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les collections aristophil
LITTÉRATURE
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STENDHAL
Lettre autographe signée.
Paris, 18 décembre (1810).
2 000 / 3 000 €
4 p. in-4 à l’encre brune, adresse de sa
sœur Pauline et cachet postal.
Belle lettre autographe à sa sœur Pauline
qui nous montre Stendhal amoureux
. La
lettre est en partie écrite dans un mélange de
français et d’anglais et signée du pseudonyme
D’Alrymple, un de ses nombreux noms
de papier. La lettre contient des allusions
cryptées à Victorine Mounier (1783-1822),
une de ses amoureuses platoniques dont
il apprendra avec dépit le mariage en 1811.
Stendhal mentionne qu’il se rend dans l’espoir
de l’apercevoir au théâtre des Variétés où l’on
donne
La Chatte merveilleuse
:
«
Je ne pus jamais l’apercevoir distinctement.
Tantôt, à un geste aimable, je croyais que
c’était une femme en spencer noir ; un instant
après, un chapeau bleu me semblait être elle.
Je m’éborgne complètement
». Cette lettre
mentionne aussi son nouveau statut social,
depuis qu’il a été nommé successivement
auditeur au Conseil d’État puis inspecteur de
la comptabilité des bâtiments et du Mobilier
de la Couronne en août 1810. Il peut espérer
la baronnie.
Bibliographie :
Stendhal,
Correspondance
, t. I, 1800-1821, n°
418. Royer,
Lettres à Pauline
, 1921, p. 104-107.
Papier légèrement froissé, traces de pliure,
petit trou de papier provoqué par le décache-
tage (fragment conservé), quelques rousseurs.
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SULLY PRUDHOMME
Correspondance autographe.
[1889-1901].
74 p. in-12, in-8 et in-4, papier de
deuil et différents papiers.
600 / 800 €
Ensemble de 40 lettres autographes
signées et 2 télégrammes signés, à
Théodore Ray, ingénieur, et plusieurs
correspondants, relatifs à l’érection
du monument à Jean de La Fontaine
à
Paris. La moitié de cette correspondance
concerne l’érection de ladite statue. Elle
fut édifiée par souscription publique et
avec le concours de l’État et de la ville et
inaugurée le 26 juillet 1891 au square du
Ranelagh. Dans la lettre du 23 mars 1890,
il lui adresse ses remerciements au nom
du Comité La Fontaine pour son activité
utile et indique que le Conseil municipal
est saisi de leur requête. Dans une lettre
au maire du XVI
e
arrondissement, le Dr.
Marmottan, Sully Prudhomme suggère
de faire commencer les travaux sans plus
tarder : «
Ne pensez-vous pas qu’il serait
temps de mettre les artistes à même
de commencer les travaux. Je sais que
l’architecte sera bientôt appelé à Moscou
pour l’Exposition qui doit y être installée.
Il serait bien désirable que les travaux
fussent mis en train avant son départ. […]
Je vous serais très obligé si vous vouliez
bien me faire connaître par Monsieur
Ray si mon concours peut vous être utile
pour hâter l’achèvement du monument »
(lettre du 4 novembre 1890). Au moment
des préparatifs pour l’inauguration, on
« cherche un poète pour composer une
pièce de vers sur La Fontaine »
(lettre s. d., 12
juillet 1891). Le reste de la correspondance
à un destinataire anonyme fait apparaître
à plusieurs reprises le nom de Théodore
Ray.
Provenance :
Vente Paris, Gros-Delettrez, 14 décembre
2007, n° 247.
Déchirures affectant plusieurs feuillets, sa-
lissures sur une lettre, petites rousseurs,
feuillets consolidés au verso, traces de
pliures.
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SULLY PRUDHOMME
Réunion d’autographes.
s. d.
16 p. in-8, papiers divers.
300 / 400 €
Ensemble constitué de 2 poèmes
autographes « Amour d’enfant » et
« Le grain », de 2 L. A. (dont 1 à l’état de
brouillon), 1 C. A. et 3 notes autographes.
L’ensemble est sans date. S’y ajoute un
feuillet allographe mentionnant une série
de corrections à porter pour l’édition des
Poésies 1866-1872,
parue chez Lemerre.
