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176

les collections aristophil

753

MIRABEAU Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de

(1749-

1791) le grand orateur des débuts de la Révolution.

L.A.S. « Mirabeau fils », 10 octobre 1779, à M.

BOUCHER

;

1 page et demie in8.

800 / 1 000 €

Lettre de prison

.

[Mirabeau est emprisonné à Vincennes, et

BOUCHER

, « le Bon Ange »,

est chargé de la correspondance entre le détenu et sa maîtresse

Sophie

MONNIER

.]

Mirabeau lui reproche de lui avoir fait parvenir un paquet de Sophie

sans y ajouter un mot : « Votre bonté ne se dément point ; mais les

expressions m’en sont si douces ! Pourquoi m’en privez-vous ? » Il

est inquiet car il a appris par une indiscrétion que Sophie est malade :

« elle avoit la fièvre le 29 ; elle m’écrit le 30 une lettre énorme qui doit

l’avoir tuée ; et elle ne m’en dit pas un mot. Je suis bien profondément

inquiet, et malade moi-même […] vous aurez bien la bonté de ne pas

me laisser languir dans l’incertitude de la santé de ma Sophie. […] Mes

aÀaires vont à reculons, mon ami ; et je ne comprends pas comment

vous blâmez mon chagrin sur le dernier incident qui courrouce mon

père ». Il se plaint de l’attitude « flegmatique » de son conseil,

DUPONT

DE NEMOURS

, qui le défend mal pour obtenir son élargissement :

« Je vous réponds qu’il ne fera rien, et que j’en souÀrirai. Il me fera

éternellement écrire en Provence [à sa femme et à son beau-père],

parce qu’il est verbiageux, et qu’ainsi cela ne lui coûte rien, et moi

je creverai ici »…