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362.

François-Louis SULEAU

(1757-1792) pamphlétaire monarchiste, massacré au Dix Août. L.A.S., Oucy près

et par Milly en Gâtinais 19 septembre 1789 ; 4 pages in-4 (cachet de la collection Crawford

Bibliotheca

Lindesiana

).

300 / 400€

Rare lettre, sur son vœu de s’établir à la Guadeloupe

. Il n’a pas encore rendu compte à son correspondant,

espérant le trouver chez M. Dubuc du Ferret, de l’audience accordée par le comte de

L

a

L

uzerne

. « M

r

de La Luzerne

m’a temoigné avec l’air et le ton de la bienveillance le desir de m’être utile, mais toutefois en subordonnant le succès

de ma demande à ma presentation par le Conseil de la Guadeloupe. Il ne me seroit pas difficile de demontrer le

ridicule et l’absurdité de cette restriction […], mais ce n’est pas l’esprit du ministre, que j’ai à convaincre. Je ne suis

pas assez novice pour douter que si j’étois sa creature le reglement ne fût bientôt soumis au calcul du bon sens

et de l’equité »… On lui a recommandé d’en appeler à un tribunal supérieur au ministre, mais cet administrateur

« vraisemblablement aura disparu avant que j’aye pu le contraindre à une discussion raisonnée du motif d’exclusion

qu’il m’allegue. J’ai des griefs bien autrement serieux contre ce

Marbois

[

B

arbé

-M

arbois

, alors intendant de Saint-

Domingue], et pourtant j’ai peine à me determiner à le demasquer aux yeux des honnettes gens qu’il a seduit par des

apparences hypocrites de discernement et d’integrité. J’attendrai que le sage regime qu’on nous prepare permette

enfin aux gens qui ont pris la peine de s’instruire d’entrer en concurrence pour les emplois avec les intriguans et les

valets de M

rs

les regisseurs »… Cependant il prie son correspondant de l’informer de tout ce qui peut intéresser ses

vues d’établissement dans nos colonies, et si M. de Vaivre y remplacera M. de Marbois. « Il y a bientôt quinze ans que

je suis livré avec assiduité à l’etude des matieres de politique, de jurisprudence et legislation […], mais je n’ai aucune

relation qui puisse me mettre à portée de connaitre le moment opportun de faire agir les respectables patrons »…

Il dit ses doutes sur la nouvelle de la mort de M. de

S

aint

-O

lympe

[sénéchal et lieutenant-général de l’Amirauté à la

Guadeloupe]…

363.

Jules SUPERVIELLE

(1884-1960).

P

oème

autographe signé,

Le Commando

, 8 août 1901 ; 1 page et

demie in-4 sur papier quadrillé (petite fente au pli).

300 / 400€

Poème de jeunesse de 26 vers, dédié au D

r

A. Raphély. Supervielle ne maintint pas la dédicace en recueillant le

poème dans

Brumes du passé

, publié à compte d’auteur en 1901.

« Le voyez-vous là-bas le commando qui passe

Jeunes, vieillards, enfants, ils s’en vont tête basse

Et leur troupe hardie s’avance avec effort

Silencieuse et triste au-devant de la mort »…

364.

Laurent TAILHADE

(1854-1919).

C

arnet

autographe ; carnet grand in-8 (20 x 13,5 cm) en partie dépecé,

enrichi de feuilles d’origines et de formats divers, environ 40 pages, reliure d’origine chagrin brun foncé.

300 / 400€

Notes diverses et esquisses

. – Notes de botanique (2 p., avec pétales de fraxinelle rose). – Lexique précieux

ou savant, mots rares, inusités ou désuets, avec ou sans définitions (coruscant, serpigineux, palamédique, palestre,

agérasie, gynécomastre, ipsullices, aïssaouas, dracontisome, dréphanophore, criocère, etc. ; 11 p.). – Exercice de

style systématisant l’emploi de ces mots étranges,

Avant-parler

(2 p.) : « Le si mollement sussurrer d’un verbe

inattendu émergeant pour soi seul de l’abstruse coalescence de la Nuit où, sinueusement hiératique flamboie

l’extranéenne syllabaison de tel poëte advenu, maintenant acquis aux secrets du contemporain vaticiner : Mitrophane

Pappahydrargiropoulos et toi, lilial Ma-Ma-

Phu-Phu, d’une morbide splendeur

imprègne, hors de tout ésotérisme

incantatoire, le dire trop explicite des

idiomes congénitaux, lesquels, par un

fréquent usage, au sens démotique

ramenés, dépouillent le mystère logique et

triomphal »… – 5 poèmes (l’un, incomplet

du début, daté de 1880), de 4, 5, 10, 13 et

15 vers : « Feutrés d’incognito, masqués

de pseudonymes,  / Loups de satin que

des paillettes ont fleuri,  / Nous ne saurons

jamais si vous avez souri »… – Poèmes

recopiés de Rimbaud, Nerval, Tristan

Corbière, Sainte-Beuve, Béranger, Mellin

de Saint-Gelais… (7 p.). – Texte sur les

victimes des journées de juin et le

Chant

des Ouvriers

(incomplet, 1 p.). – Notes sur

les cultes des Grecs (5 p.). – Deux poèmes

en latin (2 p.).