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Marcel JOUHANDEAU
(1888-1979). Manuscrit autographe,
Scènes de la vie conjugale. *** Élise architecte
,
–
L’Incroyable Journée
, [1951]
; 140-60 pages (plus ff. blancs), dans 2 cahiers d’écolier petit in-4 (qqs lég. rouss.),
couv. cart. bleue et orange, dos toilé, sous chemise demi-maroquin vert et étui (
P.-L. Martin
).
2 500/3 000
Manuscrit complet du troisième volume des
S
cènes de
la
vie
conjugale
(Grasset, 1951).
C’est un nouvel épisode de la guerre que se livrent Marcel et Élise, qui a décidé d’agrandir et réaménager la maison,
naturellement aux frais de Marcel, qui n’a rien à dire, sinon payer en demandant des avances à son éditeur. Avec bruit et fureur,
Élise mène son projet à bien, tout en humiliant Marcel, et le traitant devant les artisans comme « un être sans caractère, sans
personnalité, sans valeur [...] comme si j’étais n’importe qui, n’importe quoi, comme un objet et comme un objet de rebut »... Il
suit le ballet des ouvriers. Élise, « romancière de l’ameublement », s’occupe de tout, de remodeler le jardin, et même de peindre
sa chambre : « Élise s’est construit un temple, où nous viendrons l’adorer à ses heures ». Tout cela bien sûr au détriment de
la paix de Marcel, qui n’en fait pas moins son miel d’écrivain… Comme en contrepoint, une sorte de point d’orgue intime et
secret, le volume se termine sur le récit de
L’Incroyable Journée
du 19 septembre 1943, où il rencontra successivement, en
quelques heures, trois vieilles connaissances, trois personnages qui comptèrent beaucoup dans sa vie et dans son œuvre. En voici
le début, qui fait le lien avec l’épisode précédent : « Il est des jours si remplis d’événements qu’ils ne semblent plus soumis aux
lois de la durée, par exemple ce samedi soir où j’ai rencontré l’un après l’autre dans le quartier de l’Étoile
Bouche-d’ivoire
et
la




