148
345.
Maurice ROSTAND
.
M
anuscrit
autographe signé,
Édouard VIII
, juin 1937-juin 1947 ; 61 pages in-4 ou
petit in-4 écrites au recto à l’encre violette, avec ratures et corrections, sous chemise a.s.
300 / 400€
Éloge écrit quelques mois après l’abdication du Roi d’Angleterre
(décembre 1936) et révisé (titre définitif,
retouches, dénouement), probablement pour une conférence, dix ans plus tard. Maurice Rostand choisit de mettre
en valeur la fraîcheur et la liberté d’esprit du « prince imprévu » qui eût pu être « un roi moderne » : lui-même fut
« conquis par ce cœur irrésigné qui, sans peut-être s’inspirer de Shelley ou d’Oscar Wilde, était du sang même de
ses poètes ». « Empereur sans empire, roi sans royaume, Édouard VIII à qui l’histoire donne tort mais à qui la poésie
donne raison, est couronné plus que tout autre par le diadème qu’il a sacrifié »… Respirant la nostalgie, riche en
références culturelles, le texte culmine en une péroraison adressée au sujet même : « Sire […] Le relief que vous
avez donné à un caractère royal anglais n’est pas près de s’effacer du monde ni du souvenir des hommes. […]
votre nom et votre exemple et votre histoire plus belle que l’histoire suffiront pour que la tendresse, la sincérité
et le désintéressement anglais deviennent également proverbiaux. De toute manière vous resterez, Sire, le prince
d’Angleterre dont le règne le plus court laissera le souvenir le plus long et dont les trois plumes blanches seront
restées les plus blanches »…
346.
Maurice ROSTAND
.
M
anuscrit
autographe,
Le Vice du siècle
, roman
, 1945 ; cahier in fol. de 69 pages,
couv. cartonnée brune (le dos manque, cahier débroché, plusieurs ff effrangés avec petits manques).
400 / 500€
É
bauche
d
’
un
roman
laissé
inachevé
. La page de titre comporte une liste de douze personnages. Le manuscrit,
qui présente de nombreuses ratures et corrections, se compose d’un « Avertissement », de six chapitres consacrés
chacun à l’un des personnages, et d’une conclusion ; l’emplacement d’autres chapitres est seulement marqué. Le
roman se situe dans les années qui précèdent la Première Guerre mondiale, et devait mettre en scène plusieurs
jeunes gens, « une étrangère très élégante et très riche qui aime les femmes », « une femme du monde excentrique »,
un « acteur imitateur », un « écrivain psychologique extraordinaire, qui a peut-être du génie », ainsi qu’un aviateur,
un aristocrate et « une poétesse saphique ». Le récit se réfère à Oscar Wilde, Jammes, Claudel, Stendhal, Balzac
et Renan ; une certaine hantise de la religion chrétienne l’imprègne. « Ce que vous allez lire, est-ce tout à fait un
roman ? N’en est-ce pas plusieurs qui s’entrecroisent comme des vies ? Et peut-être finalement ont-elles un sens
ainsi et que leur rapprochement affirme. […] je laisse parler mes personnages ; je les laisse vivre : chacun monte un
calvaire au sommet duquel il n’y a peut-être rien mais où il y a peut-être Dieu »…
347.
Maurice ROSTAND
.
M
anuscrit
autographe,
L’Immortel
, [1946] ; 22 pages in-4 à l’encre noire sur papier
bleuté, quelques ratures et corrections (petites déchir. aux derniers ff.).
250 / 300€
S
cénario
en trois parties, tenant à la fois du conte fantastique et de la moralité médiévale. L’histoire met en scène
Sinclair, châtelain vif à la personnalité complexe ; son ami le philosophe Aimery ; la fille d’Aimery, Éphémère, qui
se meurt ; et Sybil, duchesse d’Ableiges, maîtresse de Sinclair. Vivant entouré des portraits de ses aïeux, Sinclair
semble avoir atteint l’immortalité ; il serait en vie depuis au moins cinq siècles. Cette révélation inquiète Éphémère
et contrarie son amour de Sinclair, alors que tout le monde à l’extérieur jalouse son secret. Des insurgés mettent le
feu au château. Sinclair, aidé par la pieuse Éphémère, trouve la clef de l’énigme, et alors même que la fumée et les
flammes les menacent, il dit avec elle « la prière suprême, […] le credo essentiel qui concentre toute l’espérance du
monde », avec une ferveur croissante jusqu’à « “Je crois à la résurrection de la chair et à la vie éternelle.” “Ta seule
vie éternelle”, murmure Éphémère. »
On joint
un récépissé de dépôt du manuscrit à l’Association des Auteurs de
films, 24 septembre 1946.
348.
Maurice ROSTAND
.
C
arnet
autographe de notes, vers et proses, [1946-1951] ; un volume in-8 de plus
de 150 pages (quelques feuillets intercalaires, béquets et coupures de presse), reliure d’origine maroquin
brun, plats ornés d’un encadrement doré de filets et d’une guirlande de fleurs avec médaillons aux
écoinçons, avec motif central sur le plat sup. de deux oiseaux et de branches de laurier, dos orné au
titre
Poésie
, dentelle int., doublures et gardes de moire violette, tranches dorées
(Maquet)
(charnières et
coiffes usagées).
600 / 800€
P
récieux carnet
renfermant de nombreux
poèmes
, en brouillons ou mises au net corrigées, avec textes en prose,
minutes de lettres, notes diverses, comptes, engagements, noms et adresses, à l’encre ou au crayon.
P
oèmes
: À
mon père, écrit le soir de la première de “La Gloire”
; À
Sarah
;
Ode à la France (écrite pendant l’occupation)
;
Paris
; À
Paris
;
Les choses se souviennent
;
Les Stances de l’Aiglon
; À
Marseille
;
Le Parfum de la Corse
(sonnet signé) ;
Marionnettes
(brouillon) ;
Ode à la Lumière
(brouillon) ;
Quand je t’attends
;
Ascension
(brouillon) ;
Chapeaux
(brouillon) ;
Anniversaire de Maurice Laisant
;
Il ne faut plus jamais
(brouillon surchargé d’une mise au net) ;
Azur
;
La Brouette
;
Carte-
postale
;
La Mort de Jumbo
(brouillon) ;
Conseil aux chansonniers
; etc.
T
extes
en
prose
:
Hélène Seguin
; présentation
de Pierre Renaud ; avertissement aux lecteurs relatif aux
Confessions d’un demi-siècle
; hommage à Roger Gaillard ;
présentation de sa pièce
Souvenez-vous, Madame
… Listes et récapitulatifs de conférences : « Sarah », « La Rose »,
« Hommage Gaillard », « Oscar Wilde », « Aurel »... D’autres engagements : galas, vente Écrivains combattants, hommages,
récitations… Recettes de conférences ; listes de journaux et critiques (Rousselet, Hoog, Billy…), etc.




