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76

266.

Roger PEYREFITTE

. 3 L.A.S. (initiales), [Toulouse] mai-novembre 1941, à Henry de

M

ontherlant

; sur 3 cartes postales

avec adresses de l’expéditeur et du destinataire au dos.

400/500

24 mai 1941

. « Sans doute n’avez-vous pas eu nouvelles ami rue Paradis. Sauriez les grandeurs de l’Ordre. Merci double démarche.

Ne pas insister. Verrai sur place. […] Suis ravi idée vivre ici avec l’un des deux. Lorsque aurai réglé affaires région, demanderai passage

avec certificat décès père. […] Que n’êtes-vous ici ? Que ne suis-je là-bas ? »...

25 octobre

. Il a reçu ses cartes et « le livre Biguet » [

Les

Enfances de Montherlant

de J.-N.

F

aure

-B

iguet

]. « On m’avait déjà montré […] M., dès 11 ans, “sur le chemin des écoliers”. Charmantes

photos. À 15, impayable (mais ne vous moquez plus de M. de Fersen). Viens de lire le bouquin d’une traite). Enchanté. Heureux votre

décision “famiglia”. Moi-même un jour récent prêt à tout cesser ici [...]. Mais me rappelle, moi aussi, vos propos : il faut peser ce qui

est vie et ce qui est mort chez ceux qu’on aime, – et s’estimer content si cela se balance. [...] Naturellement, sans nouvelles aussi de Vig.

[Jean Vigneau], qui annonçait arrivée immédiate. [...] Rien du Vicaire savoyard (ex-logeur d’Aiglon). Très fin et distingué. Très sûr et

discret »...

4 novembre

. « 4 jours pour votre dernière carte ! Rien n’aura retardé la nouvelle de votre victoire. De même que je vous prêchai

la longanimité, je vous approuve dans votre endurcissement. Réflexion faite, il est inconcevable que quelqu’un qui tient à nous, et n’a

qu’un coup de téléphone à donner, s’obstine dans un silence hargneux, et probablement sans raison. Je crois d’ailleurs que l’attachement

s’est perdu, chez elles deux aussi, le jour où l’une a succédé à l’autre, la rebutée – ou la moins favorisée – prenant sans doute à tâche

d’exciter la plus heureuse contre vous [...]. À cet égard, l’aînée m’avait semblée “agressive”, la cadette prenant votre défense. Ce qui

est remarquable, c’est que notre “disposition” aura été concomitante, parce que je n’ai pas donné signe de vie jusqu’ici. La facilité avec

laquelle on avait paru se consoler de mon départ m’avait été significative »... Etc.

267.

Roger PEYREFITTE

. L.A.S. « RP », [1948], à Henry de

M

ontherlant

; 1 page in-8 sur le faux titre de

L’Oracle

.

300/400

L

ettre

-

envoi

de

L’O

racle

(Jean Vigneau, 1948). « Il semble donc que l’Italie nous ait séparés ! Étrange chose que les amitiés, même

quand elles ne sont pas particulières. Oui, les collines trop fleuries de ma Sicile ont fait sourciller les pics sourcilleux de vos Sierras et

ceux-ci, de leur côté, me font un peu sourire. Je vous admire et vous admirerai toujours autant, mais les transformations que vous faites

subir si souvent au manteau de l’Ordre, me découragent. Quant au mien, au contraire, je ne tiens plus qu’à lui et j’y mourrai, fût-ce à la

manière de Nessus. Tant pis ! Ce qu’il y a d’aussi certain, c’est que je continuerai également à vous aimer. Je vous connais trop pour qu’il

en soit autrement, et les petites incompatibilités de nos humeurs, étant d’égard compatibles, n’y changeront rien. J’ai déjà vu, naguère,

votre “adieu” avec

La Reine morte

.

L’Oracle

vous apporte le mien. Qui sait ? Cela veut peut-être dire : À bientôt »...

