153
les collections aristophil
LITTÉRATURE
152
564
VOLTAIRE
Lettre signée.
Ferney, 27 septembre 1769.
2 p. et 1/2 in-4.
1 800 / 2 500 €
Belle lettre signée « V », à Chamfort
, écrite
par son secrétaire Jean-Louis Wagnière.
Cette lettre porte sur
l’Éloge de Molière
de
Chamfort, puis sur Shakespeare.
« Tout ce
que vous dites, Monsieur, de l’admirable
Molière, et la maniere dont vous le dites,
sont dignes de lui et du beau siècle où il a
vécu. Vous avez fait sentir bien adroitement
l’absurde injustice dont usèrent envers ce
philosophe du théatre des personnes qui
jouaient sur un théatre plus respecté. Vous
avez passé habilement sur l’obstination
avec laquelle un débauché refusa
la sépulture à un sage. L’archeveque
Chamvalon mourut depuis […]. Mais Louis
14 avait eu bien de la peine à empêcher
que celui qui était supérieur à Plaute et à
Terence ne fut jetté à la voirie. C’était le
dessein de l’archevêque et des dames de
la halle, qui n’étaient pas philosophes.
Les anglais nous avaient donné cent ans
auparavant un autre exemple ; ils avaient
érigé dans la cathédrale de Strafort, un
monument magnifique à Shakespear,
565
[VOLTAIRE]
La Princesse de Babylone.
S. l. n. d. [1768].
In-8 (21 x 13 cm), cartonnage d’attente
de l’époque, étui en demi-maroquin
bordeaux.
400 / 500 €
[2] ff., 182 p.
Très rare édition originale.
Bel exemplaire non rogné de ce conte de
Voltaire, paru anonymement, conservé
dans son cartonnage d’attente.
Ce conte philosophique, au fonds très
politique, s’achève sur une dénonciation
des superstitions, bien dans le ton de
Voltaire.
Bel exemplaire tel que paru.
Bibliographie :
Bengesco,
Bibliographie des Œuvres de
Voltaire
, t . I, p. 463 , n° 1492.
Quelques taches au cartonnage, des rous-
seurs, plus prononcées à la fin de l’ou-
vrage, étui légèrement frotté.
qui pourtant n’est guères comparable à
Moliere, ni pour l’art ni pour les mœurs.
Vous n’ignorez pas qu’on vient d’établir
une espèce de jeux séculaires en
l’honneur de Shakespear en Angleterre. Ils
viennent d’être célébrés avec une extrême
magnificence. Il y a eu, dit-on, des tables
pour mille personnes. Les dépenses qu’on
a faittes pour cette fête enrichiraient tout le
parnasse français. »
Fentes réparées, petites traces de pliure,
plusieurs petits manques de papier dus au
décachetage.
566
VOLTAIRE
Lettre autographe signée.
Aux Délices [Genève], 6 décembre
[1757].
4 p. sur 2 ff. in-4 (23,5 x 18,6 cm),
3 000 / 4 000 €
Précieuse lettre autographe signée « V »,
adressée à D’Alembert.
Il y est question de
sujets politiques et philosophiques, notamment
du roi Frédéric II de Prusse dont le bilan
politique suscite des réserves :
« La vigne de
la vérité est bien cultivée par des Dalemberts
des Diderots des Bollinbrokes des Humes
etc. Si votre R[oi] de Prusse avait voulu se
borner a ce Saint oeuvre, il eut vécu heureux
et touttes les académies de l”Europe l”auraient
béni. »
Voltaire émaille sa lettre d’énoncés
gnomiques :
« Je tâche d’être philosophe dans
mon ermitage ».
Il s’enquiert, à la fin de la lettre,
deMme Du Deffand qu’il estime :
« voyez vous
quelquefois l’aveugle clairvoiante Melle du
Deffant ? Si vous la voyez dites lui que je lui
suis toujours tres attaché. »
Bibliographie :
Voltaire,
Œuvres
, t. XII, 2
e
partie, Desoer,
1817, p. 972-973.
Traces de pliure, petites brunissures rési-
duelles.
564