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Mais que ce sentiment me soit clément. Mon bon Raoul merci de ta tendresse et de ta franchise. Tout le temps, je te
jure, loin d’en être fâché, je t’en ai été infiniment reconnaissant. Ne sois pas plus sévère que mon père qui ne m’a pas
fait de reproches et qui, connaissant mon tempérament, sans connaître même ces atténuations que je t’ai dites, n’a
considéré ma faute que comme une “surprise” (sens 19
ème
siècle) que m’auraient faite mes sens. Un seul mot dans
ta lettre m’a choqué. C’est quand tu dis que ma faute est un effet de ma “bonté”. Alors il faudrait mettre bêtise »…
Et de terminer par le vœu qu’ils continuent de cultiver la sincérité, forme très belle de l’amitié. « Pardonne-moi le
décousu et l’ortographe de cette lettre qui est écrite au galop insensé de mes regrets et de mon cœur »…
Le poème, de 10 vers, est dédié « À mon cher Raoul Versini »
:
« Les souffles flottant dans les bois en fleurs
Abordent au feuillage étincelant ;
Luisent les glaïeuls aux ruisseaux en pleurs ;
Au ciel bleu foncé nage un nuage blanc. […]
Des baisers pâmés aspirent la peau
Sous les branches ».
En regard et au verso des derniers vers figurent quelques notes : « Credo sur lequel il faut que nous nous entendions »,
et listes de « g
ds
écrivains français du 19
ème
siècle », prosateurs (Michelet, Balzac, Musset, Baudelaire, Flaubert,
Châteaubriand, Renan, France) et poètes (Baudelaire, Leconte de Lisle, Hugo, Lamartine, Musset, Verlaine), et de
« g
ds
artistes » (Mounet-Sully et Sarah Bernhardt).
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