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HISTOIRE
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MARIE-LOUISE
(1791-1847) Impératrice des Français,
seconde femme de Napoléon I
er
.
16 L.A.S. « Marie-Louise », 3 L.A. ou P.A., 4 L.S. et 2 lettres
dictées, [1810]-1815, à la comtesse de LUÇAY ; 32 pages
in-8 ou in-4, enveloppes et adresses avec cachets de cire
rouge à ses armes, le tout monté sur onglets sur feuillets
de papier vergé ancien bleuté en un vol. petit in-fol., reliure
maroquin rouge, dos à nerfs orné de caissons à triple filet,
encadrement de filets dorés sur les plats, encadrement
intérieur de maroquin rouge à filets et écoinçons dorés,
doublures et gardes de soie moirée rouge, tranches dorées
(
Gruel
).
12 000 / 15 000 €
Très belle correspondance de lettres à sa dame d’atours,
accompagnée d’échantillons de tissus
.
[Jeanne-Charlotte Papillon d’Auteroche, comtesse de LUÇAY (1769-
1842), ancienne dame du palais de Joséphine, avait joué un rôle au
sacre et fut dame d’honneur pour recevoir Catherine de Wurtemberg
lors de son mariage avec Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie
(1807). Attachée à Marie-Louise comme « dame d’atours de Sa
Majesté l’Impératrice et Reine », elle fit partie de la délégation qui se
rendit à la frontière austro-bavaroise pour recevoir l’Archiduchesse
et l’accompagner à Compiègne (1810). Elle assista aux mariages civil
et religieux de Marie-Louise, fut à son service lors de la naissance
du Roi de Rome (1811), et l’accompagna à Blois, aux derniers jours
de l’Empire, ne se retirant de son service que lorsque l’Impératrice
rentra en Autriche, en avril 1814. Cette correspondance dépasse très
largement des considérations de chiÀons et de modes, et renseigne
sur le budget de l’Impératrice, ses fournisseurs, voyages et aÀections
de famille, son amour pour son fils le Roi de Rome, et son grand
désir de plaire à l’Empereur.]
[Avril ? 1810]
. « Je n’ai jamais encore été grondé de l’Empereur,
je tâcherai de ne l’etre jamais de ma vie, comme il seroit fort
désagréable de faire des dettes et que je pourrois m’attirer par là
son mécontentement […]. L’Empereur veut que des 50000 francs
qu’il me donne chaque mois je destine 10000 f pour des aumones,
que je garde 5000 francs pour les cadeaux ou besoins imprévus,
10000 f pour le remplacement de la corbeille. Il veut que je dépense
seulement 25000 f en toilette et pas plus, […] j’aime mieux mettre 14
jours la même robe que d’en faire faire une de plus »… Elle n’acceptera
que des robes à son goût, et il faudra distribuer les commandes
entre M. LeRoi et d’autres marchands, « pour faire gagner de l’argent
à plusieurs, d’autant plus qu’il trouve que le marchand ci-devant
nommé fait payer toutes les choses le double de ce qu’ils valent »…
Elle demande les Élegies
et Poésies diverses
de Victoire Babois.
Rambouillet 20 mai
1811
. Envoi d’une boîte contenant un cachet pour
son frère Ferdinand et des coraux pour sa sœur Caroline, avec une
« Liste des objets à envoyer à Vienne » : des pastels pour sa sœur
l’Archiduchesse Léopoldine, des vêtements pour l’Impératrice, des
partitions de musique pour l’Archiduc Rodolphe, etc.
Ce 4 [septembre]
.
Elle a oublié d’acheter un cadeau pour l’anniversaire de « la petite
P
cesse
Napoleon […] et je ne sais pas si nous trouverons aujourd’hui
à acheter des joujoux »…
Compiègne 7 septembre
. Commissions
diverses, dont le rallongement de son collier d’émeraudes, pendant
« la tournée que je ferois peut être en Hollande […]. Nous nous portons
tous à merveille, je crois que nous resterons encore quelques jours à
Compiegne ou le tems est très chaud, et superbe »… – Liste de sommes
à distribuer aux personnes à son service (camériste, chauÀeur, femmes
de cuisine, maître de dessin, etc.).
Compiègne 26 septembre
. Elle
approuve les habits de chasse et robes à lui envoyer à Bruxelles. « Le
bracelet est charmant, et si ressemblant que je ne puis me refuser
le plaisir de m’en faire faire tout de suite un semblable avec le nom
de mon fils, il faudroit mettre dans l’espace où il y a les cheveux des
petites chaines en or, […] je serais bien heureuse, et bien glorieuse
de pouvoir montrer le portrait à Bruxelles »… Prière de lui envoyer
les plantes que M. THOUIN veut bien lui procurer, et des arbustes
que le prince SCHWARZENBERG se charge de transporter à Vienne…
Anvers 2 octobre
. Nullement fatiguée par 22 heures en voiture, de
Compiègne à Bruxelles, elle a été constamment occupée depuis par
des fêtes et des réceptions, et a passé 10 jours à Laeken. « J’ai rejoint
avant-hier l’Empereur à Anvers, vous pouvez vous figurer aisément le




