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129

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mportAnte

correspondAnce

sur

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Guerre

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le

jeune

officier

, servant au 21

e

régiment de chasseurs à cheval au 5

e

corps

de l’Armée d’Espagne, marquant ses déplacements fréquents avec l’Armée d’Espagne et les nouvelles et rumeurs militaires, mais où les

nouvelles et l’affection familiales tiennent aussi leur place ; on y rencontre les noms des généraux ou maréchaux Delaage, Durosnel,

d’Hedouville, Junot, Lannes, Mortier, Soult, etc. ; les lettres sont écrites de Brienne, Bayonne, Tolosa, Vitoria, Saragosse, Calatayud,

Villa-Major, Fraga, Binéfar, Belorado, Salamanque, Toro, Valladolid, Oropesa, Talavera, Santa Olalla, Madrid, Fuenlabrada, Andujar,

Badajoz, Guillena, Séville, Lora del Rio, Constantina, Zafra, etc. Nous ne pouvons en donner qu’un bref aperçu.

Madrid est à la veille d’être pris avec 4000 hommes (9 décembre 1808)... Avantage remporté sur les Espagnols à la veille de quitter

Saragosse : « on dit que le frère du général

p

AlAfox

a été tué » (14 janvier

1809

)... Saragosse « ne tardera pas à être prise » (12 février)...

Reddition de Saragosse : « une horreur », par la mortalité et les dommages. « Les Espagnols se souviendront de ce siège, ils se sont

deffendus cependant, avec courage, mais les maladies et la prise d’un faubourg les ont fait rendre : (don Bazile) capucin et lieutenant de

Palafox a été livré à la fureur des soldats qui l’ont tué et exposé à la populace » (6 mars)... L’Espagne est soumise, sauf quelques bandes

de brigands (10 avril)... Affaire de Ledesma, enlevée en quelques jours (15 mai)... Accompagnement de don Massaredo, ministre de la

Marine, à Ségovie (18 juillet)... Le Roi [

j

oseph

B

onApArte

] « a gagné une grande bataille. La perte de l’ennemi est immense. Le Roi est

retourné à Madrid » (25 août)... « Grande victoire remportée par notre corps d’armée et autres, elle a eu lieu le 19 près d’

Aranjuez

, on dit

que nous avons fait 24 mille prisonniers. Le Roi etoit à la tête de l’armée, il est rentré le 20 au soir » (24 novembre)... En Andalousie,

ayant passé la Sierra Morena, ainsi que le Roi et toute sa garde : « L’ennemi a opposé peu de résistance à notre approche, il était

cependant assés nombreux et favorisé par le terrain. Malgré cela ils ont fui, abandonnant leurs canons, leurs magasins, et des positions

imprenables » (21 janvier

1810

)... Admiration pour Séville, « qui devoit faire tant de résistance aux Français, mais qui s’est rendue au Roi

Joseph avec une partie de l’armée » (14 février)... Récit désespéré de la mort de son ami

B

eAulon

, victime de sa bravoure trop grande, et

après s’être battu avec intrépidité : « entouré par cinquante cavaliers espagnols, je l’ai suivi, et j’ai partagé ses dangers, mais moi-même

entouré par sept, j’ai pensé à me déffendre je lui ai crié ne t’avances pas ; plus, mais au même moment le coup mortel l’atteint, et il

tombe mort d’une balle à la tête » (14 juillet)... Il n’oublie pas Beaulon, mais « la pitié et la guerre ne vont pas ensemble » (19 août)... « Le

19 nous avons eu une affaire de cavalerie, superbe pour notre brigade ; nous étions 900 chevaux et l’ennemi en avoit près de trois mille.

On a chargé 3 fois, et nous avons pris 6 pièces de canon à l’ennemi, cinq cents chevaux et 400 prisonniers dont beaucoup d’officiers, et

ce qu’on ne voudra pas croire c’est que nous n’avons perdu que 20 hommes tant tués que blessés, et prisonniers pas un seul officier n’a

été blessé. C’est vraiment avoir beaucoup de bonheur. Le reste de la cavalerie en désordre a pris la fuite » (29 septembre)... Frustré de

n’obtenir aucun avancement, il songe à se retirer, « quoique ma vocation ait toujours été celle des armes » (19 octobre)... Il s’ennuie « à

mourir », à habiter la campagne (3 novembre)... Sous-lieutenant depuis quatre ans et demi, il ne sait quand il sortira de « cette mauvaise

classe et comment s’y prendre pour obtenir quelque chose de plus » : exhortation à son père de frapper à toutes les portes, et de le sortir,

« surtout

d’Espagne

» (31 décembre)...

o

n

joint

sa carte d’Espagne, entoilée (1794), avec note a.s. au dos et étiquette a.s. de son fils Anatole, et une l.a.s. « Jules » à lui adressée

en Espagne.

p

lus

une copie par Anatole de Brémond d’Ars d’extraits de la correspondance de son père et son grand-père, en vue de

son édition de l’

Historique du 21

e

régiment de chasseurs à cheval, 1792-1814, souvenirs militaires

de Théophile de Brémond d’Ars (H.

Champion, 1903).

Histoire et Sciences