9
5.
Louis ARAGON
(1897-1982).
M
anuscrit
autographe signé,
G
randeur
nature
, 16 janvier 1966
; 9 pages
in-4.
1 000 / 1 500 €
Bel hommage à Alberto G
iacometti
,
mort le 12 janvier, en hommage au sculpteur qu’il connaissait depuis son
arrivée à Paris dans les années 1930 ; paru dans le n° 1114 des
Lettres Françaises
.
... « Il n’a jamais cessé, ce sculpteur, de se demander ce que c’était que la sculpture. Il gardait dans ses cartons,
comme des notes, les dessins qu’il avait faits, multiples, des sculptures d’autres temps »... Pour qu’on ne lui reproche
pas de faire parler les morts, Aragon veut témoigner de leur amitié en évoquant les dessins politiques que Giacometti
lui a donnés. Il décrit les versions non publiées de
La lutte anti-impérialiste
et de
La lutte anti-religieuse...
Il rappelle
que le sculpteur a commencé à travailler comme concepteur de meubles et d’objets pour le décorateur Jean-Michel
F
ranck
. Aragon dit tout l’intérêt qu’il accorde aux dessins des sculpteurs, et à leur peinture, tenant les toiles de
Giacometti comme « aussi
premières,
aussi importantes pour la peinture, pour le sort de la peinture, que les toiles de
Chardin »... Puis il cite Bazille, Seurat, Jacques Villon, Nicolas de Staël, qui n’ont peut-être pas encore la place qu’ils
méritent. Il est incapable de dresser un portrait de son ami, « j’ai mal à Giacometti, comprenez-moi », et conseille la
lecture de l’interview faite par P. Dumayet pour comprendre son besoin de « ratatiner », « d’amaigrir » ce qu’il voyait. Il
rapporte une conversation à propos du cancer dont Giacometti souffrait : « C’était un héros qui parlait. Sans se trouver
le moins du monde héroïque. [...] Maintenant il va falloir mesurer son absence ».
O
n
joint
3
placards d’épreuves avec corrections
autographes de cet article, reproduisant 3 dessins de Giacometti.
6.
[
Louis ARAGON
]. Photographie par Robert DOISNEAU ; 18,2 x 13 cm ; tirage argentique, tampon du
photographe au dos.
400 / 500 €
Aragon en buste devant une bibliothèque.
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6




