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320

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Mercredi 7 octobre 2020

320.

Marcel PROUST

. L.A.S., [vers la fin de septembre 1908, à Mme Julia Alphonse

D

audet

] ; 3 pages in-8.

2 000 / 2 500€

B

elle

lettre

à

propos

du

premier

roman

de

son

ami

L

ucien

D

audet

,

L

e

C

hemin mort

, roman contemporain

, paru

chez Flammarion en juillet. Proust y évoque ses débuts dans le salon de Mme Daudet.

« Madame, vous devinez que j’ai dû être souffrant et incapable matériellement d’écrire pour ne vous avoir pas

remerciée de la carte délicieuse et imméritée. Je n’ai fait que traverser Paris et n’y rentrerai définitivement que

dans un mois. Mais ce me sera une grande joie de parler avec vous de ce livre admirable de Lucien de ce fleuve

inconnu, qui part dans une direction nouvelle, pour une rive opposée, mais qui naît à son tour de la quadruple

Source sacrée. Ce que son ami pouvait autrefois dire de flatteur à la Mère de ce fils chéri, restait au-dessous de

ce qu’elle savait elle-même. Et le monde entier ne fait que répéter en écho ce qui fut dit alors dans le salon de la

rue de Bellechasse par un jeune homme intimidé, fier d’avoir été le témoin et parfois le confident des pensées qui

précédèrent l’éclosion, des heures où le ciel se colora »…

Correspondance

, t. VIII, p. 226.

321. [

Marcel PROUST

].

Céleste ALBARET

(1891-1984). L.S., Paris 1

er

avril 1922 ; ¾ page in-8 dactylographiée.

150 / 200€

Lettre dactylographiée « Pr. M. Proust » : « Comme suite à votre visite et à notre entretien d’hier, Monsieur, trop

souffrant pour vous écrire, me prie de vous faire réponse et de vous adresser le titre qu’il propose pour le passage

que vous devez insérer dans votre Revue […] :

L’étrange et douloureuse raison d’un projet de mariage

 »…

322.

Edgar QUINET

(1803-1875). 2 L.A.S., 1853-1860, à Noël-François-Alfred

M

adier de

M

ontjau

 ; 12 pages

in-8.

150 / 200€

B

elles

lettres d

exil

.

Blankenberghe 29 juillet 1853

. Il se félicite d’avoir trouvé « dans le naufrage », des affections

telles que la sienne, et raconte qu’un intime fit semblant de ne pas le reconnaître à Spa ; il ne regrette pas son

rôle de

Lépreux de la cité d’Aoste

, estimant se retrouver « dans la liberté primitive »… Il rappelle la création de la

République hollandaise par une poignée de « 

gueux de mer

 », puis parle de ses recherches sur Marnix, et de la

prochaine publication des derniers volumes de la

Révolution

de

M

ichelet

Veytaux (Vaud) 7 octobre 1860

. Ils ont

visité le mois dernier Dufraisse, Flocon et Charras. « De France, hélas il ne vient pas un souffle. […] Une partie de la

démocratie a plié le genou, depuis que les affaires d’Italie ont donné l’occasion qu’on attendait pour se soumettre.

Tout serait donc perdu, si le salut devait venir des masses. Mais l’expérience nous a bien montré que les peuples sont

conduits par quelques hommes, et que les masses jouent dans la tragédie humaine le rôle du chorus qui approuve

toujours l’action accomplie. Ôtez du 18

e

siècle, Voltaire et Rousseau ; il n’y a plus de Révolution Française »… Il parle

aussi de

Merlin

, de son envie de lire Proudhon, de Garibaldi et de la mort de Paul de Flotte…

On joint

une P.S. (contrat d’édition avec Pagnerre pour ses œuvres complètes, 1857) ; 3 L.A.S., 1849-1860, dont

une longue et belle sur la science ; 2 notes autogr. ; une lettre de sa veuve, et divers documents.