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sera jamais un
outrage à la morale
»... Il accueille avec la même incompréhension l’accusation d’avoir attaqué les droits de la famille ; et
quant à l’excitation à la haine des citoyens les uns contre les autres, « j’ai fait mon livre pour établir le
terrain commun
devant lequel
doivent se rallier tous les français. Autrefois ce terrain commun était la foi religieuse ; aujourd’hui c’est la justice. [...] Le
mépris des
lois
. – Ici encore je me réserve de faire une charge à la hussarde, que vous n’oseriez vous permettre »... Il renvoie à des pages où il défend
le respect des lois, même fausses ou ridicules. Quant aux
fausses nouvelles
(de nature à troubler la paix publique), on « veut sauver
l’honorabilité de certaines religieuses, de certains ecclésiastiques ; on me chicane sur des détails, quand il ne tenait qu’à moi d’écraser
le clergé sous des masses de faits
historiques
et
judiciaires
. – Laissons-les venir : si l’on me presse sur un détail incertain, je les mitraille
de faits authentiques »... Il aborde le plaidoyer de son avocat : « La
question
de
principe
sans cesse présentée par vous, écarte ou couvre
la
question d’outrage
, qu’on voudrait y substituer au moyen d’une indigne équivoque. En ne perdant pas cela de vue, je ne vois rien de
difficile dans votre plaidoyer, et, à moins qu’ils ne s’avisent sagement de nous renvoyer purement et simplement, je ne vois pas leur
position belle devant l’opinion. Je vous déclare, foi de franc-comtois, que je préfère les trois ans de prison dont on me menace, au pilori
où les attachera mon mémoire »... Il craint donc sa proposition de sursis, qu’il faudra faire « d’un ton altier, généreux, en gens qui offrent
la paix, non en vaincus qui la demandent »...
271.
Raymond QUENEAU
(1903-1976).
p
oème
autographe signé ; 1 page in-12.
300/400
Amusant poème de 7 vers, recueilli dans
L’Instant fatal
(1948), ici dédicacé à
Gaston
c
riel
:
« A l’heure où dorment les imbéciles
Les oies du Capitole
comme des libellules
volent à tire d’aile »...
Littérature




