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HISTOIRE
Schönbrunn 28 juin
1814
. « Soyez persuadée, Madame, de toute la
peine que j’ai éprouvée en me séparant de vous et de tout le regret
que j’ai eu que les circonstances m’aient empeschée de vous avoir
près de moi. J’espere que vous étes sûre de tous les sentiments
que je vous ai voués, ainsi que de ma reconnoissance pour tous
les services que vous avez bien voulu me rendre pendant les quatre
années de mon séjour en France. […] Mon fils se porte à merveille :
il a grandi beaucoup pendant le voyage et l’air de Schönbrunn a l’air
de lui faire du bien. Ma santée ne se remet que fort lentement ce
qui est bien naturel après toutes les secousses que j’ai éprouvées »…
29 octobre
. « Je n’ai pas été fatiguée du tout du voyage, ma santée
s’en est même trouvée fort bien, et le bonheur de revoir mon fils
après trois mois d’absence y à contribué pour beaucoup. Vous seriez
étonné du changement qui s’est operé en lui, il a grandi au moins
d’une demie tête »…
6 septembre 1815
. « Mon fils se porte à merveille, ma santée est
toujours mauvaise, et il est bien dicile qu’elle se rétablisse jamais
après tout ce que j’ai souÀert »…
On a monté en fin du volume 5 feuillets portant les échantillons de
soieries et tissus
envoyés de Dresde, avec quelques notes sur leur
provenance ou leur destination, dans un état de grande fraîcheur.
Cette correspondance fut publiée par le Dr Lucien-Graux en fac-
similé au tome II de son ouvrage sur
La Comtesse de Luçay
(Honoré
Champion, 1930).
Provenance
: Bibliothèque du Docteur LUCIEN-GRAUX (VII, 18 juin
1958, n° 127 ; ex-libris).
produit un si bon eÀet que je tousse dix fois plus qu’avant et que j’ai
mes douleurs dans la tête et dans le cou »...
Paris 23 mai
. À propos
du
Te Deum
célébré à Notre-Dame, pour la victoire de Lutzen : « La
cérémonie, quoique longue, ne m’a point trop fatiguée »…
Saint-
Cloud 25 mai
. « Je viens de recevoir dans ce moment la nouvelle
que l’Empereur vient de gagner une bataille [à BAUTZEN] le 20 mai et
qu’il se porte bien. J’ai pensé que vous partagerez mon bonheur »…
Saint-Cloud 21 juillet
. Elle va à Mayence, « où l’empereur se rend de
son coté. Je suis sure que vous partagerez ma joie. Je me propose
de partir demain dans la nuit »…
Mayence 30 juillet
. Pour la fête de
l’Empereur : « J’ai le projet de lui donner mon portrait et celui de
mon fils sur une de ses tabatières. Je vous prie donc […] de charger
M
r
ISABEY de faire cette miniature. […] mon intention est qu’elle soit
exécutée par lui-même et non par aucun autre ». Elle joint un petit
CROQUIS de « la forme et la dimension des tabatières dont l’Empereur
se sert habituellement. M
r
Isabey disposera le grouppe de moi et de
mon fils comme il l’entendra, en plaçant mon fils sur mes genoux »…
Elle est troublée par l’idée du très prochain départ de l’Empereur…
Cologne 5 août
. « Mon voyage de Mayence à Cologne s’est fait par
eau. […] j’ai éprouvé un peu de fatigue dans ma route par le bruit et le
mouvement qui l’ont constamment accompagnée. Je ne sais ce que
c’est que le credit de cinquante mille francs dont vous me parlez »…




