in-8, encre brune.

600 / 800 €

Lettre adressée à Charles Edmond Choïeçki, dit Charles-Edmond,

président du conseil d’administration du journal

Le Temps

. Elle renvoie

l’épreuvecorrigéedesonfeuilleton,lespremierschapitresdes

Impressions

et souvenirs

qui paraîtront en volume chez Michel Lévy en 1873 :

« Cher

ami, comme vous m’envoyez mon épreuve plus tôt que les autres fois,

ce qui du reste m’arrange, je me demande si le feuilleton n’est pas trop

long. Je le mesure, il me semble que non… »

Elle l’invite au besoin à en

retrancher quelques lignes :

« …Je vous envoie le 5ème n° sur Delacroix,

Chopin, Miekiewicz. On ne m’a pas envoyé pour le 3ème feuilleton les

doubles exemplaires que vous m’aviez promis… »

On joint :

- Une L. A. S. adressée à Sylvain Brunet, son domestique au château de

Nohant, dans l’Indre. 1 p. in-8. Recommandations pratiques adressées à

son domestique. Un post-scriptum écrit de la main d’Alexandre Manceau,

secrétaire puis amant deG. Sand, donne les dernières recommandations :

« Il

ne faut pas oublier le niveau de la voiture - ni la chaufferette pour madame

- ni lemanchon pour moi ».

Bibliographie :

G. Sand,

Correspondance

, éd. G. Lubin, Classiques Garnier, t. XXIII,

p. 238.

La seconde lettre est brunie et a un petit accroc angulaire.

suscité un article peu amène de Zola dans

La Cloche

(30 octobre

1872).

Rare et unique témoin autographe d’un drame datant de la

dernière période créatrice de George Sand.

Défauts au portefeuille, marques d’insolation sur les cahiers bro-

chés, plusieurs plats désolidarisés, quelques rousseurs éparses.