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qu’une fumisterie sèche. […] Que de beaux et larges poëmes dans les inédits ! Mais c’est
cependant ici que pour la première fois je me sépare de vous. Car, si nous n’avons que deux
buts, le suicide ou la prière, alors, mon cher Maurice Rostand, c’est tout choisi : les mains
décroisées, comme celles d’Anna de Noailles ; ou peut-être l’une d’elles tenant un Plutarque,
où l’on apprend comment mourir sans prier »…
1
er
juin 1951
. « J’ai entendu dire toute la
journée beaucoup de bien de votre pièce – et par des gens, quelquefois, qui étaient prévenus
contre elle ou contre vous », comme Maurice Garçon. Il n’ira pas la voir : « j’ai horreur d’aller
au théâtre », mais aimerait la lire…
400.
Roger PEYREFITTE
(1907-2000). L.A.S. « R »,
Castries
8 février 1947, à Maurice
R
ostand
;
2 pages oblong in-12 à son adresse.
100/150
S
ur
la mort
de
sa mère
. « Vous venez d’apprendre l’affreuse nouvelle, dont il me semble
que rien ne pourra me consoler : ma pauvre mère est morte le 18 janvier, quelque temps avant
que je sois arrivé de Paris, comme si rien n’avait dû m’être épargné pour que ma douleur fût
complète. La sympathie que cette chère femme vous avait inspirée de loin […] lui était très
précieuse à elle-même. […] Il faut, hélas ! qu’elle ne soit plus pour que je ne me pardonne pas
de ne pas lui avoir consacré toute ma vie, comme s’il n’avait tenu qu’à moi de la lui conserver
et de la lui rendre. Vous m’êtes plus cher par l’amour que vous portez à votre mère, et elle m’est plus chère, puisqu’il me semble qu’elle
remplace désormais la mienne »…
O
n
joint
une carte de visite avec 5 lignes autogr., condoléances au décès de Rosemonde Rostand :
« On ne perd jamais sa mère…mais le moment que vous vivez est bien pénible. Vous savez quels cœurs sont avec vous » (plus une autre
carte de visite vierge).
401.
SPECTACLE
. Environ 65 lettres, la plupart L.A.S., à Maurice
R
ostand
(plus qqs cartes de visite et télégrammes ; défauts
à qqs lettres).
400/500
Charles Boyer, Pauline Carton (remerciant d’une critique élogieuse : «
c’est lâche de me faire tant de bien !
»), Gisèle Casadesus, Margue-
rite Cassan, Maurice Chevalier, Albert de Courville (3), Mony Dalmès, Gabrielle Dorziat, Huguette Duflos, Charles Dullin, Maurice
Escande, Victor Francen, Claude Génia, Denis d’Inès, Louis Jouvet, Georgette Leblanc, Maurice Lehmann, Serge Lifar (illustrées d’un
dessin), Jeanne Lion, Jean Marchat, Georges Mauricet, Ernst Mentze, Édith Méra, Marguerite Moreno (sur
Napoléon IV
), Pierre Mo-
reno, Gaby Moraly, Tonia Navar, Gérard Oury (sur un projet de comédie musicale), Mireille Perrey (5), Liane de Pougy, Pierre Renoir,
Henri Rollan, Jacques Sereys, Vera Sergine, Cécile Sorel, Andrée Spinelly, Pierre-Aimé Touchard (5, sur
Cyrano
et
L’Homme que j’ai
tué
), Charles Trenet, Robert Vidalin, Jean Weber, Jean Yonnel, etc.
402.
Igor STRAWINSKY
(1882-1971). L.A.S., Nice 6 avril 1930, [à Maurice
R
ostand
]
; 1 page in-4 à son adresse (fentes).
200/300
Remerciements pour ses admirables lignes « qui me mettent au clair en ce qui concerne Mr Bernard et son élection. Me fiant entière-
ment à votre opinion je voterai certainement pour lui, ce que j’hésitais de faire, ayant malheureusement trop peu de renseignements sur
ses capacités administratives et ne le connaissant que de nom »…
403.
Paul VALÉRY
(1871-1945). L.A.S., Paris Vendredi, [à Maurice
R
ostand
] ;
2 pages in-12.
200/250
Il a été très sensible à l’envoi de son recueil : « Il porte une dédicace charmante qui exprime un doute. Vous vous demandez, vous me
demandez, si la colonne peut aimer le rossignol ? – Ne pensez-vous pas que la colonne soit contente toujours d’être colonne. Elle n’est
même pas bien sûre de l’être. Certains sont condamnés à se sentir, comme le prince du conte arabe, mi-hommes mi-marbre, et ceux là
sont envieux de la liberté des oiseaux. Soyez heureux de chanter comme vous voulez. C’est peut-être toute la poésie que de faire sentir
ce bonheur, et vos vers le respirent. Je m’y connais assez pour en jouir beaucoup plus qu’on ne l’attendrait d’une colonne »…
O
n
joint
2 L.A.S. au même par la veuve de Paul Valéry, et par son fils François, plus un télégramme de condoléances en 1953.
404.
Louise de VILMORIN
(1902-1969). 2 L.A.S. ornées de son trèfle à quatre feuilles, 1948-1951, à Maurice
R
ostand
;
3 pages in-8 sur papier bleu et 2 pages in-4 (quelques fentes).
300/400
Verrières 5 janvier 1948.
Remerciements pour son « cadeau exquis, idéal, source de confiance et de bien-être, merci pour ce papier bleu
qui donnera un sens à tout ce qu’il me permettra d’écrire ». Et vœux pour la nouvelle année : « Plus par plus égal moins. Moi je crois
que nous allons vers la vraie jeunesse, ce qui veut dire l’oubli des obsessions. Je me livre de tout cœur à qui me délivre »...
Saint-Vigor
30 janvier 1951.
« Avant de vous connaître je vous aimais en pensée. Depuis que je vous connais je vous aime avec mon cœur et chaque
fois que je lis un mot de vous mon cœur se mêle à mon âme pour bénir votre franchise, votre sens de la vie et des êtres, votre fidélité
aux souvenirs, votre sens des valeurs et surtout, surtout, mon cher ami, votre exquise bonté qui vous fait tout prévoir, tout craindre, et
tout respecter. Vous écrivez de telle sorte que je voudrais ne plus être pour que vous parliez de moi »… Et elle le remercie pour l’envoi
de son
Sarah Bernhardt
, « qui me donne le désir de vous être livrée car vous être livrée c’est être délivrée »…
O
n
joint
une L.S. à Jean
Motch (28 juin 1962).
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