268.

Alexandre PIEYRE

(1752-1830) auteur dramatique. P.A.S. et L.A.S., 1797-1820 ; 1 page oblong in-8 et 1 page in-8,

adresse.

100/120

Montredon 20 vendémiaire VI (11 octobre 1797)

. « Je donne à mon beau-frere Bastin pouvoir de retirer pour moi du Théâtre de la rue

Feydeau ce qu’il m’est dû sur les représentations de ma comédie de

l’École des Pères

 »...

6 février [1820]

, à M. de

B

ure

, qui vient de

perdre son père : « à son grand âge, peu de jours suffisent pour éteindre ce qu’il a laissé de forces. Cette douce fin était bien due à celui

qui a si honorablement rempli une longue carrière. L’estime des gens de bien reste attachée à sa mémoire, et à un nom, dont ses enfans

sont les dignes héritiers »...

269.

POÉSIE LATINE

.

M

anuscrit

autographe signé par Louis

E

verat

,

Hortus Poeticus

, 1738 ; volume petit in-4 de 328

pages, reliure de l’époque basane brune (usagée, quelques ff. volants).

400/500

R

ecueil de

pièces

en

latin

, avec table en fin de volume, et ex-libris manuscrit en latin en 3

e

de couverture de Louis Everat, doyen d’âge

de la classe de rhétorique sous le professorat de Charles Poré et François-Gilles-Xavier La Santé, au très célèbre collège Louis Le Grand,

à Paris »... Il rassemble près de 300 pièces en vers latins sur divers thèmes historiques, mythologiques, religieux, etc. Outre la table ou

« index », Everat a commencé un glossaire (arrêté à la 8

e

entrée de la lettre B) : « Vocabula sive latina sive gallica e fone græco derivata ».

L’ouvrage a appartenu plus tard à Lamotte, professeur au Collège de Sans (voir Jean Larcena,

M. Lamotte, professeur au Collège de Sens

,

p. 6).

Ex-libris du Dr René Moreau et de Jean Larcena.

270.

Pierre Joseph PROUDHON

(1809-1865). L.A.S., Paris 22 mai 1858, à son ami et avocat Gustave

C

haudey

 ; 5 pages in-8,

enveloppe.

1 000/1 500

T

rès

belle

lettre

passant

en

revue

les

chefs

d

accusation

contre

D

e

la

justice

dans

la

R

évolution

et

dans

l

’É

glise

. N

ouveaux

principes

de

philosophie

pratique

, mis en vente le 22 avril et saisi par la justice six jours plus tard.

Il renvoie ses journaux à Chaudey, en ironisant sur un article de Faustin

H

élie

, puis sur un premier-Paris de

La Presse

, qui témoigne de

la corruption du journal par sa propre politique publicitaire : « le temps a donné raison sur ce point à Armand Carrel, contre Girardin » ;

il évoque encore un article sur Augustin

T

hierry

et la Gaule. Il écrit à

C

harles

-E

dmond

pour relever l’inconvenance des deux articles

de

La Presse

concernant son avocat : « Je vous devais cette petite vengeance »... Revenant à leur affaire, il réitère son vœu de brièveté et

de sobriété, « à la hauteur du sujet. C’est bien moins l’accusé qui vous parle, que le penseur, l’artiste, l’ami, soigneux de votre succès

autant que de son propre salut. Soyons graves, fiers et dignes ; pour cela, soyons brefs, précis, point diffus, point emphatique »... Il a

commencé de jeter un coup d’œil sur les passages incriminés, et il estime être en mesure de faire fuir de honte le procureur impérial.

« Pour la

morale publique

, l’ai-je offensée ? Je le nie. Je soutiens même que les passages incriminés ont précisément pour but de l’établir.

Quant à la

morale religieuse

, comment ai-je pu offenser ce qui, selon moi, n’existe pas ? [...] ce sera une

diffamation

, si l’on veut ; ce ne