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variations sur les rapports entre désir, discours, poésie, mensonge… « Le désir inconscient c’est ce que veut celui qui tient le discours
inconscient, c’est ce pour quoi il parle, c’est dire qu’il n’est pas forcé tout inconscient qu’il soit de dire la vérité, bien plus le fait même
qu’il parle y rend possible le mensonge »… Plus loin, bien que ne professant pas « le Credo qui règne en ces lieux », Lacan va commenter
un extrait d’une épître de Saint Paul, car « une épître de St Paul me paraît aussi importante à commenter en morale qu’une de Sénèque »…
Et il ajoute malicieusement : « je ne suis pas pour me plaindre que des ecclésiastiques renvoient leurs ouailles à la psychanalyse. Ils font
certes fort bien »… Lacan se demande pourquoi Freud, pourtant « franc matérialiste », n’a pas su résoudre le problème de « l’instance
morale » par « des recours utilitaristes », alors qu’il avait bien établi que la morale « consiste primordialement dans la frustration d’une
jouissance posée en loi apparemment gratuite »… Il y voit le poids d’une certaine hérédité, et de la figure du Père… Mais il ne s’agit pas de
« faire la psychologie de Freud », qui lui apparaît « évidemment féminine par l’exigence monogamique – qui le soumet à une dépendance
uxorieuse », et « très peu père », et qui « n’a vécu le drame œdipien que sur le plan de la horde analytique et pour une mère qui était la
Mère-intelligence – et ce que nous avons appelé la Chose freudienne, qui fut d’abord la Chose de Freud à savoir (une poupée qui parle
toute seule) le désir inconscient. L’important est la découverte de la chose et il la suit chez ses patients »… Lacan s’interroge sur l’intérêt
de Freud pour le monothéisme, où il retrouve « la valeur sublimatoire de la fonction du Père »… En conclusion, Lacan voit l’homme
surdéterminé par le Logos, qui « articule en lui le manque de l’être et conditionne sa vie comme passion et sacrifice ». La réflexion de
Freud n’est ni « humaniste », ni « progressiste », mais « démarquante ». Loin de la « religiosité » de
J
ung
, Freud a placé la culpabilité « au
niveau de l’inconscient »…
470.
Étienne Henri Joachim, vicomte LAINÉ
(1767-1835) homme d’État et ministre de la Restauration. L.A.S., Saucats
1
er
décembre [1827], à Louis
A
imé
-M
artin
, au Palais-Bourbon, à Paris ; 2 pages in-4, adresse.
100/120
Il l’invite à imprimer « une petite bibliothèque des histoires de France », à l’usage de la jeunesse, pour remplacer la
Bibliothèque historique
du Père Le Long : ce n’est pas « une sèche nomenclature des chroniques et de nos longues histoires si vuides » qu’il envisage, mais « une
table raisonnée des ouvrages relatifs à l’histoire de France », y compris des fragments littéraires... Il avoue son incompréhension face à
l’actualité politique : « Le vieux solitaire [...] apperçoit du bien, du mal, des périls, mais il espère en cette providence qui se mêle bien
plus de gouverner la France que plusieurs de ceux qui en sont chargés. Il me semble que la chambre où je ne porte qu’une voix bien
éphémère est tout à fait annullée pour bien du tems. [...] Une chose me réjouit c’est que la plus part des députés dont j’ai lu les noms
me paraissent gens à vous désirer pour secrétaire. Ce sera une œuvre de bon augure »...
471.
Théodore de LAMETH
(1756-1854) général et homme politique. L.A.S., Buzagny 7 janvier 1847, au ministre
M
artin du
N
ord
; 2 pages et demie in-4.
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Malgré sa blessure et son infirmité, il avait projeté de se rendre à Paris dans l’espoir de le rencontrer, mais il est finalement resté. Il
ajoute : « Quoi il est possible, ce qui déchire mes derniers jours et aussi la plus évidente justice qui ait jamais existé, après 4 ans de
promesses positives ? Il est vrai M.
D
uchatel
va jusqu’à vouloir déshonnorer le C
te
de La Tour, il est vrai que ce n’est pas un service
qu’il se rend ».
472.
Émilie-Louise de Beauharnais, comtesse de LAVALETTE
(1781-1855) nièce de Joséphine, elle favorisa l’évasion de
son mari condamné à mort. L.A.S., 21 mars, [à Charles
G
audin
, duc de Gaète] ; 1 page et quart in-8 (portrait joint).
80/100
Elle sollicite une place dans le département des Landes pour le fils de M. Galatoire, directeur des contributions dans le même
département, à qui elle est redevable. « Cette raison n’en sera peut-être pas une auprès de votre Excellence, pour donner plus de faveur
à la personne pour laquelle je sollicite la place de contrôleur dans le même département, vacante par la nouvelle nomination de M.
Hardouin, qui la remplissoit et qui, s’il n’obtient celle de Nantes qu’il sollicite doit dit-on donner sa démission »…
473.
Louise de
L
a
B
aume
L
e
B
lanc
, duchesse de LA VALLIÈRE
(1644-1710) maîtresse de Louis XIV, à qui elle donna
quatre enfants de 1663 à 1667, elle se fit carmélite. L.A.S. « S
r
Louise de la misericorde R C I », 5 avril, à Pierre-Daniel
H
uet
, évêque d’Avranches ; 3 pages in-8, adresse (légères rousseurs).
1 200/1 500
B
elle
et
très
rare
lettre
,
écrite
du
couvent
des
C
armélites
du
F
aubourg
S
aint
-J
acques
.
« Nous avons este toutes tres sensibles a ce que vous nous dites de flateur dans la lettre que nous a remis M
r
D
odart
. S
r
Eulalie nest pas
retablie tant sans faut elle a la poitrine tres mauvaise et un grand rume qui luy remplit de maniere que lon peut craindre une idropisie
de poulmon elle a demendee les Sacrements cest une veritable Sainte plust a Dieu quapres tous mes crimes passés et mes infirmités
presentes je feusse au moment de la mort et de la misericorde de mon dieu »…
474.
Catherine
H
ubscher
, maréchale LEFEBVRE, duchesse de
D
antzig
(1753-1835) blanchisseuse, épouse (1783) du futur
maréchal François-Joseph Lefebvre (1755-1820) ; immortalisée par Sardou comme “Madame Sans-Gêne”. L.S. « Duchesse
de Dantzig », Courbault 9 juin 1825, à son neveu M.
A
nnequin
; 1 page in-4, adresse (petits trous par corrosion d’encre,
qqs fentes aux plis).
500/700
La lettre du baron
P
luvinel
n’est pas parvenue à Courbault. « Mais comme cette pièce ne t’es pas absolument nécessaire, j’espère qu’elle
ne retardera pas ton départ. Ainsi donc je te souhaite un bon voyage et beaucoup de prospérité dans ton nouvel état »...
T
rès
rare
.




