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Mercredi 7 octobre 2020
365.
Marcelle TINAYRE
(1872-1948). 26 L.A.S., 2 photos signées et un télégramme, 1936-1948, à Félix
B
onafé
; 40 pages formats divers, nombreuses enveloppes ou adresses.
300 / 400€
A
ffectueuse correspondance
commencée alors que le futur écrivain était dans sa quatorzième année (1936). Elle
lui envoie un autographe, en citant Mme Desbordes-Valmore ; conseille au futur bachelier de lire les classiques et
de ne pas se hâter à produire, sans mûrir ; reproche à « Félix » sa sottise de croire son silence méprisant ; suggère
des démarches pour trouver un emploi, remercie de ses petits cadeaux, l’invite à un dimanche à la campagne ou à
venir chez elle à Paris… Elle donne copie d’une lettre de recommandation de Bonafé, qui suit des cours de l’Institut
Catholique en 1942, et donne rendez-vous, très amicalement… Etc.
On joint
une L.A.S. à Pierre Grasset, 5 août 1925, et divers documents (des lettres de Lucile et Noël Tinayre, des
photos, etc.).
366.
Alexis de TOCQUEVILLE
(1805-1859). L.A.S., Paris 9 octobre 1849, à son ami le général Louis de
L
amoricière
; 3 pages et demie petit in-4 sur papier bleuté.
800 / 1 000€
Intéressante lettre sur la situation en Europe, après la défaite des indépendantistes hongrois par les armées
autrichienne et russe
.
[Tocqueville, alors ministre des Affaires étrangères, avait envoyé son ami le général de
L
amoricière
(1806-1865) à
Saint-Pétersbourg comme ambassadeur extraordinaire auprès du Tsar Nicolas I
er
.]
Il annonce une note du gouvernement anglais relative aux réfugiés, dans le sens de ses propres observations déjà
adressées au comte de
N
esselrode
. « J’espère que le c
te
de Neselrode et l’empereur lui-même comprendront dans
qu’elle position nous nous trouvons. Assurément, nous ne désirons pas la guerre ; nous la redoutons au contraire
beaucoup. Nous en connaissons les périls. Une guerre générale dans la situation des choses cela peut vouloir dire le
bouleversement de la société, et la ruine de notre pays »… Pour éviter la guerre, ils ne sauraient compromettre leur
honneur, mais ils tiennent à maintenir de bonnes relations avec la Russie. Cependant la Turquie, fidèle et ancienne
alliée, « nous supplie, non de l’aider à faire la guerre à ses voisins, mais de la secourir dans une circonstance où le
droit semble de son côté, où l’humanité en tout cas et l’opinion universelle de l’Europe est de son côté. Comment
pouvons-nous refuser […]. Je suis convaincu que l’empereur qui est violent mais qu’on dit généreux ne peut vouloir
nous pousser à une pareille extrémité et que nous pouvons nous entendre à l’aide de quelques biais pour nous y
soustraire. En quoi sa gloire est-elle intéressée à saisir et faire perdre quelques malheureux ? Est-ce un sujet de
querelle digne d’une grande nation et la peau de
B
em
[général polonais, héros polonais et hongrois] vaut-elle
la guerre générale ? Je vous avoue que je suis mortellement inquiet »… Il faut tâcher d’éviter « mille désastres
pour nous et pour l’Europe »… Et de donner un aperçu des affaires d’Italie, dont il craint encore des suites : « Ce
malheureux gouvernement de Portici [où s’est réfugié Pie IX] a un appétit de vengeance politique dont vous ne
pouvez pas vous faire une idée et je crains bien que Corcelle [commissaire général à Rome] qui était excellent quand
il fallait près le pape ne vaille plus rien maintenant qu’il faut lui résister. La querelle avec les états-unis repose sur un
malentendu qui, je l’espère, n’aura aucune suite »…




