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les collections aristophil

LITTÉRATURE

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VOLTAIRE

Lettre signée.

Ferney, 27 septembre 1769.

2 p. et 1/2 in-4.

1 800 / 2 500 €

Belle lettre signée « V », à Chamfort

, écrite

par son secrétaire Jean-Louis Wagnière.

Cette lettre porte sur

l’Éloge de Molière

de

Chamfort, puis sur Shakespeare.

« Tout ce

que vous dites, Monsieur, de l’admirable

Molière, et la maniere dont vous le dites,

sont dignes de lui et du beau siècle où il a

vécu. Vous avez fait sentir bien adroitement

l’absurde injustice dont usèrent envers ce

philosophe du théatre des personnes qui

jouaient sur un théatre plus respecté. Vous

avez passé habilement sur l’obstination

avec laquelle un débauché refusa

la sépulture à un sage. L’archeveque

Chamvalon mourut depuis […]. Mais Louis

14 avait eu bien de la peine à empêcher

que celui qui était supérieur à Plaute et à

Terence ne fut jetté à la voirie. C’était le

dessein de l’archevêque et des dames de

la halle, qui n’étaient pas philosophes.

Les anglais nous avaient donné cent ans

auparavant un autre exemple ; ils avaient

érigé dans la cathédrale de Strafort, un

monument magnifique à Shakespear,

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[VOLTAIRE]

La Princesse de Babylone.

S. l. n. d. [1768].

In-8 (21 x 13 cm), cartonnage d’attente

de l’époque, étui en demi-maroquin

bordeaux.

400 / 500 €

[2] ff., 182 p.

Très rare édition originale.

Bel exemplaire non rogné de ce conte de

Voltaire, paru anonymement, conservé

dans son cartonnage d’attente.

Ce conte philosophique, au fonds très

politique, s’achève sur une dénonciation

des superstitions, bien dans le ton de

Voltaire.

Bel exemplaire tel que paru.

Bibliographie :

Bengesco,

Bibliographie des Œuvres de

Voltaire

, t . I, p. 463 , n° 1492.

Quelques taches au cartonnage, des rous-

seurs, plus prononcées à la fin de l’ou-

vrage, étui légèrement frotté.

qui pourtant n’est guères comparable à

Moliere, ni pour l’art ni pour les mœurs.

Vous n’ignorez pas qu’on vient d’établir

une espèce de jeux séculaires en

l’honneur de Shakespear en Angleterre. Ils

viennent d’être célébrés avec une extrême

magnificence. Il y a eu, dit-on, des tables

pour mille personnes. Les dépenses qu’on

a faittes pour cette fête enrichiraient tout le

parnasse français. »

Fentes réparées, petites traces de pliure,

plusieurs petits manques de papier dus au

décachetage.

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VOLTAIRE

Lettre autographe signée.

Aux Délices [Genève], 6 décembre

[1757].

4 p. sur 2 ff. in-4 (23,5 x 18,6 cm),

3 000 / 4 000 €

Précieuse lettre autographe signée « V »,

adressée à D’Alembert.

Il y est question de

sujets politiques et philosophiques, notamment

du roi Frédéric II de Prusse dont le bilan

politique suscite des réserves :

« La vigne de

la vérité est bien cultivée par des Dalemberts

des Diderots des Bollinbrokes des Humes

etc. Si votre R[oi] de Prusse avait voulu se

borner a ce Saint oeuvre, il eut vécu heureux

et touttes les académies de l”Europe l”auraient

béni. »

Voltaire émaille sa lettre d’énoncés

gnomiques :

« Je tâche d’être philosophe dans

mon ermitage ».

Il s’enquiert, à la fin de la lettre,

deMme Du Deffand qu’il estime :

« voyez vous

quelquefois l’aveugle clairvoiante Melle du

Deffant ? Si vous la voyez dites lui que je lui

suis toujours tres attaché. »

Bibliographie :

Voltaire,

Œuvres

, t. XII, 2

e

partie, Desoer,

1817, p. 972-973.

Traces de pliure, petites brunissures rési-

duelles.

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