Le manuscrit du poème
Amour d’enfant
,
divisé en plusieurs sections, commence
par ces vers :
« Reine dans le sentier où
vous venez rêvant / Vous m’avez surpris
seul en secret écrivant / Des vers, et j’ai
voulu fuir à travers les branches […] »
On joint
:
2 L. A. S. de René Doumic, directeur de
la
Revue des deux mondes
, datées du 1
er
décembre 1929 et du 10 novembre 1936.
4 p. in-12, papier à en-tête de l’Académie
française. La première salue un article d’un
de ses confrères académicien paru dans
l’Intransigeant
. La seconde lettre donne un
rendez-vous à un de ses amis.
Traces de pliure, quelques feuillets brunis.
558
TINAN (Jean de)
Manuscrit autographe signé pour
Annotation sentimentale
.
S. d.
In-4 (31 x 20 cm), demi-maroquin
caramel, plats de box bleu nuit avec
filet doré en encadrement, dos lisse,
titre doré en long, tête dorée
(reliure
du XX
e
siècle).
1 500 / 3 000 €
15 p., papier vélin.
Précieux manuscrit d’une œuvre non
publiée du vivant de l’auteur.
L’édition originale paraîtra seulement en
1921 chez Kra, plus de 20 ans après la
mort du poète. Le manuscrit présente
de nombreuses ratures et des ajouts
significatifs de la main de Tinan (une
trentaine). Le manuscrit porte des
indications pour l’impression. Un papillon
replié (8 x 17 cm), ajouté en tête du premier
feuillet, porte le titre de l’œuvre, l’épigraphe
empruntée à Rossetti et la dédicace à
André Yebel. Beau texte sur l’amour, les
femmes et la sensualité.
Bel exemplaire.
Provenance :
Charles Hayoit.
Feuillets brunis et légèrement empoussié-
rés, les 3 premiers fragilisés en pied, pe-
tites rousseurs, quelques frottements sur
les plats.
559
TINAN (Jean de)
Manuscrit autographe pour les
Chroniques
.
[1896].
In-8 (22, 5 x 17 cm), demi-maroquin
bleu nuit à coins, dos à nerfs orné,
plats et garde décorés de papier
caillouté bleu et or, tête dorée
(Semet
& Plumelle).
800 / 1 500 €
106 p. in-8 (20 x 15,5 cm) et 4 p. in-4 (31 x
20 cm), à l’encre et au crayon sur 103 ff. de
papier vélin ivoire chiffrés 1-103, un portrait
photographique de Jean de Tinan en robe
de bure relié en tête, un portrait à l’encre
signé T (relié entre les p. 93 et 94), un billet
de papier quadrillé bleu et une bandelette,
le tout monté sur onglets sur 106 ff. de vélin.
Inscriptions d’une autre main au crayon de
typographe.
Précieux manuscrit de travail des
Chroniques
,
publiées par Tinan dans la
revue
Le Centaure
au cours de l’été 1896, de
juin à août (les deux seuls numéros parus).
Il était auteur, secrétaire de la rédaction
et gérant de cette expérience littéraire
qui s’inspirait de la revue allemande d’art
nouveau
Pan
. Jean de Tinan fit précéder sa
contribution d’une épigraphe empruntée à
Prosper Mérimée, issue des
Chroniques
du règne de Charles IX
. Ainsi, ces notes
vagabondes écrites au fil de l’été parurent
sous le titre de
Chroniques du règne de
Félix Faure
. Les chroniques de Tinan sont
consacrées à Robert de Montesquiou
(p. 42), Marcel Schwob ou encore son
ami Pierre Louÿs (p. 66), mais aussi à
d’importants auteurs du XIX
e
siècle comme
Marceline Desbordes-Valmore. Jean de
Tinan ne manque pas de faire mention de
la mort des anciens maîtres, dont Edmond
de Goncourt (p. 64), trois jours après le
décès de ce dernier chez Alphonse Daudet.
Abondamment corrigé, le manuscrit est
une somme de textes qui apparaissent en
divers états, de la note écrite rapidement et
raturée, à sa mise au net.
Provenance :
Dr. Lucien-Graux (ex-libris ; vente Paris, 4
juin 1957, 4
e
partie n° 115).
Bibliographie :
Vente, Paris, 23 mars 2011, n° 185.
Dos assombri et légèrement frotté, coins
un peu frottés, restauration de papier en
pied de la p. 80.
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