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NADAR (Félix Tournachon dit).
1820-1910. Caricaturiste, aéronaute,
célèbre photographe.
2 L.A.S. à son fils Paul. Arcachon,
7 et 23 décembre 1888.
2 et 6 pp. in-4,
en-tête de Nadar.
Correspondance familiale de Nadar donnant
de long détail sur l’état de sa mère, y évoquant
une affaire de droit et plusieurs conseils ;
(…) Quant aux agences de renseignements
qui ont été si coupables à notre égard, tu
dois avoir raison de ne pas faire de procès,
mais au moins bien leur faire entrevoir quelles
conséquences aurait pu déterminer pour elles
le grave préjudice causé à une maison qui fait
3 à 400,000 fr. d’affaires par an. Malgré elles. Tu
n’as qu’à leur établir que la maison n’a jamais
occupé d’autres locaux que rue St-Lazare 113
(ancien), Bt des Capucines, rue d’Anjou, et que
toute autre indication dans les circonstances,
est plus -fausse calomnieuse (…). Moi j’aurais
fait un procès avec tapage (…).
800 / 1 000 €
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NAPOLEON Bonaparte. 1769-1821.
Empereur des Français.
L.S. « Napole » au Prince Eugène. A
Fontainebleau, 8 octobre 1807.
1 p. in-4.
Reproches de Napoléon concernant l’attitude
du Prince vis-à-vis du cardinal Latier de
Bayane envoyé par le Pape PieVII, pour tenter
une réconciliation avec l’Empereur.
(…) Vous
avez eu tort de faire revenir le cardinal de Turin.
Vous sentez que cela va faire de l’éclat, et que ce
n’était pas là mon but. L’esprit de votre instruction
était tel que vous deviez envoyer au Cardinal
Bayane une personne de confiance pour lui dire
de ne pas quitter Turin jusqu’à nouvel ordre, ce
qui se colore par le prétexte d’une maladie ou
autrement, s’il n’avait pas les pleins pouvoirs
nécessaires pour terminer toutes nos discussions
avec le Pape. Vous avez agi là avec beaucoup
trop de légèreté. Dans les affaires diplomatiques,
c’est manquer de sagesse (…)
.
1 500 / 1 800 €
344
NAPOLEON Bonaparte. 1769-1821.
Empereur des Français.
L.S. Paris, 21 février 1813.
Quart de page in-4 (3 lignes).
L’Empereur informe le duc de Feltre qu’il ne voit
pas d’inconvénient à recevoir le général Lucotte.
Attaché au service du Roi Joseph Bonaparte
comme aide de camp, Edme-Aimé Lucotte
(1770-1825) était rentré en France en 1813 ; il
obtint le poste de chef d’état-major du 5
e
Corps
d’Armée en novembre 1813.
500 / 700 €
345
NIMIER (Roger). 1925-1962. Ecrivain,
chef de file des Hussards.
Correspondance à Jacques Chardonne.
Paris, 1954-1955. 2 l.a.s.
4 pp. ½ in-8
encre brune, 15 l.t.s. dont avec apostilles
aut. 21 p. in-4 et in-8 sur en-tête du
« nouveau fémina » et des éditions
Gallimard.
Correspondance littéraire et amicale, avec
une pointe d’humour misogyne, mentionnant
la sortie et la critique de nombreux romans.
(…) Stephen Hecquet est arrivé. C’est un bon
médicament pour moi. Il habite votre hôtel où
j’ai déjeuné hier, nombreux pigeons blancs et
marrons. J’ai trouvé également un autre remède
dont je vous parlerai plus tard. Nous allons rester
en Suisse deux ou trois jours au moins (…). /
Je sens le foin et la luzerne depuis une dizaine
de jours. Mais entre temps, j’ai un peu vu les
Gallimard, car ils ont l’indélicatesse de venir
dans leur maison. Il est très facile de vivre à la
campagne sans ennui quand on est tout seul.
Avec une femme, je ne sais pas. Il n’ya pas de
fermière dans la région. Rien que des fermiers
pédérastes qui lisent Jan Sandeau et Genêt
(…).
Il lui fait part de son emploi du temps, et
donne son avis sur la pièce de Marceau./
(…)
La vie de Dumas est indigeste: il travaille trop, il
mange trop de poulardes et trop d’huitres. Une
vie de forçat, en réalité toujours trompé, obligé
de subir une affreuse vieille maitresse qui pesait
une tonne. Balzac, au contraire, n’a jamais pâti
des femmes (…) et quand il en a épousé une,
c’était pour lui croquer les sous.
Il donne son avis
à propos du livre de Mallet sur Pierre Laval et
ajoute :
Laissez l’Académie Française à Marcel
Achard et peut-être à Maurice Chevalier ; mais
il faudrait qu’on vous fasse commandeur de la
Légion d’honneur (…).
Sur le livre de Thibaudet
qu’il aime beaucoup, et celui de Nourissier qu’il
apprécie;
cependant le besoin d’être bien vu, en
disant n’importe quoi, le perd (…). Chez Morand,
un petit homme timide et insignifiant, avec une
petite décoration (grand officier, peut-être), tout
doux, c’est Maurice Genevoix, que personne ne
connait, que nul ne lit, qu’on estime bien et qui
reste tranquille. Il a voté pour Morand et sera
récompensé./Je reviens de Londres. Les pauvres
gens! Leur campagne pouilleuse explique assez
leur destin (…). /Mon cher ami doublé de mon
cher Maître, ne lisez pas Fraigneau autrement
que pour votre plaisir. Je vais en parler dès
cette semaine (…). / Question au lecteur : me
conseillez-vous la critique littéraire sous la forme
des « journées de lecture» que je faisais dans
la Table ronde, ou sous la forme d’étude plus
sérieuse? (…).
Etc. Mentions encore, parmi ses
critiques, de Paulhan, Montherlant, Nourissier,
Schoeller, Mauriac, Hecquet, le duc d’Harcourt,
etc… et
une disciple de Sartre, petite fille de l’ami
de Mallarmé (elle s’appelle Anne-Marie Cazalis),
trop heureuse de voir de près un «fasciste» (…)
.
500 / 700 €
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