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HISTOIRE

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SADE Donatien-Alphonse-François, marquis de

(1740-

1814) écrivain.

L.A., Vincennes 15 vendémiaire [IV] (7 octobre 1795), à

François GAUFRIDY, à Apt ; 3 pages in-4 remplies d’une

petite écriture serrée, adresse avec marque postale de

Vincennes

(petite déchirure par bris de cachet avec perte

de 2 fins de lignes, fente réparée au dos).

2 000 / 2 500 €

Lettre de plaintes à son avocat, se terminant par des lignes sur la

journée insurrectionnelle du 13 vendémiaire, qui lui fait craindre

pour son fils aîné.

Le prisonnier se plaint : « vous ne m’envoiyes rien, pas meme des

nouvelles de mes provisions vous les aviés fait esperer pour la fin de

7

bre

. Voilà la fin d’octobre et rien n’arrive. Je vous conjure de m’envoyer

et de l’argent et mes provisions et surtout un tableau exact de ce

que je puis pretendre pendant 1796 afin que je puisse m’arranger en

consequence ne me faites donc pas languir si longtemps je vous

en conjure, il y a de la cruauté a me tenir ainsi »… Puis il dénonce

les mauvais procédés de Lions, le régisseur du Mas de Cabanes :

vol de blé, vente à perte, comptes où Sade n’entend rien, « et le f.

coquin finit par reduire ma part a 66 septiers ce qui n’a jamais été

depuis plus de 30 ans ; il fait cela cette année parce que je pouvais

me dedommager un peu de toutes les pertes que la rapacité des

scelerats de fermiers me fait eprouver depuis cinq ans. Il dit que,

ce n’est pas en or que doit payer Lombard mais en argent, quil ne

sait comment m’envoyer cela. Il dit que sa municipalité a pris un

arretté par lequel je suis forcé de vendre 16 septiers a 500 pour les

pauvres ; je m’y suis opposé, et j’ai ecrit a sa municipalité que jetais le

premier pauvre, que je mourais de faim depuis 5 ans et que puisque

la loi me dedommageait, je voulais l’etre. Il dit que je lui dois 1494

ll

ce qui est faux […]. Il dit que je dois les impositions de 1793 et 1794,

cela est faux […]. Le bled quil m’a envoyé est detestable, et il me le

fait payer de manière a ce que le pain me revient a 21

s

la livre. En un

mot cet homme ne cherche que ma perte et ma ruine. Vous auriés

bien du reconnaître ses coquineries et me débarasser de cet agent

infidele »… Il demande des explications sur les deux payes échues

d’herbage de 1795, et « pour la millieme fois » le supplie de terminer

les indemnités d’Audibert : Gaufridy lui a tout l’air d’être dans une

léthargie… Le 1

er

novembre approche, et si cela continue il n’aura

pas ce qui s’appelle un sol, « et au nom de Dieu ne vous laissés par

éblouir par les sommes en assignats »…

Enfin il évoque la répression de l’émeute de Vendémiaire : « Un

acharnement deplacé vient d’armer les Sections de Paris contre la

Convention. Préparée à cet evenement Paris etait herissé de troupes

et d’artillerie. Le 5 8

bre

a 4 du soir la canonade commença elle durait

encore a près de minuit, il y a beaucoup de degats dans les rues

voisines de la Convention, et dans lesquelles l’action s’est passée,

on assure que le nombre des morts et des blessés est considérable,

il doit l’être ; l’avantage est du coté de la Convention, les Sections

sont desarmées et les troupes de ligne font le service de Paris. J’y

ai peut-être fait une perte aÀreuse, qui vous savés y était, et je n’ai

point de nouvelle de ce jeune homme »…