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les collections aristophil
LES ANNÉES 1920 - 1930
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CAIN GEORGES
(1853-1919)
– JOUAS CHARLES
(1866-1942)
La Seine du Point-du-Jour à Bercy.
Paris, Aux dépens de deux amateurs, 1927. In-4, maroquin
rouge, large décor formé de jeux de filets dorés droits
et brisés à entrelacs losangés sur les plats, dos à nerfs orné
du même décor, doublure de maroquin bleu orné de filets,
fines dentelles dorées et à froid et listel de maroquin rouge,
gardes de moire rouge, tranches dorées sur témoins,
couverture conservée, chemise demi-maroquin rouge
à rabats et étui (G. Mercier, 1934).
3 000 / 4 000 €
Édition originale illustrée de 44 eaux-fortes par Charles JOUAS. Tiré
à 130 exemplaires sur vélin de Rives à la cuve, celui-ci (n° 22), Un des
30 de tête comprenant deux suites supplémentaires des eaux-fortes,
l’une en premier et l’autre en deuxième état.
Exemplaire unique enrichi de 50 dessins ou croquis originaux en
couleurs de Charles Jouas avec légendes, formant parfois de véritables
variantes.
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CALDER ALEXANDER
(1898-1976)
Lettre autographe avec grand
DESSIN
aquarellé adressée
à Marcel GIZARDIN.
[Paris 13 décembre 1926], 1 page in-4 à l’encre de Chine et
aquarelle sur papier, enveloppe autographe signée ornée
d’un dessin original.
4 000 / 5 000 €
Belle lettre illustrée d’un amusant autoportrait en pirate, avec son
enveloppe illustrée.
La lettre est adressée à l’acteur puis antiquaire Marcel Gizardin (1891-
1976). Arrivé depuis peu en France, Calder écrit sa lettre à l’encre de
Chine et au pinceau, dans un français encore approximatif, pour fixer
rendez-vous à son ami Gizardin : « Si vous ne serez pas ici demain
soir (Mardi 6h30), je changerai mon nom à « gizardin » (c’est un mot
anglais). Et c’est meilleur que vous changerez votre nom à « dodge »
(aussi un mot anglais) ».
[Le nom de Gizardin évoque pour Calder un verbe anglais du
vocabulaire de la piraterie : « to gizzard », c’est égorger ou étriper. Il
menace donc son ami de l’égorger s’il ne vient pas au rendez-vous ;
Gizardin devra esquiver (« to dodge ») ses coups.]
La lettre est illustrée d’un amusant autoportrait de Calder en pirate,
dessiné à l’encre de Chine, lavis et aquarelle : torse nu, boucles
dorées aux oreilles, nez rouge, bottes noires, un grand sabre à la
main, le pirate Calder menace Gizardin qui s’enfuit effrayé. En haut
de la scène, un phonographe à pavillon, et les drapeaux français et
américain croisés.
L’enveloppe aussi est illustrée : au-dessus du nom de Gizardin,
Calder a représenté un homme portant un étendard, et a collé dans
le drapeau des timbres bleu et rouge pour composer un drapeau
français ; un autre drapeau, à l’encre de Chine, porte le mot PNEU-
MATIQUE. Au verso, Calder a noté ses nom et adresse : « Calder
22 r. Daguerre Paris »…
On peut penser que cette lettre est une invitation à une représentation
du fameux Cirque de Calder, dans son atelier du « 22 rue Daguerre »,
adresse qui figure au verso de l’enveloppe.
Marcel Gizardin fut d’abord acteur (parfois sous le nom de Girardin) :
il joua dans les films L’Enfant roi (Jean Kemm, 1923), L’Aube de sang
(Joseph Guarino, 1924), La Joueuse d’orgue (Charles Burguet, 1925)
puis se lança dès 1926 dans le métier d’antiquaire (voir J.-Fr. Camus,
« Marcel Gizardin, un Limousin à l’affiche », in Généalogie en Limousin,
n° 71, décembre 2010).
L’on joint
, relié
in fine
: Henri BERALDI,
Un illustrateur à Paris. Charles
Jouas
, 1927. In-4 de quatre folios tirés à 50 exemplaires, illustré de deux
eaux-fortes de Jouas, comprenant leur tirage en deux états et enrichi
de deux dessins originaux de Jouas, l’un ayant servi à l’illustration, et
d’une eau-forte supplémentaire en quatre états signés.
Cinq longues lettres autographes signées de Charles Jouas à Henri
Marcus concernant son livre (avec enveloppes conservées). Très bel
exemplaire, parfaitement relié par Mercier.
De la bibliothèque Henri Marcus, avec ex-libris.
Détail




